Des parcours d’orientation et de réussite distincts selon le genre ou le milieu social d’origine

Tous les élèves ne disposent pas des mêmes chances d’accéder à tel ou tel parcours d’orientation. Le genre, le milieu social ou encore le lieu d’habitation sont autant de déterminants des choix d’orientation des élèves pénalisant certains ou favorisant d’autres.

Le milieu social d’origine influence le parcours d’orientation à travers deux principaux canaux de transmission. Tout d’abord, les élèves de milieu défavorisé ont en moyenne des résultats scolaires plus faibles que ceux des autres milieux sociaux en raison d’une moins bonne maîtrise des connaissances et compétences exigibles. Cela limite donc leurs possibilités de choix d’orientation. De plus, à niveau de performance scolaire comparable, les choix d’orientation diffèrent selon le milieu social. Les élèves de milieu social défavorisé privilégient plus souvent les études courtes ou en voie professionnelle que ceux des autres milieux à résultats scolaires équivalents. Il existerait donc une autocensure par le milieu social.

En ce qui concerne le territoire d’habitation, il existe aussi deux principaux canaux de transmission de ses effets sur le parcours d’orientation. Tout d’abord, la proximité géographique et la diversité des formations d’enseignement supérieur favorisent les aspirations à des études longues. Vivre dans une grande ville constitue donc un atout indéniable pour des parcours scolaires longs. Deuxièmement, la composition sociale et scolaire du territoire joue aussi sur le parcours d’orientation. La concentration dans certains quartiers ou écoles d’élèves en grande difficulté scolaire a des effets négatifs sur les conditions d’apprentissage qui peuvent pénaliser particulièrement les élèves issus de milieu défavorisé. De plus, la pression des pairs a un impact important sur le choix d’orientation : la probabilité de déclarer une préférence pour la voie générale et des études longues baisse pour les élèves entourés de camarades peu ambitieux.

Le genre d’appartenance produit aussi des effets sur les parcours scolaires et les choix d’orientation. Si l’on devait résumer les choses, on pourrait affirmer que les filles ont globalement de meilleurs résultats scolaires que les garçons et sont proportionnellement plus nombreuses dans l’enseignement supérieur. Cependant, elles sont moins nombreuses à choisir les filières scientifiques et les filières d’excellence comme les classes préparatoires et ont une appétence moindre en mathématiques que les garçons à performances scolaires comparables. Cela a pour conséquence de créer des inégalités fortes de salaire au détriment des filles une fois le marché du travail rejoint. La persistance de stéréotypes de genre est en grande partie à l’origine de ces écarts. De plus, ces inégalités ont tendance à se perpétuer après avoir intégré l’entreprise, ses décideurs sous-estimant souvent les compétences des femmes, ce qui les freine dans leur progression professionnelle.

 

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