Balance des paiements, cours de change et système de change - Grands auteurs

Sommaire

Bela Balassa (1928-1991) est un économiste diplômé en droit de l’université de Budapest (Hongrie) et en économie de l’université de Yale (États-Unis). Il sera enseignant et conseiller auprès de la Banque Mondiale. Il élaborera une typologie des étapes de l’intégration économique régionale dans The theory of economic integration (1961). Celle-ci distingue, par ordre croissant d’approfondissement, la zone de libre-échange, l’union douanière, le marché commun, l’union économique et l’intégration économique complète.

La zone de libre-échange est caractérisée par une libre circulation des marchandises entre les États partenaires. L’union douanière est une zone de libre-échange avec un tarif extérieur commun. Le marché commun renforce l’union douanière par la libre circulation des travailleurs, des services et les capitaux. Dans une union économique, le marché commun se combine avec l’harmonisation des politiques économiques. Enfin, l’intégration économique complète, ou union économique et monétaire, unifiant les politiques monétaires, fiscales et sociales.

Abba Lerner (1903-1982) s'intéresse à l'enseignement de l’économie au moment de la Grande Dépression en 1929, après avoir fait faillite ! Ses travaux portent sur le commerce international, le socialisme, la distribution des revenus et la théorie keynésienne.

Ses réflexions sur le commerce international vont conduire à la formulation :

• du théorème de symétrie ;

• de la condition de Marshall-Lerner, ou théorème des élasticités critiques, qui énonce qu'une dépréciation réelle du taux de change améliore la balance commerciale d'un pays si la somme des valeur absolues des élasticités-prix de son offre d'exportation et de sa demande d'importation est supérieure à un.

Alfred Marshall (1842-1924) fut professeur de mathématiques à Oxford et d’économie à Cambridge. Ses Principes d'économie politique (1890) forment un trait d'union entre les classiques et les marginalistes dont il donnera une légitimité académique. Admirateur de l’économiste écossais Adam Smith (1723-1790), sa réflexion est d’abord fondée sur l’analyse de la production. Pour lui les « rendements décroissants » permettent de distinguer deux types de biens. Il modélise la fonction de demande décroissante et raisonne en équilibre partiel.

Les changements des prix relatifs entraînent un effet de substitution (on remplace le produit dont le prix est resté constant par celui dont le prix à baissé) et un effet de revenu (on profite de la baisse du prix d’un bien pour acheter un autre bien avec le pouvoir d’achat supplémentaire). Le premier effet est dit effet de Marshall.

Robert A. Mundell (1932-2021) est un économiste canadien. Il a reçu le prix de la Banque de Suède en l’honneur d’Alfred Nobel 1999 « pour son analyse de la politique monétaire et budgétaire sous différents régimes de change et son analyse des zones monétaires optimales ». Ses travaux portent essentiellement sur les dynamiques monétaires internationales. Il a notamment montré, au travers du « triangle des incompatibilités », qu’un pays ne pouvait bénéficier simultanément de l’autonomie de sa politique monétaire (c’est-à-dire, sa capacité à réguler lui-même l’évolution de sa masse monétaire et le niveau de ses taux d’intérêt), de parités fixes avec le reste du monde et de la libre circulation des capitaux. Seuls deux de ces objectifs sont soutenables en même temps. Il est le premier à élaborer une théorie des zones monétaires optimales (Mundell Robert, « A Theory of Optimum Currency Areas », American Economic Review, vol. 51, 1961). Il s’intéresse à la définition des aires de circulation d’une monnaie unique. Celles-ci doivent correspondre à des zones de spécialisation productive, dans lesquelles la relative homogénéité du facteur travail permet sa libre circulation. Dans ces régions qui forme des zones monétaires optimales les pays résorbent les chocs asymétriques grâce à la mobilité des travailleurs.

Jan Tinbergen (1903-1994) est un économiste néerlandais spécialiste de la statistique et de l'économétrie. Il est, avec Ragnar Frisch (1895-1973), le premier lauréat du Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel décerné en 1969 pour « ses travaux sur le développement et l'application de modèles dynamiques dans l'analyse des processus économiques ».

Physicien de formation, Jan Tinbergen veut renforcer l'économie en tant que science basée sur les mathématiques. Il proposera un modèle macroéconomique qui vise à décrire les variables de l'ensemble de l'économie. De plus, il utilisera ses connaissances statistiques pour tester des modèles.

La « règle de Tinbergen » (ou règle de cohérence de Tinbergen) démontre que pour toute politique économique ayant des objectifs fixés, le nombre d'instruments est égal au nombre d'objectifs visés.

Ses travaux sont aussi utilisés pour comprendre les flux bilatéraux du commerce international dans le cadre des modèles de gravité. En effet, dans les années soixante, Jan Tinbergen, Shaping the World Economy. Suggestions for an International Economic Policy (1962), montrait une relation négative entre les exportations d’un pays et la distance le séparant de ses partenaires commerciaux.

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