Le constat récurrent depuis quelques années d’une désindustrialisation de l’économie française a conduit à repenser le rôle de l’Etat dans l’aménagement et la promotion d’un environnement favorable aux investissements, en particulier à ceux provenant d’entreprises étrangères. La légitimité de ce type de politique industrielle suppose d’abord une aptitude à évaluer notre attractivité, ce qui, selon Gilles Le Blanc, ne va pas de soi. En effet, le niveau des investissements directs étrangers ne constitue pas un indicateur pertinent de l’attractivité du territoire français – les IDE recouvrant des opérations souvent très différentes. Il s’agit en outre de mettre en place des dispositifs et des infrastructures efficients. Plusieurs problématiques se superposent donc dans ce débat. Se posent en effet successivement la question des choix de politique économique, puis celle des choix géographiques d’investissements et enfin celle des choix technologiques.
Mondialisation

La Chine connaît une croissance exceptionnelle qui s'explique d'abord par le niveau très bas d'où elle est partie, des facilités du rattrapage dans les premières étapes du développement et de l'abondance des ressources en homme et en capital (via la diaspora en particulier). Sur aucun de ces points, il n'existe de limite. Les difficultés peuvent venir de défauts de régulation – l'existence de bulles spéculatives nourries par la dette –, des contraintes environnementales – l'opinion publique nationale y sera plus rapidement sensible que dans les pays développés durant la même phase de développement – et, sans aucun doute, du retournement démographique.
On considère généralement que la dotation en matières premières constitue un avantage en termes de développement. Certes, les termes de l'échange peuvent se dégrader mais la vente de matières premières entraîne des rentrées régulières en devises qui peuvent servir de caution à un programme d'endettement international. Mais, parallèlement, un certain nombre d'effets pervers, regroupés sous l'expression de "syndrôme hollandais", viennent enrayer cette belle mécanique. Il est facile de vérifier que, sur le demi-siècle, les pays mal dotés par la nature (Japon, Corée du Sud et autres dragons) ont largement dépassé les nations assises sur des blocs de matières premières (Amérique latine, pour faire simple).
Le GATT était un contrat, l'OMC est une institution. Le fonctionnement du GATT était assuré par un Secrétaire général – ce qui est logique puisqu'il suffit d'enregistrer les décisions des parties prenantes ; celui de l'OMC est assuré par un Directeur – dont le mandat comporte une certaine forme d'autonomie par rapport à un contractant particulier. La réalité n'est pas toujours celle-là. Si la création d'un Organisme de règlement des différends a été un réel progrès, on voit bien que la voix de pays émergents a compliqué la donne.
Le cycle de négociations commerciales multilatérales dit " du millénaire " aurait dû être lancé à Seattle (novembre 1999) ; il l'a finalement été à Doha (novembre 2001). Depuis il n'a fait que s'enliser. Il est vrai que, par rapport aux précédents cycles, le nombre de partenaires engagés réellement dans la discussion s'est élargi et les sujets sont devenus beaucoup plus sensibles. Moins strictement commerciaux, ils relèvent de politiques publiques (l'agriculture), de questions de droits de propriété (avec l'accès des pauvres aux médicaments), de la problématique des externalités (environnement).
