L'ouverture des économies depuis le XIXe siècle : évolution et acteurs : Dossier documentaire

Sommaire

Document 1 : Evolution du commerce mondiale de marchandises de 1950 à 2019, Indice base 100 en 1950

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2-

3- La dimension nouvelle de la mondialisation depuis les années 1990

Le terme « mondialisation » est couramment utilisé pour caractériser l’interdépendance croissante des économies. Si certains ont pu y voir l’avènement d’un « monde sans frontières », l’intensification des relations économiques internationales évolue en réalité selon des modalités complexes et une tendance qui n’est ni linéaire ni irrévocable. En dépit du caractère spectaculaire des évolutions récentes, le phénomène n’est d’ailleurs pas sans précédent puisque le XIXe siècle a lui aussi connu une période de mondialisation. Pour beaucoup de pays, le niveau d’intégration commerciale de la fin du XIXe siècle n’a été dépassé que très récemment. Entre-temps, en effet, les relations économiques internationales s’étaient massivement détériorées pendant l’entre-deux-guerres. L’interdépendance économique internationale est le résultat de l’intensification du commerce de biens, mais aussi des flux financiers, migratoires ou informationnels. […]

La mondialisation prend une dimension nouvelle à partir du début des années 1990, sous l’effet de plusieurs facteurs. Politiquement, l’effondrement du bloc soviétique ouvre une ère de domination des Etats-Unis et de détente relative des relations internationales. […] Cette extension soudaine du système capitaliste à un ensemble de nouveaux pays se double d’un effet qui révélera plus important encore pour les équilibres de l’économie mondiale : la mue économique de la Chine. Amorcée par Deng Xiaoping dès 1979, la conversion chinoise à l’économie de marché se traduit par une croissance économique très rapide et très extravertie. […] La libéralisation du commerce passe par l’élargissement du GATT (General Agreement on Tariffs and trade), puis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Parallèlement à l’OMC se multiplient les accords bilatéraux de libre-échange […], tandis qu’un nombre croissant de pays axent leurs politiques de développement économique sur les exportations. Enfin, l’essor fulgurant des technologies de l’information, de la communication et d’Internet crée des possibilités d’interaction distante sans précédent, dont le coût décroît très rapidement.

Source : CEPII, L’économie mondiale 2017, Chapitre «  Une brève histoire des mondialisations commerciales », par Michel Fouquin, Jules Hugot, Sébastien Jean, La Découverte 2016

Questions :

1 ) Qu’est que la mondialisation économique ?

2 ) Comment évoluent les exportations mondiales ?

3 ) Comment expliquer l’essor du commerce mondial ?

 

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1 ) Qu’est que la mondialisation économique ?

La mondialisation correspond à l’interdépendance croissante des économies. Quand on parle de mondialisation économique, on fait référence à l’intensification du commerce international, soit au développement des échanges internationaux de biens et de services.

2 ) Comment évoluent les exportations mondiales ?

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les exportations mondiales augmentent. On note un accroissement plus conséquent depuis les années 1990.

3 ) Comment expliquer l’essor du commerce mondial ?

  • Des progrès technologiques

Les progrès en matière de communication et d’information (télégraphe, téléphone, ordinateurs, Internet…) ont permis de faire circuler rapidement l’information sur tous les territoires et de réduire considérablement les coûts (Ils ont été divisés par 64 entre 1960 et 2000).

Les progrès techniques dans le domaine des transports (bateau à vapeur, avion à réaction, porte conteneur, réseau autoroutier, infrastructure portuaire…) accélèrent la circulation des marchandises et diminuent les coûts. Les coûts du fret maritime ont été divisés par près de 4 entre 1960 et 2000.

De plus la mondialisation prend une dimension nouvelle dans les 1990 grâce à des changements politiques et technologiques sans précédents. D’abord l’effondrement du bloc soviétique ouvre la voie à l’extension du système capitaliste. La conversion de l’économie chinoise à l’économie de marché dès 1979 dont la croissance est dynamique et extravertie stimule commerce. Puis en 1995, est créée l’OMC, Organisation mondiale du commerce qui reprend les accords multilatéraux de libre-échange issus du GATT et se dote d’un organe de règlement des différends qui confirme la volonté libre-échangiste à l’échelle mondiale.

Enfin, le développement des NTIC (Nouvelle technologie de l’information et de la communication) crée des possibilités d’interaction distante sans précédent et réduit considérablement les coûts de communication avec le développement des télécommunications et d’internet.

 

Document 2 : Taux de croissance annuels moyens

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Question :

 4) Présentez les principales évolutions du commerce international depuis 1870.

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 4) Présentez les principales évolutions du commerce international depuis 1870.

Globalement, le commerce international augmente plus fortement que la production depuis 1870. Depuis cette date, le taux de croissance du commerce est la plupart du temps supérieur au taux de croissance de la production. Les périodes de crises s’accompagnent de taux de croissance plus faible pour chaque variable. L’entre deux-guerres fait office d’exception avec un taux de croissance du commerce inférieur à celui de la production. Les chocs pétroliers des années 1970 et la crise des subprimes de 2008 connaissent des taux de croissance plus faibles de la production et du commerce.

