Définition :
Le coût marginal est le coût de la dernière unité produite, il peut être calculé comme le coût supplémentaire subi par l’entreprise pour produire une unité de plus d’un bien ou d’un service.
L'essentiel :
Le développement de l’école néoclassique est souvent présenté comme une « révolution marginaliste ». L’un des points communs aux penseurs de ce courant est en effet de voir le calcul à la marge comme le fondement de l’arbitrage économique. Par calcul à la marge, il faut entendre le fait que l’agent économique est supposé réaliser un calcul coûts/avantages pour chaque unité consommée ou produite. Ainsi, dans l’analyse économique de la consommation, l’individu est supposé choisir un panier de biens tels que le rapport entre utilité marginale et prix soit le même pour chaque bien consommé. D’un point de vue mathématique, le raisonnement à la marge se modélise à l’aide de dérivées de fonctions, ce qui rend aisée la recherche d’une valeur maximale de la fonction.
Pour le producteur, le coût total correspond à l’ensemble des dépenses mobilisées pour la production. Il peut être décomposé en deux éléments : le coût fixe, qui ne dépend pas du volume de la production (c’est par exemple le coût des infrastructures, de la réalisation d’un prototype, de l’acquisition de logiciels…) et le coût variable, qui dépend, lui, du volume produit. L’existence de coûts variables fait que le coût varie en fonction de la quantité produite. Le coût moyen est ce que dépense en moyenne le producteur pour faire un produit, alors que le coût marginal mesure la variation du coût pour augmenter la production d’une unité. À l’aide d’une fonction de coût, on peut calculer le coût marginal comme la dérivée de cette fonction par rapport à la quantité produite. Graphiquement, le coût marginal peut être vu comme la pente de la tangente à la courbe de coût.
Le coût marginal varie en sens inverse de la productivité marginale. Les auteurs néoclassiques supposent généralement que dans une première phase de production, la productivité marginale est croissante car les facteurs de production sont d’abord utilisés de façon inefficace : augmenter la production permet de gagner en efficacité. Dans cette phase-là, le coût marginal est décroissant. Arrivé à un certain niveau de production, la productivité marginale décroît, en raison de la loi des rendements décroissants. A ce stade, le coût marginal devient alors croissant. Il y a un lien entre coût moyen et coût marginal : le coût moyen décroît, jusqu’au moment où l’on a coût moyen = coût marginal, dans la phase croissante du coût marginal. A partir de là, le coût marginal devient supérieur au coût moyen, et le coût moyen augmente en fonction du nombre d’unités produites.
En concurrence pure et parfaite, le producteur est supposé preneur de prix. L’enjeu pour lui, est de maximiser son profit. Il réalise un profit pour chaque unité produite pour laquelle sa recette marginale est supérieure à son coût marginal. La recette marginale (Rm) est celle réalisée pour une unité produite supplémentaire. Comme le prix est supposé constant, elle est égale au prix pour chaque unité produite. Tant que le prix est supérieur au coût marginal, le producteur a intérêt à produire, il s’arrête de le faire dès que le prix devient inférieur à la recette marginale. L’équilibre du producteur en concurrence pure et parfaite est donc atteint pour la quantité produite telle que Prix = Coût marginal.

En monopole, la situation est différente. Le producteur n’est pas supposé preneur de prix et sa recette marginale n’est donc pas constante. On suppose généralement que sa recette marginale est décroissante en fonction de la quantité : plus il produit et moins il réalise une recette élevée pour les dernières unités produites (il est obligé de baisser son prix pour attirer davantage de demandeurs). L’équilibre est aussi atteint pour une quantité qui égalise coût marginal et recette marginale, mais le prix n’est pas égal à la recette marginale. En effet, il choisit le prix qui lui permet d’écouler la quantité optimale et qui est supérieur au prix d’équilibre en concurrence car il n’a pas de concurrent et les demandeurs sont en partie captifs de son offre.
Le monopole est donc susceptible d’engendrer une perte sèche. Dans le cas des monopoles naturels, se pose la question de la fixation des tarifs des produits demandés aux consommateurs. La tarification au coût marginal est une solution souvent présentée comme idéale car le coût marginal est vu comme un bon signal de prix, représentant la disposition à payer des consommateurs. Autrement dit, la tarification au coût marginal (par exemple pour un opérateur de transport ferroviaire ou un fournisseur d’électricité) permettrait de retrouver des mécanismes marchands. Il reste toutefois une difficulté : cette tarification ne permet pas d’amortir les coûts fixes. La solution, dite de Coase, consiste en le fait de faire payer un abonnement aux usagers en plus du prix. Une autre solution peut être de verser à l’opérateur en charge du service une subvention.