Terminale : cours et corrigés
Synthèse
Déroulé du chapitre :
Question 1. Définition et mesure du chômage
Question 2. La diversité des causes du chômage
Question 3. La diversité des solutions au chômage
Question 4 : « Pour aller plus loin » : Crise du COVID19 et CHOMAGE
Le chômage est un concept simple mais une réalité complexe. Il est définit comme la situation d’un individu ou d’une partie de la main-d’œuvre d’un pays sans emploi et à la recherche d’un emploi. Sur le marché du travail, le chômage apparaît lorsque la demande d’emplois des travailleurs (offre de travail) est supérieure aux offres d’emplois des entreprises (demande de travail). Un chômeur est une personne sans emploi à la recherche d’un emploi.
Si les chiffres du chômage font parfois l’objet de débat, c’est en partie parce qu’il existe deux mesures du phénomène, qui en réalité se complètent plus qu’elles ne s’excluent ne poursuivant pas les mêmes objectifs. En effet, Pôle Emploi dont la mission est de prendre en charge le service de l’emploi et d’indemnisation comptabilise les demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM). Il s’agit d’une mesure administrative du chômage qui obéit à une logique de gestion de personnes et de réglementation du service public dédié aux chômeurs plutôt qu’une mesure statistique du chômage.
C’est pourquoi, comme la plupart des organismes statistiques des pays, l’INSEE se réfère aux critères établis pour le Bureau international du travail (BIT) pour mesurer le chômage. Ainsi, pour être considéré comme chômeur au sens du BIT, une personne doit remplir simultanément trois conditions : être sans emploi au cours de la semaine de référence de l’enquête, avoir effectué une démarche active de recherche d’emploi et être disponible pour travailler immédiatement. Contrairement à Pôle Emploi, la logique du BIT est avant tout économique : il s’agit de déterminer les ressources en main-d’œuvre immédiatement disponibles pour contribuer à l’emploi et par là à la richesse. De ce fait, le nombre de chômeurs peut être différent suivant la méthode employée, car la définition du chômage au sens du BIT est complètement indépendante du fait que les personnes soient ou non inscrites à Pôle emploi. Néanmoins, dans l’ensemble, l’analyse de l’évolution du chômage sur longue période à partir de ces deux mesures donne des résultats relativement proches.
La définition officielle du chômage (« au sens du BIT ») délimite en même temps les deux catégories complémentaires des chômeurs : d’une part, celle des actifs occupés (« en emploi »), qui recouvre l’ensemble des personnes qui ont un emploi salarié ou non ; d’autre part, celle des inactifs, composée par les personnes qui ne recherchent pas d’emploi ou qui ne sont pas disponibles pour en occuper un. L’ensemble formé des chômeurs et des actifs occupés constitue la population active. La réalité de la situation des personnes est toutefois plus complexe que ne suggère la séparation nette entre « chômeurs », « actifs occupés » et « inactifs ».
Dans les années 1980, la notion de « halo du chômage » est apparue pour décrire des situations de personnes qui semblaient assez proches du chômage sans pour autant être comptabilisées parmi les chômeurs au sens du BIT. Ces personnes ont des situations qui se trouvent à la frontière entre chômage, emploi et inactivité. Dans le « halo du chômage », on trouve notamment les situations de sous-emplois qui concernent les personnes considérées comme actives occupées au sens du BIT mais occupant une activité réduite involontaire. C’est le cas des travailleurs qui subissent un emploi à temps partiels ou encore de ceux qui sont en chômage partiel. L’analyse des statistiques du chômage et du sous-emploi montre ainsi qu’une partie non négligeable de la population française n’a pas accès à l’emploi alors qu’elle le désirerait. Au troisième trimestre 2019, 5,4 % des personnes en emploi sont en situation de sous-emploi. Il s’agit principalement de personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage. Le taux de chômage au sens du BIT est de 8,6 % de la population active en France (hors Mayotte), et s'établit à 8,3 % en France métropolitaine.
L’analyse statistique du chômage montre qu’il s’agit d’un phénomène massif, durable et sélectif. Si le taux de chômage de la France est particulièrement élevé sur la dernière décennie, il l’est également relativement à d’autres pays dont le dynamisme du marché du travail est souvent mis en exergue, c’est notamment le cas de l’Allemagne, le Royaume Uni et les Etats-Unis. L’analyse de longue période du chômage révèle son caractère durable et massif depuis la fin des Trente Glorieuses. Ce phénomène n’est évidemment pas propre à la France, bien que son taux semble beaucoup moins refluer lorsque l’activité repart comparativement à ce qu’il se passe outre-Atlantique ou outre-Rhin.