Document 3 : Croissance du volume du commerce des marchandises

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Questions :

5 ) Comment évolue le commerce international depuis 2014 ?

6 ) Quelle corrélation peut-on mettre en évidence à partir de ce graphique ?

7 ) Y a-t-il une causalité entre les deux variables étudiées ?

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5 ) Comment évolue le commerce international depuis 2014 ?

La croissance du commerce international connaît des phases d’accélération et de ralentissement au cours du temps. On note un ralentissement du commerce international à partir de 2017, cette année correspondant à son plus fort taux de croissance depuis 2012. En effet, en 2017, le commerce augmente de 4,9%. En 2020, au moment même de la crise du covid 19, le commerce international connaît un net repli, puisqu’il diminue de 5,3%, seule date où le taux de variation est négatif.

6 ) Quelle corrélation peut-on mettre en évidence à partir de ce graphique ?

On observe une corrélation entre croissance économique (variation du PIB) et évolution du commerce international, car lorsque la croissance ralentit, le commerce international suit la même tendance. Toutefois, les variations du commerce international sont plus marquées que celles de la croissance. Les ralentissements de la croissance provoquent de sérieux coups de frein au commerce international comme en 2020.

7 ) Y a-t-il une causalité entre les deux variables étudiées ?

La causalité entre les deux variables est visible, elle joue dans les deux sens. En effet, lorsque le commerce international augmente, les exportations mondiales qui alimente la demande globale stimulent la croissance et inversement. De même, une accélération de la croissance économique favorise les échanges de biens et services. La demande anticipée des entreprises augmente, celles-ci sont incitées à augmenter leur volume de production et à investir, ce qui booste la croissance économique des nations qui participent au commerce international.

 

Document 4 : Exportations de marchandises par région

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Questions :

8 ) Comment évoluent le commerce de marchandises dans les différentes régions du monde ?

9 ) Analyser l’évolution du commerce de marchandises depuis le premier trimestre 2021.

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8 ) Comment évoluent le commerce de marchandises dans les différentes régions du monde ?

Les exportations et importations de marchandises progressent à des degrés divers dans toutes les régions depuis 2017 par rapport à 2015. La crise du COVID 19 engendre un net repli à partir de 2019. C’est en 2020 que le commerce touche le fond. Toutes les régions ont enregistré des baisses du volume du commerce des marchandises en 2020, sauf la Communauté d’États indépendants (y compris certains États associés et anciens États membres) et le Moyen Orient, dont les exportations ont progressé. Les exportations de l’Amérique du Nord sont celles qui ont le plus reculé, suivies par celles de l’Afrique, de l’Europe et du Moyen-Orient. Des baisses moins importantes ont été constatées en Amérique du Sud et centrale (-9,0%) et en Asie (-7,1%). Début 2021, le volume des exportations de marchandises était en hausse en Asie et en Europe. Il était légèrement en baisse en Amérique du Sud et centrale et en Amérique du Nord. Et il accusait un recul plus marqué en Afrique, au Moyen-Orient et dans la Communauté d’États indépendants.

9 ) Analyser l’évolution du commerce de marchandises depuis le premier trimestre 2021.

Le redressement du commerce des marchandises depuis le premier trimestre 2021 a été fort mais inégal, les exportations ayant augmenté plus vite dans certaines régions que dans d’autres, comme l’Asie où il a augmenté de 35% par rapport au premier trimestre 2015 alors qu’en Europe, il ne progresse que de 8% environs.

Document 5 : Exportations mondiales de marchandises, par région et par certaines économies, 1948, 1953, 1963, 1973, 1983, 1993, 2003 et 2019 (En milliards de dollars et en pourcentage)

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Questions :

10 ) Analysez l’évolution des exportations mondiales de marchandises.

11)  Analyser l’évolution de la part de chaque région du monde dans les exportations mondiales de marchandises.

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10 ) Analysez l’évolution des exportations mondiales de marchandises.

On constate que les exportations mondiales de marchandises augmentent depuis les années 1950. Le volume des exportations mondiales de marchandises a été multiplié par 311 entre 1950 et 2020.

11)  Analyser l’évolution de la part de chaque région du monde dans les exportations mondiales de marchandises.

 

En 2020, l’Europe réalise la plus grosse part de ces exportations avec 38,2% juste devant l’Asie qui elle réalise 36,1%. Vient ensuite l’Amérique du Nord avec 13,1% puis enfin loin derrière l’Afrique avec 2,2% et le Moyen Orient avec 4,5% et la Communauté des Etats Indépendants.

En termes d’évolution, c’est l’Asie qui prend une place grandissante dans le commerce international de marchandises, sa part a plus que doublé de 1948 à 2020. C’est le cas également du Moyen Orient même si son le poids dans le commerce international de marchandises est nettement plus faible. A contrario, les poids de l’Amérique du Nord, de l’Amérique du Sud, Amérique Centrale et Caraïbes, et dans le commerce international de marchandises et surtout celui de l’Afrique ont tendance à baisser. Celui de l’Europe suit la même tendance mais le recul de son poids est moins fort et non systématique sur toute la période étudiée.

