Les enjeux autour de l’amélioration du processus d’orientation

Les parcours d’orientation, scolaires mais aussi professionnels, reflètent très imparfaitement les choix, les compétences et les efforts de celles et ceux qui les empruntent. Les inégalités des chances sont fortes en France selon le consensus des études sur le sujet. Améliorer le processus d’orientation constitue donc aujourd’hui un enjeu central, non seulement en termes d’équité, mais aussi d’efficacité économique. Ainsi, comme le note un collectif d’économistes spécialistes des questions d’éducation dans une tribune au journal Le Monde du 22 avril 2023, « s’il s’agit bien sûr de justice sociale, il s’agit aussi d’efficacité économique : un pays qui ne laisse que ses jeunes les plus favorisés devenir cadres, entrepreneuses et entrepreneurs, chercheuses et chercheurs, politiques ou journalistes se prive de talents qui pourraient contribuer au bien-être collectif. »

L’école a pour mission de fournir à tous les élèves les mêmes chances d’apprendre, et par conséquent à chacun d’obtenir des résultats en fonction de ses capacités et de ses efforts. Le parcours d’orientation s’inscrit dans cette logique d’égalité des chances. Il doit tout d’abord permettre à tous d’avoir les mêmes chances de parvenir à telle ou telle formation ou à tel ou tel emploi. Pour cela, les différentes procédures qui le composent doivent pouvoir supprimer le lien entre parcours d’orientation et genre, milieu social d’origine ou lieu d’habitation. Chacun doit pouvoir être maître de ses choix en étant capable de construire son propre parcours de réussite. Il s’agit ici d’une question d’équité dont la mise à mal pourrait à terme dégrader la cohésion sociale et entamer le vivre ensemble en raison de la perte de confiance dans les institutions et les valeurs de la République que cela engendrerait.

Les dysfonctionnements du système d’orientation pénalisent aussi la croissance potentielle d’une économie, c’est à dire sa capacité à long terme de produire sans générer de tensions inflationnistes, en limitant l’accumulation de capital humain. Dans un contexte de réchauffement climatique, de concurrence internationale exacerbée et de changement incessant induit par l’innovation, c’est donc aussi un enjeu de compétitivité du pays et de maintien d’un certain niveau et qualité de vie dont il est question. Donner à tous les capacités de s’adapter aux métiers de demain devient alors nécessaire dans ce contexte. Enfin, viser l’équité du système d’orientation en permettant à chacun d’être acteur de ses choix est aussi une question de bien-être des citoyens.

 

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