Terminale : cours et corrigés

Synthèse

ressources pédagogiques SES bac 2020 2021

(BO)

Déroulé du chapitre :

Question 1. Définition et mesure du chômage

Question 2. La diversité des causes du chômage

Question 3. La diversité des solutions au chômage

Question 4 : « Pour aller plus loin » : Crise du COVID19 et CHOMAGE

Le chômage est un concept simple mais une réalité complexe. Il est définit comme la situation d’un individu ou d’une partie de la main-d’œuvre d’un pays sans emploi et à la recherche d’un emploi. Sur le marché du travail, le chômage apparaît lorsque la demande d’emplois des travailleurs (offre de travail) est supérieure aux offres d’emplois des entreprises (demande de travail). Un chômeur est une personne sans emploi à la recherche d’un emploi.

Si les chiffres du chômage font parfois l’objet de débat, c’est en partie parce qu’il existe deux mesures du phénomène, qui en réalité se complètent plus qu’elles ne s’excluent ne poursuivant pas les mêmes objectifs. En effet, Pôle Emploi dont la mission est de prendre en charge le service de l’emploi et d’indemnisation comptabilise les demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM). Il s’agit d’une mesure administrative du chômage qui obéit à une logique de gestion de personnes et de réglementation du service public dédié aux chômeurs plutôt qu’une mesure statistique du chômage.

C’est pourquoi, comme la plupart des organismes statistiques des pays, l’INSEE se réfère aux critères établis pour le Bureau international du travail (BIT) pour mesurer le chômage. Ainsi, pour être considéré comme chômeur au sens du BIT, une personne doit remplir simultanément trois conditions : être sans emploi au cours de la semaine de référence de l’enquête, avoir effectué une démarche active de recherche d’emploi et être disponible pour travailler immédiatement. Contrairement à Pôle Emploi, la logique du BIT est avant tout économique : il s’agit de déterminer les ressources en main-d’œuvre immédiatement disponibles pour contribuer à l’emploi et par là à la richesse. De ce fait, le nombre de chômeurs peut être différent suivant la méthode employée, car la définition du chômage au sens du BIT est complètement indépendante du fait que les personnes soient ou non inscrites à Pôle emploi. Néanmoins, dans l’ensemble, l’analyse de l’évolution du chômage sur longue période à partir de ces deux mesures donne des résultats relativement proches.

La définition officielle du chômage (« au sens du BIT ») délimite en même temps les deux catégories complémentaires des chômeurs : d’une part, celle des actifs occupés (« en emploi »), qui recouvre l’ensemble des personnes qui ont un emploi salarié ou non ; d’autre part, celle des inactifs, composée par les personnes qui ne recherchent pas d’emploi ou qui ne sont pas disponibles pour en occuper un. L’ensemble formé des chômeurs et des actifs occupés constitue la population active. La réalité de la situation des personnes est toutefois plus complexe que ne suggère la séparation nette entre « chômeurs », « actifs occupés » et « inactifs ».

Dans les années 1980, la notion de « halo du chômage » est apparue pour décrire des situations de personnes qui semblaient assez proches du chômage sans pour autant être comptabilisées parmi les chômeurs au sens du BIT. Ces personnes ont des situations qui se trouvent à la frontière entre chômage, emploi et inactivité. Dans le « halo du chômage », on trouve notamment les situations de sous-emplois qui concernent les personnes considérées comme actives occupées au sens du BIT mais occupant une activité réduite involontaire. C’est le cas des travailleurs qui subissent un emploi à temps partiels ou encore de ceux qui sont en chômage partiel. L’analyse des statistiques du chômage et du sous-emploi montre ainsi qu’une partie non négligeable de la population française n’a pas accès à l’emploi alors qu’elle le désirerait. Au troisième trimestre 2019, 5,4 % des personnes en emploi sont en situation de sous-emploi. Il s’agit principalement de personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage. Le taux de chômage au sens du BIT est de 8,6 % de la population active en France (hors Mayotte), et s'établit à 8,3 % en France métropolitaine.

L’analyse statistique du chômage montre qu’il s’agit d’un phénomène massif, durable et sélectif. Si le taux de chômage de la France est particulièrement élevé sur la dernière décennie, il l’est également relativement à d’autres pays dont le dynamisme du marché du travail est souvent mis en exergue, c’est notamment le cas de l’Allemagne, le Royaume Uni et les Etats-Unis. L’analyse de longue période du chômage révèle son caractère durable et massif depuis la fin des Trente Glorieuses. Ce phénomène n’est évidemment pas propre à la France, bien que son taux semble beaucoup moins refluer lorsque l’activité repart comparativement à ce qu’il se passe outre-Atlantique ou outre-Rhin.

Le chômage est aussi un phénomène inégalitaire car il touche deux fois plus les jeunes actifs et les moins diplômés. On note également que le retour à l’emploi est plus difficile pour les jeunes dont le taux de chômage de longue durée est nettement plus élevé que la moyenne.

Notions

Situation d’un individu sans emploi, à la recherche d’un emploi et disponible pour l’occuper.
Situation de personnes inactives qui sont proches du chômage. Ce sont des personnes qui déclarent chercher un emploi (donc plutôt actives), mais sans effectuer de réelles recherches, ou en ayant renoncé pour des raisons d’âge ou de santé alors qu’elles souhaitaient obtenir un emploi. En France, ce halo concerne plusieurs centaines de milliers de personnes.