 

Document 6 : Des grandes évolutions dans la structure par produits du commerce international

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1. Deux siècles d’ouverture commerciale 1827-2014 en %

2. Mais, à chaque mondialisation, sa logique de spécialisation …

La première mondialisation a vu l’industrie manufacturière européenne se développer au détriment de celle des pays du Sud. Ainsi, l’économie indienne, qui était exportatrice nette de textile au début du XIXe siècle, se reconvertit progressivement dans les plantations de coton et de thé, important désormais des textiles britanniques.

La deuxième mondialisation s’est, au contraire, développée dans un premier temps principalement entre pays développés. De fait, c’est le commerce croisé de produits appartenant au même secteur qui se développe le plus rapidement, tout particulièrement au sein de l’ensemble Europe-Amérique du Nord […]. La mesure du phénomène dépend du niveau d’agrégation des secteurs, mais, selon une définition usuelle, la part des échanges intra-branches dans le commerce mondial est passée d’un quart environ au début des années 1960 à la moitié au début des années 1990. Cette part plafonne, voire régresse durant la seconde phase de la deuxième mondialisation, où ressort au contraire le grand dynamisme du commerce entre pays de niveaux de vie très différents. C’est de nouveau la logique des avantages comparatifs qui sous-tend la dynamique des échanges, même si elle ne s’exerce plus seulement entre secteurs mais également au sein de chaque secteur. Avec la division internationale fine du travail inhérente au développement des chaînes de valeur mondiales, c’est au sein même des processus productifs que se développe cette logique, par les délocalisations et la sous-traitance internationale.

Source : CEPII, L’économie mondiale 2017, Chapitre «  Une brève histoire des mondialisations commerciales », par Michel Fouquin, Jules Hugot, Sébastien Jean, La Découverte 2016

Questions :

12 ) Identifiez le type de commerce en expansion durant les différentes phases de la mondialisation.

13 ) Comment expliquer le développement du commerce interbranche au cours de la première mondialisation ?

 

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12 ) Identifiez le type de commerce en expansion durant les différentes phases de la mondialisation.

Au cours de la 1ère mondialisation (XIXème siècle – 1914), prédomine un commerce interbranche. On observe initialement un commerce d’indisponibilité au cœur du XIXème siècle, puis se développe ensuite un commerce interbranche. Les pays développés exportent des produits manufacturés, à l’instar du Royaume-Uni 1ère puissance industrielle de l’époque spécialisée dans le textile. Les pays du Sud exportent des produits primaires majoritairement. Après-guerre jusqu’aux années 1960, on retrouve une prédominance du commerce interbranche,  et essentiellement des échanges Nord/Sud.

13 ) Comment expliquer le développement du commerce interbranche au cours de la première mondialisation ?

Au cours de la seconde mondialisation (1960 -1990), se développent d’abord un commerce intra-branche puis intra-groupe. A partir des années 1960, le commerce interbranche ne disparaît pas, mais la dynamique du commerce international se trouve dans le commerce intra-branche (échange de produits similaires) réalisés essentiellement entre économies de même niveau de développement. Les produits échangés ne sont pas parfaitement identiques. Ils sont différenciés verticalement (produits provenant d’une même branche mais de qualités différentes) ou horizontalement (produits de variétés différentes).

Au cours de la deuxième phase de la seconde mondialisation dans les années 1980-1990, les firmes multinationales réalisent  leur production dans le cadre d’une DIPP (décomposition internationale du processus productif), ce qui favorise le développement d’un commerce intra-groupe (échange de biens intermédiaires entre nations).

La prédominance d’un commerce inter-branche jusqu’à la première guerre mondiale correspond à un échange de produits provenant de branches différentes entre nations. La spécialisation internationale en fonction des avantages comparatifs favorise le développement d’un commerce interbranche où les nations spécialisées en fonction de leur écart de productivité sont complémentaires dans le commerce international. Ces écarts de productivité relative peuvent s’expliquer par des différences de dotations relatives en facteurs de production. (cf. Théorie des avantages comparatifs de D. Ricardo, 1817 et Théorie HOS, 1941).

Document 7 : Part du commerce interbranches

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1- Part du commerce intrabranche en pourcentages du commerce international

2- Les trois types d’échanges intrabranches

Il semblerait que les échanges manufacturiers intrabranches aient notablement progressé depuis la fin des années 80 dans de nombreux pays de l’OCDE. Cette progression a fait suite à une augmentation tendancielle des échanges intrabranches de toutes les grandes économies de l’OCDE entre 1970 et 1990.

Les mesures du commerce intrabranche capturent différentes formes de commerce : le commerce horizontal de produits similaires de « variété » différenciée, le commerce de produits différenciés verticalement qui se distinguent par leur qualité et leurs prix et la spécialisation verticale de la production qui se traduit par le commerce de produits similaires à différents stades de production. Le commerce intrabranche horizontale permet aux pays qui disposent de même facteur de production de bénéficier d’économie d’échelle en se spécialisant sur des créneaux spécifiques. Le commerce vertical de produits différenciés peut refléter différentes allocations de facteurs de production, en particulier en matière de qualification de main-d’œuvre ou de coûts fixes élevés en recherche et développement. La spécialisation verticale de la production entre les pays peut provenir d’avantages comparatifs, par exemple utiliser des travailleurs non qualifiés dont le coût est bas pour des tâches d’assemblage ou du personnel spécialisé pour la recherche et développement.

