Les politiques de lutte contre les inégalités - Les grands auteurs

Sommaire

Pierre Bourdieu (1930-2002) : Sociologue français. Ses principaux ouvrages sont : Les héritiers (1964, avec Jean-Claude Passeron ; la Reproduction (1970, avec le même coauteur) ; Esquisse d’une théorie de la pratiqe (1972) ; La Distinction (1979) ; Questions de sociologie (1980) ; La misère du monde (1993). Son ambition s’inscrit dans la tradition durkheimienne à un double point de vue : d’une part, en essayant de combattre les préjugés sur le social grâce à une étude scientifique des faits sociaux ; d’autre part, en considérant que les comportements, les perceptions et les représentations des individus et des groupes sont socialement déterminés (holisme). Il s’agit donc de découvrir les mécanismes par lesquels les structures sociales sont à la fois l’origine et le résultats des pratiques individuelles.

François Dubet (né en 1946) : Sociologue français, ancien directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur de sociologie à l’université de Bordeaux. Il s’est spécialisé dans les questions relative délitements des institutions dans le cadre de la « modernité tardive », dans la lignée d’Alain Touraine et de l’idée d’un « retour de l’acteur » (L'Expérience sociologique 2007). Il a appliqué sa conception d’une déconstruction des institutions à l’école, au travail, aux inégalités (Les Inégalités multipliées, 2004), à la justice sociale (Les places et les chances : Repenser la justice sociale, 2010) ou encore à la délinquance juvénile.

Marie Duru-Bellat (née en 1950) : Sociologue française, professeur de sociologie à Sciences Po Paris depuis 2007. Elle est particulièrement connue pour ses travaux sur les inégalités sociales et sexuées à l'école. Elle remet notamment en cause la démocratisation du système éducatif français. Ses ouvrages majeurs sur la question sont L'école des filles : quelle formation pour quels rôles sociaux ? 1990 Les inégalités sociales à l'école, 2002 ; L'inflation scolaire, 2006 ; Les sociétés et leur école. Emprise du diplôme et cohésion sociale, publié avec François Dubet et Antoine Vérétout, 2012. Par ailleurs, elle s’est intéressé plus largement à la problématique de la justice sociale, dans Le mérite contre la justice, 2009 et plus récemment, dans Pour une planète équitable. L'urgence d'une justice globale, 2014.

Arthur Laffer (1940) : Economiste américain, il est l’un des plus grand représentant de l’école de l’offre et du néo-libéralisme. Il est surtout connu pour être l’auteur d’une courbe qui porte son nom (la « courbe de Laffer »), qui tente de montrer que « plus d’impôt tue l’impôt ». Se fondant sur cette courbe, Arthur Laffer est un ardent défenseur d'une politique de réduction des impôts. Cela aura une influence décisive sur les politiques du tournant néo-libéral incarné par Ronald Reagan aux Etats-Unis et Margaret Thatcher au Royaume-Unis. À partir de 2016, il est l'un des conseillers économiques de Donald Trump, tout en soutenant sa politique économique par un ouvrage intitulé Trumponomics: Inside the America First Plan to Revive Our Economy.(2016).

James Mirrlees (1936-2018) : Economiste britannique, il a reçu le prix Nobel d'économie en 1996. Son analyse économique se concentre sur l'étude des situations économiques caractérisées par une information incomplète, et sur les conséquences de ces défaillances de marché sur le niveau optimal d'épargne dans une économie. Il a également participé à la recherche de la taxation optimale, travail devenue une référence fondamentale sur le sujet (« An Exploration in the Theory of Optimum Income Taxation », Review of Economic Studies, 1971).

Richard Musgrave (1910-2007) : Economiste américain d'origine allemande, il est spécialiste en économie publique. Il est célèbre pour avoir appliqué le raisonnement microéconomique à la compréhension du fonctionnement de l'État. Dans son fameux The Theory of Public Finance (1959), il a défini les trois principales fonctions de l’Etat, qui sont selon lui la fonction d’allocation, la fonction de répartition et la fonction de régulation.

Camille Peugny (né en 1981) : Sociologue français, il est professeur de sociologie à l’université Versailles-Saint-Quentin. Il est spécialiste de la mobilité sociale dans les sociétés contemporaines, s’intéressant en particulier à la problématique du déclassement et de la reproduction sociale. Son fameux Le déclassement (2009) est issu de sa thèse de sociologie soutenue à Sciences Po Paris en 2007. Il décrit l’expérience des générations nées dans les années 1960 qui sont confrontés au déclassement alors même que leur niveau d’éducation est sans précédent. Son deuxième ouvrage classique est Le destin au berceau : inégalités et reproduction sociale (2013) qui se concentre sur la reproduction sociale en France et plaide pour une école réellement démocratique.

Thomas Piketty (né en 1971) : Economiste français, il est directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), professeur à l’Ecole d’économie de Paris et spécialiste de l’étude des inégalités économiques, adoptant une perspective historique et comparative sur le phénomène. Ses travaux se distingue des paradigmes dominants en science économique. Enquêtant sur Les Hauts Revenus en France au XXème siècle (2001), il montre que la baisse des inégalités au cours du XXème siècle tient aux mesures politiques qui ont été prises durant cette période, davantage qu’à une loi naturelle. Il remet alors en cause la courbe de Kuznets. Ses travaux avec Emmanuel Saez ont adoptés une perspective comparative sur la dynamique des inégalités dans les pays développés. Ils ont mis en évidence une reconstitution de fortes inégalités dans ces pays depuis trente ans. Il publie en 2013 Le Capital au XXIème siècle, analysant ce retour en force des inégalités. Au delà de ses recherches en économie, Piketty a étudié les conséquences des transformations des marchés financiers, les inégalités scolaires, ou encore les systèmes de retraites. Par ailleurs, il est un économiste engagé en politique. En janvier 2011, dans la perspective de l’élection présidentielle française de 2012, il publie avec Camille Landais et Emmanuel Saez Pour une révolution fiscale.

Pierre Rosanvallon (né en 1948) : historien et sociologue français, il occupe depuis 2001 la chaire d'histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France et est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales. Il est spécialiste d'histoire de la démocratie et du modèle politique français, mais également du rôle de l’Etat social et de la justice sociale dans les sociétés contemporaines. Il a écrit de nombreux classiques comme La Crise de l’État-providence, 1981 ; La Question syndicale : Histoire et avenir d'une forme sociale, 1988 ; Le Nouvel Âge des inégalités (avec Jean-Paul Fitoussi), 1996 ; La Nouvelle Question sociale : Repenser l’État-providence, 1995 ; La Contre-démocratie : La Politique à l'âge de la défiance, 2006 ou encore La Société des égaux, 2011.

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