Quels sont les métiers de demain ?

            

 

L’orientation d’un élève est un processus individuel complexe qui nécessite de croiser les aptitudes que l’on a (ou que l’on croit avoir, et qui peuvent évoluer dans le temps…) et la connaissance des métiers que l’on envisage (sachant que les compétences nécessaires pour exercer un métier donné sont souvent mal connues, et qu’elles évoluent également constamment dans les entreprises). Si cette orientation est donc avant tout une question personnelle, il n’est pas inutile de s’informer sur l’évolution des métiers dans un horizon temporel relativement proche. Ce travail de prospective vient d’être réalisé par France Stratégie et la DARES (Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques) dans un ouvrage intitulé Les Métiers en 2030. Signalons ici brièvement quelques conclusions importantes de cet ouvrage.

Il faut commencer par rappeler que le besoin en emploi d’une économie dépend à la fois des créations nette d’emplois auxquelles vont s’ajouter les départs en retraite des générations des baby-boomers.

Dans ce que l’on nomme le scénario de référence (reposant sur les hypothèses les plus probables d’évolution de la population active, des gains de productivité, du contexte international et des politiques d’emploi mises en œuvre), un million d’emplois nouveaux seraient créés entre 2019 et 2030, dont les deux-tiers dans les services marchands. Cette évolution exprime la poursuite de la tertiarisation de l’économie française, et de manière plus précise la spécialisation nationale dans les services aux entreprises et les services d’utilité collective, ces derniers étant portés par la socialisation des dépenses d’éducation, de santé, et aussi d’action sociale. A ces créations nettes d’emplois s’ajoutent les départs en retraite, la somme des deux donnant les postes à pourvoir ou besoins de recrutement, soit au total près de 800000 emplois chaque année d’ici 2030 (dont 90% proviennent des remplacements du départ des seniors). Au passage, si l’on admet qu’à peu près 800000 actifs nouveaux arrivent chaque année, cela promet une situation prochaine assez tendue sur le marché du travail.

Quand on examine ces créations, il apparaît clairement qu’elles seront globalement favorables aux diplômés de l’enseignement supérieur, qui occuperaient près d’un emploi sur deux en 2030 (47% contre 43% aujourd’hui) ; 1,8 million d’emplois occupés par des diplômés du supérieur seront créés entre 2019 et 2030, alors que les emplois exercés par ceux qui n’ont pas le baccalauréat diminueront de près de 800000. Cela nous montre une fois de plus que la poursuite d’études demeure une protection efficace contre la perspective du chômage. Et quand on regarde maintenant le détail, on constate que 40% des créations d’emplois exercés par les diplômés du supérieur seront concentrés dans trois secteurs : les activités juridiques, comptables et de gestion ; les services administratifs et de soutien ; et le commerce pour terminer, avec pour chacun de ces secteurs entre 200000 et 300000 créations nettes d’emplois. Viennent ensuite, avec une augmentation des effectifs comprise entre 80000 et 150000, les activités informatiques, la construction, la santé, les activités récréatives et culturelles, et enfin la Recherche-Développement. En affinant encore l’analyse, indépendamment du diplôme, avec les métiers les plus créateurs d’emplois (entre 110000 et 150000 chacun), on constate que ce sont les ingénieurs informatiques, les infirmiers et les sages-femmes, les aides-soignants et les cadres commerciaux qui arrivent en tête.

Quant aux déséquilibres entre l’offre et la demande de travail (la question de l’appariement), on observe hélas que la majorité des métiers en tension aujourd’hui devraient l’être encore en 2030. Il s’agit pour l’essentiel de métiers qui nécessitent des compétences techniques qui s’acquièrent par le biais d’une formation professionnelle initiale ou continue. C’est le cas par exemple des aides-soignants, des cadres du bâtiment et des travaux publics, des ingénieurs de l’informatique, des ingénieurs et cadres de l’industrie, ou encore des bouchers, des charcutiers et des boulangers. Cette constatation nous permet de souligner une fois de plus l’intérêt de renforcer l’enseignement professionnel en France ainsi que l’apprentissage, et de rapprocher plus généralement encore plus l’école de l’entreprise.

Pour en savoir plus sur toutes ces questions, et bien sûr sur le détail des emplois à venir par secteurs d’activité et par métiers, on ne peut que vous recommander ici la lecture de « Métiers 2030 ».

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