OCDE, Perspectives économiques de l’OCDE, volume 1, juin 2002

Questions :

14 ) Comment évolue le commerce intrabranche entre 1967 et 2016 ?

15 ) En quoi consiste le commerce intrabranche ?

16 ) Comment s’explique cette forme de commerce ?

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14 ) Comment évolue le commerce intrabranche entre 1967 et 2016 ?

On observe une augmentation de la part du commerce intrabranches depuis les années 1960, avec une plus forte augmentation durant les années 1990 pour atteindre 38% du commerce international en 2000, depuis son poids diminue, notons une légère remontée en 2015.

15 ) En quoi consiste le commerce intrabranche ?

Le commerce intrabranche correspond à un échange de produits issus de la même branche entre pays de même spécialisation. Il correspond à l’échange de produits différenciés verticalement (prix ou qualité différents) ou horizontalement (gamme différentes). Il s’explique par les stratégies de différenciation des produits des firmes qui souhaitent bénéficier d’économies d’échelles (différenciation horizontale) ou d’une dotation factorielle différentes selon les pays (différenciation verticale). (cf. Nouvelles théories du commerce international).

16 ) Comment s’explique cette forme de commerce ?

Le commerce mondial est complexe, il se caractérise par du commerce interbranche Nord/Sud pour 1/3 du commerce mondial. Les 2/3 restant correspondent à du commerce intrabranche entre pays de niveau de développement proche.

Document 8 : Les caractéristiques et les flux d’échanges internationaux de biens et services

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Question :

17 ) Quelles sont les caractéristiques du commerce actuel ?

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17) Quelles sont les caractéristiques du commerce actuel ?

Dans la seconde mondialisation, à partir des années 1990, le commerce international se caractérise par le développement d’échanges régionaux, une participation plus importante des économies émergentes d’Asie du Sud Est et le développement du commerce intragroupe lié aux stratégies des FMN.

Document 9 : L’importance des échanges intra-groupes

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Les échanges transfrontaliers entre filiales d’entreprises multinationales sont désignés sous le nom d’échange « intra-groupe ». Près d’un tiers des exportations américaines de biens résulte d’échanges intra-groupe et près d’un quart des exportations japonaises de bien. Au total, de 20% à 30% des échanges des principaux PDEM s’effectuent au sein des firmes multinationales. Ce type d’échanges est particulièrement développé dans les secteurs de haute technologie et les secteurs manufacturés (automobile, électronique). La fabrication de ces produits s’effectue par une DIPP. Chaque sous-ensemble de composants étant fabriqués par une filiale ou un sous-traitant dans un pays donné, leur assemblage ayant lieu pour donner le produit final. La multiplication des IDE a eu pour conséquence d’entraîner les exportations. Selon Fontagné et Pajot (1997), il existe une forte relation de complémentarité entre les IDE et les exportations. Une augmentation de 10% des IDE en direction d’un pays étranger est associée à une croissance de 15% du flux des exportations vers ce pays. Une relation à peine plus faible est aussi observée entre les IDE entrants dans un pays et les exportations de cette économie vers le pays d’origine de l’investissement. Dès lors, la seconde phase de la deuxième mondialisation se caractérise par une régionalisation et une montée de l’Asie dans le commerce mondial, mais aussi par « l’élargissement et l’approfondissement des activités des entreprises visant à produire et à vendre des biens et des services sur un plus grand nombre de marchés » (OCDE).

Source : Mathilde Lemoine, Philippe et Thierry Madiès, Les grandes questions d’économie et finance internationales, De Boeck, 2007, p. 38

Question :

18 ) Identifiez  les caractéristiques du commerce international dans la seconde phase de la mondialisation à partir des années 1990.

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18 ) Identifiez  les caractéristiques du commerce international dans la seconde phase de la mondialisation à partir des années 1990.

Entre pays riches, les échanges intragroupes représentent une faible part de la valeur ajoutée du produit fini et concerne la commercialisation et la distribution des produits.

Entre pays riches et pays à revenu intermédiaire, les échanges intragroupes concernent la production, une partie du produit qui représente une part plus importante de sa valeur ajoutée.

On en déduit que les échanges intragroupes des PDEM s’expliquent par les stratégies de marché des firmes qui veulent implanter leur filiale relais dans les marchés à revenus élevés. En revanche, les pays à revenu intermédiaire offrent des coûts de production plus faibles, notamment une main d’œuvre moins coûteuse. Les stratégies d’implantation dans ces territoires sont dites de rationalisation, il s’agit d’y implanter des filiales ateliers pour fabriquer les produits qui seront exportés.

 

Document 10 : Les échanges intra-groupes selon le niveau de développement des pays

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La nature et l’importance des échanges intra-groupes varient en fonction du niveau de revenu des partenaires commerciaux. Entre pays à revenus élevés, ils portent en général sur des produits quasi-finis destinés à des filiales qui n’y incorporent que peu de valeur ajoutée. Ainsi, près de deux tiers des importations intra-groupe réalisées aux États-Unis par des multinationales dont la société mère est implantée à l’étranger sont destinées à des filiales spécialisées dans la commercialisation et la distribution. Même lorsque les produits reçus sont appelés à subir une transformation, ils sont essentiellement destinés aux marchés locaux.

