Constitution et fonctionnement du marché international des capitaux - Grands auteurs

Sommaire

Michel Aglietta (1938-) est diplômé de l'École polytechnique (X1959) et de l'ENSAE. Il est professeur émérite en sciences économiques à l'Université Paris-Nanterre, conseiller scientifique au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII), membre de l'Institut universitaire de France et professeur de macroéconomie au sein de la majeure Sustainability and Social Innovation de l’HEC Paris.

Administrateur de l'Insee, il contribuera à la fin des années soixante-dix à la conception des modèles économétriques français (FIFI).

Théoricien de la croissance, il participera dans les années quatre-vingt à la fondation et au développement de l'école de la régulation. Sa thèse sur les grandes évolutions du capitalisme américain (1870-1970) le conduit à identifier différents « régimes de croissance ». Son ouvrage Régulation et crises du capitalisme (1976) offrira à la fois une lecture historique et théorique de l’histoire et du « mode de régulation » de la production américaine.

Consultant, notamment chez Groupama Asset Management, il concentre ses réflexions sur la finance, le risque systémique et les moyens de réguler les acteurs et les marchés financiers. En effet, à partir de la fin des années quatre-vingt-dix, les réflexions de Michel Aglietta se focalisent sur le fonctionnement des marchés financiers et les transformations du système monétaire international. Il s’agit alors de comprendre « le retour des cycles financiers » avec l’expansion des dettes publiques et privées et d’expliquer les liens entre le cycle financier et l’économie.

Avec Natacha Valla, il propose dans sa Macroéconomie financière (2017) un manuel pour comprendre l’articulation entre la macroéconomie et la finance qui doit permette de mieux comprendre la globalisation financière et ses principaux défis. Les auteurs soulignent à la fois l’importance de la monnaie, notamment dans l’explication des crises financières et des cycles au niveau mondial. La globalisation financière modifie les formes d’accumulation patrimoniale, l’allocation des ressources, les comportements des acteurs, les bilans des intermédiaires financiers, les produits vendus (cf. titrisation), etc. mais elle entraîne aussi des risques nouveaux et des crises propres. Ils insistent alors sur les possibilités de crises systémiques (la défaillance d'un intermédiaire conduit par effet de contagion ou de mimétisme à la défaillance d’autres agents donc à une crise financière globale) et sur les nécessaires réponses que les autorités publiques doivent mettre en œuvre pour assurer la stabilité financière. Par exemple, les banques commerciales, compte tenu de leurs fonctions (octroi de crédit, évaluation du risque, etc.), et les systèmes de paiement, qui sont au cœur de la finance, doivent être au centre de l’attention des institutions de réglementation.

D’une manière générale, les travaux de Michel Aglietta interrogent la rationalité sur les marchés en remettant en question l’hypothèse d’efficience des marchés financiers pour expliquer l’instabilité des prix et les phénomènes de contagion. Il propose une conception élargie de la rationalité pour mieux comprendre le lien entre la finance et la macroéconomie et saisir que les transformations de la finance. La finance, qui influence les régimes de croissance et les cycles financiers doit faire l’objet de régulations nouvelles, notamment prudentielles, qui doivent prévenir le risque systémique.

 

Suzanne Berger (1939-) est diplômée des Universités de Chicago et de Harvard. Nommée professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge (Massachusetts, États-Unis), elle est devenue une spécialiste de l’innovation et de la mondialisation.

Dans son livre Made in Monde (2006), issu d’une enquête auprès de 500 entreprises sur différents continents, veut illustrer la multiplicité et la complexité des stratégies de localisation des firmes multinationales. Le coût du travail n'est pas le seul critère pris en compte par les entreprises pour déterminer leurs implantations industrielles. La délocalisation un choix mais il n’est pas le seul car elle peut être trop coûteuse et/ou trop risquée. La mondialisation est cartes une rupture dans l'organisation des entreprises mais elle n’entraîne pas de modèle unique d'organisation du travail et des firmes. L’enquête souligne aussi qu’il y a des perdants et des gagnants dans tous les secteurs et dans tous les pays. Enfin, Suzanne Berger souligne que les stratégies gagnantes des firmes dans la mondialisation dépendent à la fois de leurs capacités à identifier leurs points forts, leur proposition de valeur, et de celles des États à offrir des institutions de qualité.

Dans Notre première mondialisation. Leçons d'un échec oublié (2003), Suzanne Berger s’interroge sur la réversibilité de la mondialisation et ses effets sur les démocraties. Elle compare notre mondialisation avec celle de 1870 à 1914 qui transforma l'économie nord-atlantique. Elle rappelle que la «première mondialisation» fut accompagnée de politiques de redistribution (cf. naissance de l’État-providence). La mondialisation n’empêche donc pas l’États d’élaborer des politiques sociales.

Ses derniers travaux dans le cadre du MIT International Science and Technology Initiatives (MISTI) se concentrent sur les effets de l’innovation et de la mondialisation sur le travail. Les nouvelles organisations technologiques et industrielles, basées sur les nouvelles technologies numériques (cf. intelligence artificielle, impressions 3D, etc.) invitent à repenser les effets de l’automatisation. Pour Suzanne Berger, il y a une forme d’inertie dans l’adoption des technologies : les mutations sont souvent plus lentes que les appréhensions.

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