Synthèse

Melchior cours SES lycée bac grand oral

(BO)

Déroulé du chapitre :

Question 1. Les inégalités économiques et sociales et leur évolution

Question 2. Les principaux outils de mesure des inégalités

Question 3. Les différentes conceptions de la justice sociale

Question 4. L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale

1. Les outils de mesure des inégalités « à l’instant t »

1.1. Les quantiles et le rapport interdécile

L’approche statique de la mesure des inégalités s’appuie sur différents outils qui permettent d’appréhender la dispersion des revenus ou du patrimoine au sein d’une population étudiée. L’utilisation de quantiles permet d’ordonner la population étudiée en groupes égaux par ordre croissant, en fonction de la valeur que prend la dispersion étudiée dans ces derniers. La population est souvent scindée en dix groupes ; on parle alors de déciles. Si l’on étudie la distribution des revenus, le 1er décile (D1) est donc le niveau de revenu qui sépare d’un côté les 10 % des individus ou ménages qui ont les revenus les plus faibles, et de l’autre les 90 % des individus ou ménages qui ont les revenus les plus élevés (Document 1). Il est également possible de partager la population étudiée en centiles : la population étudiée est alors découpée en tranches de 1%. Le dernier centile de la population, appelé le « top 1% », représente les 1% des ménages les plus aisés. (Document 2).

A partir des déciles, il est possible de calculer le rapport interdécile, qui permet de mesurer les inégalités relatives dans une population, c’est-à-dire l’écart entre les plus avantagés et les plus désavantagés. Il s’agit du rapport du 9e décile au 1er décile (D9/D1). Il met en évidence l’écart entre le revenu (ou le niveau de vie) plancher des 10 % des ménages les plus aisés et le revenu plafond des 10 % des ménages les plus modestes. En fonction des documents. En 2015, le rapport interdécile des niveaux de vie était de 3,4 (Document 1). Cela signifie qu’en 2015, les 10% des ménages français les plus riches gagnent environ 3,4 fois plus que les 10% des ménages français les plus pauvres.

1.2. Le coefficient de Gini et la courbe de Lorenz

Le coefficient (ou indice) de Gini permet de mesurer le degré d’inégalité d’une distribution pour une population donnée. Le coefficient de Gini varie entre 0 et 1. Si le coefficient se rapproche de la valeur 0, alors la situation de la population étudiée se rapproche alors d’une égalité parfaite, par exemple une situation où tous les ménages de la population étudiée auraient exactement le même revenu. Si le coefficient se rapproche d’une valeur égale à 1, la situation de la population concernée se rapproche alors d’une inégalité extrême, où un seul ménage concentre l’ensemble des revenus par exemple. (Document 3).

Le coefficient de Gini est calculé au moyen de la courbe de Lorenz (Document 4). Cette courbe associe, à chaque quantile de population, la part que représentent ses revenus ou son patrimoine. La courbe de Lorenz permet ainsi de représenter graphiquement la répartition, plus ou moins égalitaire, des richesses au sein d’une population donnée. Graphiquement, la bissectrice représente la situation parfaitement égalitaire, et plus la courbe de Lorenz est éloignée de la bissectrice, plus les inégalités sont fortes.

Les outils présentés ici permettent de mesurer le niveau des inégalités dans une société, à un « instant t ». Mais face à l’ampleur actuelle des inégalités économiques dans la plupart des pays, les économistes tentent d’adopter une démarche de mesure des inégalités plus dynamique, afin notamment de comprendre pourquoi le problème des inégalités persiste dans le temps.

2. Les outils de mesure de l’évolution des inégalités dans le temps

2.1. La mesure du niveau de corrélation entre les revenus des parents et ceux de leurs enfants

La composition des déciles de niveau de vie selon l’origine sociale des individus révèle une corrélation positive entre les revenus des parents et ceux de leurs enfants. Cette corrélation se confirme lorsque l’on prend en compte la PCS du père. En effet la part des enfants d’ouvriers décroît de manière continue à mesure que l’on progresse dans la hiérarchie des revenus. À l’inverse, les enfants de cadres supérieurs sont surreprésentés parmi les 10 % les plus aisés (document 5).

Le rôle de la famille permet en partie d’expliquer ces inégalités. On observe par exemple une corrélation positive entre le niveau de vie des parents et l’aide financière apportée à leurs enfants étudiants ou jeunes actifs entre 18 et 24 ans : plus le revenu des parents est élevé, plus l’aide apportée aux enfants est importante. (document 6). La corrélation des revenus parents-enfants conduit à s’interroger sur le rôle de la mobilité sociale pour expliquer la persistance des inégalités au fil des générations.

2.2. La mobilité sociale intergénérationnelle, une mesure dynamique des inégalités 

Des études récentes de l’OCDE insistent sur cet autre aspect de la question des inégalités, à savoir le rôle de la mobilité sociale. En France, il faut en moyenne six générations pour que les enfants d’une famille située en bas de la distribution des revenus puissent atteindre le niveau de revenu moyen. (document 7).

Un faible niveau de mobilité sociale dans une société serait corrélé à un niveau important d’inégalités économiques ; inégalités statiques et dynamiques seraient donc intimement liées. Ce lien de corrélation est représenté graphiquement par la courbe de « Gatsby le magnifique », qui associe, sur l’axe des ordonnées, la mobilité économique intergénérationnelle, aux inégalités « statiques » de revenus, mesurées par l’indice de Gini, sur l’axe des abscisses. La droite de régression linéaire montre une corrélation positive entre ces deux variables, ce qui signifie que dans un pays où les inégalités économiques sont importantes, les individus ont moins de chance de s’élever dans la hiérarchie de la distribution des revenus par rapport à leurs parents.

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