Cependant, les échanges intra-groupes avec des pays riches représentent une part substantielle des échanges bilatéraux de certaines économies à revenu intermédiaire. Le rôle principal des filiales étrangères situées dans ces pays consiste alors le plus souvent à fabriquer des produits destinés à d’autres marchés, y compris celui du pays de la société mère. En 2000, par exemple, deux tiers des importations américaines d’origine mexicaine étaient des échanges intra-groupes. Cela s’explique par le recours massif aux maquiladoras, ces usines sous contrôle étranger implantées au Mexique dans la région frontalière avec les États-Unis et destinées à l’assemblage de produits en vue de leur réexportation.

Source : OCDE (2002), Perspectives économiques de l’OCDE, N° 71

Question :

19) Caractérisez la nature et l’importance des échanges intra-groupes selon le niveau de développement des pays.

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19) Caractérisez la nature et l’importance des échanges intra-groupes selon le niveau de développement des pays.

Entre pays riches, les échanges intragroupes représentent une faible part de la valeur ajoutée du produit fini et concerne la commercialisation et la distribution des produits.

Entre pays riches et pays à revenu intermédiaire, les échanges intragroupes concernent la production, une partie du produit qui représente une part plus importante de sa valeur ajoutée.

On en déduit que les échanges intragroupes des PDEM s’expliquent par les stratégies de marché des firmes qui veulent implanter leur filiale relais dans les marchés à revenus élevés. En revanche, les pays à revenu intermédiaire offrent des coûts de production plus faibles, notamment une main d’œuvre moins coûteuse. Les stratégies d’implantation dans ces territoires sont dites de rationalisation, il s’agit d’y implanter des filiales ateliers pour fabriquer les produits qui seront exportés.

Document 11 : Le développement des chaînes de valeur mondiale

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1- Le commerce mondial, l’investissement et la production s’organisent de plus en plus autour des chaînes de valeur mondiales (CVM). Une chaîne de valeur mondiale désigne l’ensemble des activités menées par les entreprises pour mettre un produit sur le marché, depuis sa conception jusqu’à son utilisation finale. Ces activités vont de la création d’un dessin ou modèle (design) au support au client final, en passant par la production, le marketing, la logistique et la distribution. Elles sont soit réalisées par une seule et même entreprise, soit réparties entre plusieurs intervenants. […]

Alors que les entreprises répartissent leurs activités à travers le monde, les biens, et de plus en plus les services, contiennent des intrants provenant de nombreux pays. Des intrants intermédiaires comme les pièces et composants sont produits dans un pays puis exportés vers d’autres pays pour la suite de la production et/ou l’assemblage en produits finals. Le graphique 1.2 illustre les CVM de deux biens : un simple T-shirt et un téléphone mobile de haute technologie. Rivoli (2005) a décrit le parcours d’un T-shirt avant d’atteindre le consommateur final : le coton cultivé aux Etats-Unis est exporté en Chine où le T-shirt est fabriqué avant de retourner, pour l’impression des logos et motifs, aux Etats-Unis, où il sera commercialisé sur les marchés de gros et de détail. Parfois, le T-shirt (usagé) est exporté en Tanzanie où il sera revendu ou déchiqueté pour servir de matériau de rembourrage. Un téléphone mobile se situe à l’autre extrémité du spectre technologique. L’iPhone d’Apple comporte un grand nombre d’intrants intermédiaires produits par différentes entreprises et provenant de quatre coins du globe. […]

Par leur expansion, les CVM ont pris une dimension de plus en plus mondiale. Les CVM présentent certaines des caractéristiques fondamentales de l’économie mondiale actuelle : l’interconnexion croissante des économies. […], la spécialisation des entreprises et des pays sur des tâches ou des fonctions spécifiques [, d]es réseaux d’acheteurs et de fournisseurs mondiaux [, l]es entreprises multinationales [jouant] un rôle central à cet égard [ainsi que l]’action publique [qui] influe sur le mode de formation de ces réseaux et sur le lieu d’implantation de leurs activités [, d]es nouveaux vecteurs de la performance économique. [… car] Le morcellement de la production dans les CVM constitue un moyen d’augmenter la productivité et la compétitivité. […]

[…] Aujourd’hui, les entreprises ont la possibilité de répartir les activités de production dans le monde entier en raison d’une réduction considérable du coût des échanges, qui résulte principalement des progrès technologiques […], [mais aussi de la] libéralisation des échanges [qui] s’est traduite par une réduction des obstacles aux échanges, notamment des droits de douane […]. A la faveur de ces évolutions, les entreprises se sont intéressées aux coûts et dotations en facteurs de production relatifs1, et ont constitué une chaîne de valeur efficiente2 par le choix des intervenants et des lieux de production. L’accès aux marchés constitue une autre motivation de taille. L’évolution démographique et la croissance rapide que l’on observe dans plusieurs grandes économies non-OCDE3 implique qu’une part croissante de l’activité économique mondiale se déroule en dehors des pays de l’OCDE. […] Les grands groupes investissent de plus en plus à l’étranger dans le but d’accéder à des actifs intellectuels stratégiques, qu’il s’agisse de main d’œuvre qualifiée, d’universités ou de centres de recherche ou d’autres sources d’expertise.

