Prépa & Sup : cours et corrigés

Synthèse

« Ainsi, l’inflation est injuste et la déflation malavisée. Entre les deux, si on écarte les inflations exagérées comme celle que connaît l’Allemagne, c’est peut-être la déflation qui est pire ; parce qu’il est plus grave, dans un monde appauvri, de provoquer du chômage que de décevoir le rentier. » Ainsi que cette citation de John Maynard Keynes de 1923 tirée de A tract on Monetary Reform le laisse entendre, il est d’usage de classer l’inflation et son opposée, la déflation, parmi les grands déséquilibres macroéconomiques. Ceux-ci impactent notamment l’emploi et ont des conséquences sur un autre grand déséquilibre macroéconomique, le chômage.

Synthèse

Introduction générale

Ces cent dernières années, une majorité d’êtres humains sont parvenus à échapper à la grande pauvreté. Nombre d’entre eux ont fui le dénuement, les maladies et la mort prématurée. Angus Deaton, reprenant le titre du célèbre film de John Sturges, parle de La grande évasion (2016) pour décrire ce phénomène. Dans cet ouvrage, il nous rappelle à quel point « la vie est aujourd’hui meilleure qu’à aucune autre époque de l’histoire » (p.16). La réduction du nombre de décès annuels en témoigne de manière tout à fait frappante. Par exemple, le taux de mortalité infantile en France métropolitaine est passé de 51% en 1950 à 3% en 2019. Cependant, selon l’économiste « le récit du progrès est aussi un récit d’inégalité » (ibid). Les économistes sont nombreux à faire le constat d’un « tournant vers l’inégalité » (Atkinson, Inégalités, 2016, p.25) depuis les années 1980, phénomène qui pourrait s’aggraver suite à la pandémie mondiale qui nous frappe aujourd’hui. Par ailleurs, cette « évasion » n’a pas été un fait totalement universel. Des millions de personnes dans le monde restent encore prisonnières de la pauvreté, y compris dans les pays riches. La « courbe de l’éléphant » de Branko Milanovic, issue d’une enquête colossale sur l’évolution des revenus dans 120 pays entre 1988 et 2008, illustre parfaitement ces différentes réalités. Si la grande pauvreté a diminuée et qu’une partie non-négligeable des individus ont pu accéder à la classe moyenne, une petite minorité – les « 1% » – a profité plus que les autres de l’accroissement de la richesse produite, conduisant à une montée des inégalités à l’intérieur des pays. Dans ce contexte, la répartition des fruits du progrès est plus que jamais au cœur des controverses politiques et scientifiques. Au sein des pays développés, sur lesquels nous concentrerons notre attention dans ce chapitre, le constat d’une montée des inégalités conjuguée à la persistance de formes changeantes de pauvretés a renouvelé les débats autour de l’intervention sociale des pouvoirs publiques. Dans quelle mesure les inégalités et la pauvreté se justifient-elles ? L’Etat est-il légitime à intervenir pour les limiter ? Si oui, son action est-elle toujours efficace ? Les origines de la pauvreté, des inégalité et – phénomène nouveau – de l’exclusion, leurs justifications, leurs remèdes et l’efficacité de ces derniers, suscitent de nombreuses controverses et cristallisent des débats qui ne sont pas prêts de s’éteindre. Ce chapitre a pour objectif de dresser un panorama de ces enjeux, allant de la légitimation de l’intervention publique dans le domaine social à sa mise en œuvre concrète par les institutions de l’Etat-Providence.

 

S'abonner à Prépa & Sup : cours et corrigés

Newsletter

Suivre toute l'actualité de Melchior et être invité aux événements