La soutenabilité de la croissance et du développement - Grands auteurs

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né en 1910 et décédé en 1993 en Grande-Bretagne, Kenneth Boulding a fait sa carrière universitaire aux États-Unis. Il a été nommé président de l’American Economic Association en 1946. Il a mené des travaux importants sur la question de l’équilibre économique, s’inspirant à la fois des modèles keynésiens, de la théorie du bien-être et intégrant la question de la répartition. Il place au coeur de son analyse la question des représentations qu’ont les individus du monde et de leurs actions. Dans ce cadre, il indique, dans une perspective qu’il propose d’appeler « écodynamique » que la perception qu’ont les humains de la planète subit, à partir des années 1970, une « grande transition » : alors que la planète était perçue comme un « système ouvert », ne limitant pas les activités humaines, elle devient de plus en plus perçue comme un système fermé, que les humains doivent préserver pour maintenir leur existence. C’est dans ce cadre que l’on peut comprendre sa célèbre citation indiquant que « celui qui croit en la possibilité d’une croissance exponentielle sans fin est soit un fou, soit un économiste » : les économistes n’auraient pas encore perçu la planète et ses ressources comme un système fermé, notamment dans les modèles de croissance.

économiste britannique né en 1910 et prix Nobel d’économie en 1991. Ses travaux les plus importants portent d’abord sur la question de la coordination des agents économiques et l’existence des entreprises. Les « firmes » existent selon lui car elles permettent de réduire les « coûts de transaction », c’est-à-dire l’ensemble des coûts supportés par les agents lors de l’échange (par exemple, les coûts liés au contrat). Dans « Le problème du coût social », il interroge la façon d’internaliser les externalités. Le problème des externalités avait été mis en évidence par Arthur Pigou comme étant une défaillance du marché, qui nécessitait une correction par les pouvoirs publics. Coase montre que, sous certaines conditions, il est possible d’internaliser les externalités sans passer par les pouvoirs publics (hormis quand il s’agit de distribuer les droits de propriété).

mathématicien et économiste né en Roumanie en 1906 et décédé aux États-Unis en 1994, Nicholas Georgescu-Roegen est connu pour être l’un des pionniers de la « bioéconomie », c’est-à-dire l’analyse économique qui intègre des facteurs biologiques dans son analyse. Il propose une approche originale en montrant que les lois de la « thermodynamique » s’appliquent au système économique. Il s’appuie notamment sur le concept d’entropie et le fait que cette entropie, dans un système clos sur l’extérieur, a tendance à augmenter jusqu’à un maximum, ce qui signifie que l’énergie utilisable est transformée en énergie inutilisable, jusqu’à sa disparition. Pour lui, cela doit alerter sur la question des ressources naturelles en économie : le développement économique se fonde sur la transformation de l’énergie utilisable en énergie non-utilisable et l’épuisement des ressources marque la fin des posisbilités de développement.

économiste britannique né en 1766 et décédé en 1834, Thomas Malthus est surtout connu pour son Essai sur le principe de population, publié en 1798, dont il reprend la trame dans ses Principes de l’économie politique, publiés, eux en 1820. Sa « loi de population » est une tentative d’explication de l’accroissement de la pauvreté observé dans la société qui lui est contemporaine. Pour lui, cette pauvreté est due au penchant naturel qu’auraient les êtres humains à accroître leur espèce, qui pousserait à une augmentation trop rapide de la population par rapport à l’accroissement des ressources nécessaires pour les nourrir. La population tend à croître selon une progression géométrique, alors que les ressources croissent, elles, selon une progression arithmétique. Cette faible croissance des ressources peut s’expliquer, selon lui, par la loi des rendements décroissants dans l’agriculture : les terres les plus fertiles sont les premières utilisées et l’accroissement de la population pousse à aller vers des terres moins fertiles (ce qui est la base de la théorie de la rente différentielle de Ricardo). Pour réduire la pauvreté, il faut donc, selon Matlhus, limiter l’accroissement de la population, en réduisant les naissances.

première femme lauréate du prix Nobel d’économie en 2009, Elinor Ostrom (née en 1933 et décédée en 2012) avait été récompensée « pour avoir démontré comment les biens communs peuvent être efficacement gérés par des associations d’usagers ». Ses travaux proposent notamment une réfutation de la « tragédie des biens communs » qui, selon elle, a pour défaut de ne s’appuyer que sur le postulat d’un individu égoïste et cherchant à maximiser son intérêt personnel (un « homo oeconomicus » en quelque sorte). Selon elle, pour étudier la question de la gestion des communs, il faut partir de la notion de propriété et distinguer les ressources qui sont en libre accès de celles qui sont gérées en commun, c’est-à-dire que leur propriété est celle d’un collectif. Elle analyse cette question en s’appuyant sur des données très variées, à la fois quantitatives et qualitatives, et recueillies grâce à un réseau important de collaborateurs et de collaboratrices partout dans le monde.

professeur à l’université de Cambridge au Royaume-Uni, Arthur Cecil Pigou, né en 1877 et décédé en 1959 est l’un des représentants les plus importants de l’école néoclassique. Il a mené d’importants travaux sur les questions monétaires et sur l’emploi et est l’un des premiers à avoir formalisé la notion d’externalités. Ce concept s’inscrit dans son analyse du « bien-être » puisque les externalités sont des phénomènes qui font que le marché ne permet pas d’atteindre un optimum social au sens de Pareto. Dans une certaine mesure, l’externalité « fausse les calculs » des agents économiques, puisqu’elle fait diverger le coût marginal privé (pris en compte par les agents économiques) du coût marginal social (qu’il faudrait prendre en compte pour atteindre un optimum social). Cette divergence fait de l’externalité une défaillance du marché, défaillance qui appelle une correction par les pouvoirs publics.

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