Note 1 : Comparés l’un par rapport à l’autre

Note 2 : Capable d’obtenir le maximum de production en mobilisant le moins de ressources possibles

Note 3 : La Chine notamment.

OCDE, « Economies interconnectées : comment tirer parti des chaînes de valeur mondiale », Editions OCDE, 2014

2-  Le poids croissant des chaînes de valeur réalisée à l’étranger dans le commerce mondial

Questions :

20) Que signifie « CVM » ? Donner une définition.

21) Quels sont les acteurs à l’origine de l’internationalisation des chaînes de valeur ?

22) Pourquoi les chaînes de valeur s’internationalisent ?

23) En vous appuyant sur le graphique, montrez que les chaînes de valeur s’internationalisent au cours du temps.

 

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20) Que signifie « CVM » ? Donner une définition.

Les CVM sont des chaînes de valeur mondiale. La valeur ajoutée d’un produit fini est réalisée à partir de différentes unités de productions implantées dans le monde entier. La CVM correspond à la création de valeur répartie dans le monde du fait du processus de DIPP (décomposition internationale des processus productifs).

21) Quels sont les acteurs à l’origine de l’internationalisation des chaînes de valeur ?

Ce sont les firmes multinationales qui participent à l’internationalisation des chaînes de valeurs dans le cadre de leurs stratégies internationales. Elles cherchent à exploiter les avantages compétitifs offerts par les territoires ou à s’implanter au plus près des consommateurs dans le cadre de la mondialisation.

22) Pourquoi les chaînes de valeur s’internationalisent ?

Les chaînes de valeur s’internationalisent pour deux grandes catégories de raison. D’abord, parce que ce mouvement accompagne les grandes mutations de l’économie actuelle qui est mondialisée. Grâce aux progrès technologique dans le transport et la communication ainsi qu’à la libéralisation des échanges, les entreprises peuvent tirer profit d’une baisse des coûts dans l’internationalisation de leur production. Pour améliorer leur compétitivité prix et hors prix, les entreprises fragmentent leurs chaînes de valeur à l’international. Ainsi elles profitent des avantages comparatifs des nations dans le cadre de leur stratégie de rationalisation de la production, mais aussi d’un accès moins coûteux aux marchés des économies émergentes dans le cadre de leur stratégie de marché, ou encore d’actifs intellectuels spécifiques. 

23) En vous appuyant sur le graphique, montrez que les chaînes de valeur s’internationalisent au cours du temps.

Depuis les années 1980, le développement du commerce mondial s’accompagne d’une augmentation de la part de la valeur ajoutée réalisée à l’étranger dans les exportations mondiales. Ainsi, la part de la valeur ajoutée réalisée à l’étranger représente 25% des exportations mondiales en 2015 contre 21% en 1980, soit une progression de 4 points. En parallèle, le commerce mondial représente 29% du PIB mondial en 2015, contre 19% en 1980, soit une augmentation de 10 points.

On en déduit que le commerce international ne se réduit pas à l’échange de produits finis entre nations, mais est aussi un commerce de tâches entre nations, où les produits en cours de fabrication, de la conception, en passant par la fabrication, pour finir par la distribution sont réalisés à l’international. La DIT (division international du travail) est donc devenue plus fine, au gré du développement du commerce intra-groupe réalisé par les FMN ainsi que l’externalisation de la production réalisée à l’échelle mondiale.

Document 12 : Top 10 des firmes multinationales

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1- Top 10 des firmes multinationales selon le chiffre d’affaires en millions de dollars en 2021

 

2- Pour la 8e année consécutive, l'américain Walmart se classe en tête de ce palmarès des plus grandes sociétés du monde en fonction de leurs revenus.

Quelles sont les plus grosses entreprises de la planète en termes de chiffre d'affaires? Comme chaque année, le magazine américain Fortune publie son classement Global 500, elles sont classées en fonction de leur chiffre d'affaires total pour leurs exercices respectifs clos au plus tard le 31 mars 2021.

Le géant américain de la distribution Walmart se classe à la première place pour la huitième année consécutive, et pour la seizième fois depuis 1995 avec 524 millions de dollars.

Le top 10 est complété par:

State Grid (Chine)

Amazon.com (États-Unis)

China National Petroleum (Chine)

Sinopec (Chine)

Apple (États-Unis)

CVS Health (États-Unis)

United Health Group (États-Unis)

Toyota Motor (Japon)

Volkswagen (Allemagne)

Apple, avec 57 milliards de dollars de bénéfices, est la société la plus rentable de cette édition 2021, mettant fin au règne de deux ans de Saudi Aramco (n°14).

La première entreprise française, AXA, est classée à la 46ème place suivie de Total Énergies (52ème) et du Crédit Agricole (93ème).