Le chômage est aussi un phénomène inégalitaire car il touche deux fois plus les jeunes actifs et les moins diplômés. On note également que le retour à l’emploi est plus difficile pour les jeunes dont le taux de chômage de longue durée est nettement plus élevé que la moyenne.
Synthèse
Déroulé du chapitre :
Question 1. Les inégalités économiques et sociales et leur évolution
Question 2. Les principaux outils de mesure des inégalités
Question 3. Les différentes conceptions de la justice sociale
Question 4. L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale
1. L’évolution des inégalités économiques depuis le début du XXème siècle
1.1. Le début du XXème siècle, une période de fortes inégalités
Au début du XXème siècle, les pays occidentaux bénéficient du développement économique permis par l’industrialisation. Ce développement a surtout profité à quelques très grandes familles propriétaires d’entreprises dans le secteur industriel. La société française, encore largement tournée sur le secteur agricole, est donc très inégalitaire. Ainsi, en France, en 1920, les 1 % des ménages les plus aisés possèdent 20 % du revenu total. On parle alors d’un « âge d’or des rentiers ».
1.2. La fin de l’ « âge d’or des rentiers » à partir des années 1920, et la montée des classes moyennes durant les Trente Glorieuses, permettent une diminution des inégalités
La diminution des inégalités au tournant des décennies 1920 et 1930 s’explique par l’affaiblissement des grandes fortunes, qui voient la valeur de leur patrimoine s’effondrer suite à la Grande Dépression et aux guerres mondiales. Cette diminution se poursuit après la Seconde guerre mondiale. En France l’impôt sur le revenu et sur les successions limite l’accumulation du patrimoine des ménages les plus riches. Dans le même temps, la redistribution permet une hausse des bas salaires et contribue à favoriser l’émergence d’une classe moyenne. Ces mesures sont rendues possibles par l’existence d’une croissance soutenue et durable entre 1945 et 1973 : on parle des « Trente Glorieuses ».
1.3. Le retour des inégalités depuis les années 1980
La baisse des inégalités dans le monde s’inverse à partir des années 1980. Les inégalités progressent au niveau mondial dans les années 1990 et 2000, avec l’ouverture économique de la Chine et de la Russie, et le net creusement des inégalités de patrimoine aux États-Unis. En France, depuis les années 1980, la remontée des inégalités de patrimoine est relativement limitée, en raison de l’importance du système de redistribution. On constate toutefois, notamment au cours de la décennie 2000-2010, une hausse des revenus du capital et du patrimoine des ménages français les plus riches. Par conséquent, en 2019, les 10% des ménages les plus aisés possèdent la moitié du patrimoine total des ménages français.
2. Les inégalités économiques et sociales, un caractère multiforme et cumulatif
2.1. Les inégalités sont multiples
Une inégalité est une différence d’accès, entre plusieurs individus ou groupes, à une ressource. Aux inégalités économiques, qui sont constatées sur la base des inégalités de revenus et de patrimoine, s’ajoutent des inégalités sociales, qui peuvent être des inégalités de statut entre hommes et femmes, des inégalités ethniques, des inégalités culturelles et scolaires, etc.
2.2. Les inégalités ont tendance à se cumuler entre elles
Les inégalités se cumulent entre elles, puisque les inégalités de patrimoine accentuent les inégalités de revenu, qui à leur tour conduisent à des inégalités face au logement, face à la santé, face à l’école… Ainsi, les ménages les plus aisés sont également les plus avantagés concernant l’accès aux services collectifs et aux loisirs, la réussite scolaire, et même concernant l’espérance de vie. A l’inverse, les ménages les moins favorisés sont aussi ceux qui cumulent les difficultés d’accès au diplôme, aux loisirs, à la santé, etc. Les inégalités sociales peuvent également être à l’origine d’inégalités économiques, comme l’illustrent les inégalités salariales entre hommes et femmes.
2.3. Les inégalités ont tendance à se cumuler d’une génération à l’autre
Les inégalités économiques sont renforcées par la transmission, surtout au sein des familles aisées, d’un patrimoine immobilier ou financier, ce qui conduit à un maintien des inégalités économiques d’une génération à l’autre. Les inégalités sociales ont, elles aussi, tendance à se reproduire d’une génération à l’autre, par le biais de la transmission d’un capital culturel et social au sein des familles.