Education et mobilité sociale selon le genre

 

Femmes, hommes, l’égalité en question. Edition 2022 - INSEE (mars 2022)

Les choix d’orientation des filles et des garçons au lycée sont différenciés ce qui se traduit par des études supérieures différentes. Si les femmes sont davantage diplômées, elles ne se dirigent pas vers les mêmes filières que les hommes. Ces différences se retrouvent aussi dans l’insertion professionnelle des diplômés et la mobilité sociale.

Mots clés : résultats scolaires, choix d’orientation, insertion professionnelle, genre

Les écarts de réussite scolaire dans certaines matières entre filles et garçons évoluent au cours de la scolarité. Au CP, la part des filles avec une maîtrise satisfaisante du français est supérieure de 5 points à celle des garçons. Cet écart reste identique au collège.
En maths, à la rentrée 2020, cet écart est de deux points toujours en faveur des filles mais disparait à l’entrée au collège.

Au lycée, l’écart en français tombe à deux points en faveur des filles et 5 points cette fois-ci en faveur des garçons pour les maths. Cela peut s’expliquer en partie par l’orientation plus fréquente que les filles des garçons les plus faibles scolairement en enseignement professionnel. Ainsi, 38 % des élèves en filière professionnelle sont des filles (et particulièrement dans spécialités qui débouchent sur des métiers très féminisés comme l’habillement, le sanitaire et social et le tertiaire) alors qu’elles représentent 56 % des élèves en filière générale (particulièrement dans les spécialités littéraires et la combinaison physique-chimie / SVT). Les filles réussissent mieux au bac quelles que soient les filières même si l’écart avec les garçons s’est réduit depuis la mise en place du contrôle continu. Cet écart reste important en ce qui concerne les mentions avec 11 points de différence en faveur des filles pour l’obtention d’une mention « bien » et « très bien » en série S, 13 points en ES et 14 points en L.

 

Dans l’enseignement supérieur, 56 % des étudiants sont des femmes. Le taux de scolarisation des femmes est supérieur à celui des hommes quel que soit l’âge avec un taux maximal atteint à 19 ans où 62 % des femmes d’une même génération sont inscrites dans le supérieur contre 51 % des hommes. Il y a moins de femmes dans les filières sélectives et scientifiques sauf dans la santé. Elles ne représentent que 29% des étudiants dans les écoles d’ingénieurs alors qu’elles pèsent 86% dans les formations paramédicales et sociales. Cet écart entre les disciplines scientifiques et formations sélectives entre femmes et hommes est resté constant sur la dernière décennie tout comme dans les études universitaires les plus longues. 46,7 % des doctorants sont ainsi des femmes mais elles ne représentent que 23 % des doctorants en maths et 30 % en science de l’ingénieur contre 55 % en sciences humaines et sociales et 58 % en biologie et médecine.

 

Part des femmes dans les formations d’enseignement supérieur

 

En 2020, en France hors Mayotte, 42 % des femmes âgées de 25 à 64 ans sont diplômées contre 37 % des hommes avec un écart plus marqué chez les jeunes générations (7 points d’écart pour les 25-34 ans). Les femmes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans (panel dont proviendra l’ensemble des chiffres présentés dans ce paragraphe) sont aussi souvent en emploi que les hommes en moyenne mais l’écart de taux d’emploi se creuse en faveur des hommes à mesure que le niveau de diplôme diminue.

Les femmes accèdent par ailleurs davantage à l’emploi par des contrats à durée limitée, les diplômées du secondaire et du supérieur ont ainsi un écart respectif supérieur de 8 et 6 points avec les hommes.

Les femmes travaillent aussi davantage à temps partiel que les hommes (21 % contre 11 %) et ce quel que soit le niveau de diplôme même si l’écart se réduit pour le supérieur. L’inactivité touche aussi davantage les jeunes femmes et particulièrement les peu ou pas diplômées (53 % de femmes inactives parmi elles contre 39 % des hommes de la même catégorie). Cela s’explique en partie par le halo autour du chômage, par la poursuite de formations formelles ou par la prise en charge des enfants. Enfin le diplôme réduisant les risques de chômage et les femmes étant plus diplômées, elles sont moins frappées par le chômage que les hommes (16 % des jeunes femmes sorties de formation initiales depuis 1 à 4 ans sont au chômage contre 18 % de leurs homologues masculins).

En ce qui concerne la mobilité sociale en France, 65 % des hommes âgés de 35 à 59 ans ont changé de catégories socioprofessionnelles par rapport à celle de leur père en 2015, un chiffre qui reste stable depuis 40 ans.

Cette mobilité s’explique de moins en moins par les évolutions structurelles du marché du travail. Si la mobilité ascendante est plus fréquente, les phénomènes de déclassements sociaux le sont aussi.

Chez les femmes, 71 % des femmes âgées entre 35 et 59 ans ont changé de catégories socioprofessionnelles par rapport à leur mère soit une augmentation de 12 points en 40 ans qui s’explique par l’amélioration de la place des femmes sur le marché du travail surtout entre 1977 et 1993. La mobilité ascendante est 3 à 4 fois plus fréquente que la mobilité descendante même si elle est surtout plus fréquente dans les échelons inférieurs de l’échelle sociale et se fait vers les positions sociales les plus proches. En revanche, la mobilité sociale des femmes par rapport à leur père reste faible.

Enfin, les inégalités entre générations restent marquées : les hommes et les femmes ayant un père cadre sont 4 fois plus souvent cadre eux-mêmes que les fils et filles d’employé ou d'ouvrier qualifié.

 

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