La France est le 5e pays représenté

Géographiquement, la Chine continentale (y compris Hong Kong) compte une fois de plus le plus grand nombre d'entreprises sur la liste, avec 135 entreprises, soit 11 de plus que l'année dernière. Si l'on ajoute Taïwan, le total pour la Grande Chine est de 143. Les États-Unis ont progressé d'une unité avec 122 entreprises, et le Japon est resté stable avec un total de 53 entreprises.

La France est le 5ème pays représenté avec 26 entreprises juste après l’Allemagne (27 entreprises) et devant le Royaume-Uni (22 entreprises).

Au total, les 500 entreprises de ce classement ont généré des revenus totalisant plus d'un tiers du PIB mondial avec 31.700 milliards de dollars de revenus (en baisse de 5%), 1600 milliards de dollars de bénéfices (en baisse de 20%) et emploient 69,7 millions de personnes dans le monde.

On retiendra enfin que cette année, 23 femmes sont PDG d'entreprises du Fortune Global 500, soit neuf de plus que l'année dernière.

Source : Olivier Chicheportiche, Journaliste BFM Business, AXA, Première entreprise française du classement global 500 de fortune, Le 02/08/2021 à 16:35

Questions :

24) Qu’est ce qu’une firme multinationale ?

25) Comment détermine-t-on la nationalité d’une FMN ?

26) De quelles nationalités sont les FMN les plus puissantes ?

27) Par quelle opération économique, une firme devient-elle multinationale ?

 

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24) Qu’est ce qu’une firme multinationale ?

Une firme multinationale est une entreprise possédant au moins une unité de production à l’étranger.

25) Comment détermine-t-on la nationalité d’une FMN ?

 C’est le lieu de son siège social qui détermine sa nationalité.

26) De quelles nationalités sont les FMN les plus puissantes ?

Les FMN les plus puissantes sont celles qui ont le plus gros chiffre d’affaires se classant dans le TOP 10. Elles sont essentiellement américaines ou chinoises, seules 2 en 9ème ou 10ème sont de nationalités différentes (Japonaise –Toyota et allemande-Volkswagen). La 1ère est américaine (Wal-Mart) avec un chiffre d’affaires d’environ 524 millions de dollars.

27) Par quelle opération économique, une firme devient-elle multinationale ?

Une firme devient multinationale en possédant au moins une filiale à l’étranger, soit en réalisant un IDE (investissement direct à l’étranger).

Document 13 : Apple

Facile

[…] Apple, comme ses concurrents coréens (Samsung) et chinois (Huawei) a mis en place pour son iPhone une véritable chaîne de valeur à l’échelle mondiale. Les tâches à faible valeur ajoutée mais intenses en travail peu qualifié, comme l’assemblage des smartphones, sont effectuées dans des « pays low cost » comme la Chine ou l’Inde. Les composants à fort contenu technologique viennent de différents pays développés, comme le Japon ou la Corée du Sud. Pour ce qui est de la R&D, du design et des tâches immatérielles à forte valeur ajoutée, elles sont localisées aux États-Unis […] D’ailleurs, Apple mentionne explicitement sur ses iPhones cette division internationale des tâches, au point même d’en faire un argument commercial : « Designed by Apple in California, assembled in China » !

En réalité, Apple applique le principe de la « courbe du sourire » (smiling curve) qui énonce que les étapes les plus créatrices de valeur sont situées en amont et en aval du processus de production, c’est-à-dire principalement sur des activités de service : en amont, dans la R&D et la conception/design du produit ; en aval, dans le marketing, la publicité et les services après-vente.

Ces étapes sont donc réalisées aux États-Unis ou, lorsque les compétences ne sont pas disponibles sur le territoire américain, dans des pays développés comme le Japon. À l’inverse, les fonctions d’assemblage, assez peu créatrices de valeur, sont confiées à des pays à bas coût. L’ouverture des frontières et l’essor des technologies de l’information ont d’ailleurs permis depuis les années 2000 « d’approfondir » la courbe du sourire, en permettant de délocaliser les tâches peu intenses en valeur ajoutée et en travail qualifié dans les pays émergents.

Questions :

28) Comment se fait le choix de localisation de la production d’Apple ?

29) Qu’illustre la Courbe du sourire ?

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28) Comment se fait le choix de localisation de la production d’Apple ?

Les choix de localisation d’Apple ont pour finalité d’améliorer sa compétitivité prix et hors prix. Pour ce faire, la FMN américaine implante des unités de production partout dans le monde en fonction d’avantages compétitifs offerts par les territoires et réalise une DIPP qui permet d’optimiser sa production (stratégie de rationalisation). Ainsi, elle implante les étapes de production à faible contenu technologique et à faible valeur ajoutée dans les pays à bas coût de main d’œuvre, soit dans les PED et les étapes à haut contenu technologique et à haute valeur ajoutée dans les pays développés qui disposent d’une main d’œuvre plus coûteuse mais plus qualifiée.

29) Qu’illustre la Courbe du sourire ?

Apple applique donc le principe de la « Courbe du sourire » utilisée pour la première fois par Stan Shih, le fondateur d'Acer, une entreprise de technologie informatique. Elle permet d’illustrer les problèmes des fabricants informatiques chinois enfermés dans le bas de la courbe. Cette courbe illustre l’internationalisation des chaînes de valeur en fonction du niveau de la valeur ajoutée créée dans les différents pays. On observe un creusement de la courbe entre celle de 1970 et celle des années 2000, ce qui illustre que les étapes en amont (R et D, conception) et en aval (marketing, services de distribution) de la production se caractérisent par une augmentation de la valeur ajoutée comparativement aux étapes de production du milieu (fabrication, assemblage). Ce qui implique que la valeur des tâches à haute valeur (tâches immatérielles) réalisées essentiellement dans les PDEM a augmenté comparativement aux tâches à faible valeur (tâches plutôt matérielles) créée dans les PED. Les écarts de richesses entre pays se creusent donc au cours du temps (inégalités internationales).

 

Document 14 : Entrées d'investissements

Facile

Selon le Rapport sur l'investissement dans le monde 2021 de la CNUCED, les flux mondiaux d'investissements directs étrangers (IDE) devraient atteindre leur niveau le plus bas en 2021 et regagner une partie du terrain perdu grâce à une augmentation de 10 à 15 %.

Les flux mondiaux d'investissement direct étranger (IDE) ont plongé de 35 % en 2020, passant de 1 500 milliards de dollars en 2019 à 1 000 milliards de dollars, selon le Rapport sur l'investissement dans le monde 2021 que publie la CNUCED.

Les confinements imposés à la suite de la pandémie de COVID-19 dans le monde entier ont ralenti les projets d'investissement existants. De plus, les perspectives de récession ont conduit les entreprises multinationales (EMN) à réévaluer leurs nouveaux projets.

La chute concerne principalement les économies développées, où les IDE ont baissé de 58 %, en partie du fait de restructurations d’entreprises mais aussi de flux financiers intra-entreprises.

Les IDE dans les économies en développement ont relativement bien résisté, avec une baisse de 8 %, principalement due à la vigueur des flux en Asie. En conséquence, les économies en développement ont représenté deux tiers des IDE mondiaux, contre un peu moins de la moitié en 2019 (figure 1).

Les tendances de l'IDE contrastent fortement avec celles de l'activité liée aux nouveaux projets, où les pays en développement sont les plus touchés par le ralentissement des investissements. Dans les pays en développement, le nombre de nouveaux projets annoncés a chuté de 42 % et les opérations de financement de projets internationaux - importants pour les infrastructures - de 14 %.

« Ces types d'investissement sont essentiels pour le développement des capacités productives et des infrastructures, et donc pour des perspectives de reprise durable », a déclaré Isabelle Durant, Secrétaire générale par intérim de la CNUCED. […]

Tendances régionales

Les tendances des IDE en 2020 varient considérablement selon les régions. Les régions en développement et les économies en transition ont été relativement plus touchées par l'impact de la pandémie sur les investissements dans les activités à forte intensité de chaine de valeur mondiale et celles basées sur les ressources naturelles. Les asymétries en matière de marge de manœuvre budgétaire pour le déploiement de mesures de soutien économique ont également entraîné des différences régionales.

Les flux d'IDE vers l'Europe ont diminué de 80 %, tandis que ceux vers l'Amérique du Nord ont baissé moins fortement (-40 %). La chute des flux d'IDE dans les régions en développement a été inégale : la baisse est de 45 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, et de 16 % en Afrique. En revanche, les flux vers l'Asie ont augmenté de 4 %, l'Asie de l'Est étant la principale région d'accueil. Elle représente la moitié des IDE globaux en 2020. Les IDE vers les économies en transition ont diminué de 58 %. La pandémie a aussi détérioré le niveau des IDE dans les économies structurellement faibles et vulnérables. Bien que les flux entrants dans les pays les moins avancés (PMA) soient restés stables, les annonces de projets entièrement nouveaux ont chuté de moitié et les opérations de financement de projets internationaux d'un tiers. Les flux d'IDE vers les petits États insulaires en développement (PEID) ont chuté de 40 %, et ceux vers les pays en développement sans littoral (PDSL) de 31 %.

Les multinationales, acteurs clés de l'IDE mondial, résistent à la tempête. Malgré la chute des bénéfices en 2020, les 100 premières entreprises multinationales ont vu leurs liquidités augmenter considérablement. C’est une preuve de la résilience des plus grandes entreprises. Le nombre d'entreprises multinationales détenues par un Etat, soit environ 1 600 entreprises dans le monde, a augmenté de 7 % en 2020 - résultat de prises de participation dans le cadre de programmes de sauvetage pour certaines de ces entreprises.

Creux de la vague probable en 2021

À l'avenir, les flux mondiaux d'IDE devraient atteindre leur point le plus bas en 2021 et regagner le terrain perdu grâce à une augmentation de 10 à 15 % (figure 2). « Cela laisserait encore les IDE à quelque 25 % en dessous du niveau de 2019. Les prévisions actuelles indiquent une nouvelle hausse en 2022 qui, à la limite supérieure des projections, ramènerait les IDE au niveau de 2019 », a déclaré James Zhan, directeur de l'investissement et des entreprises à la CNUCED.

Les perspectives sont très incertaines et dépendront, entre autres, du rythme de la reprise économique et d’une éventuelle rechute de la pandémie, de l'impact potentiel des programmes de relance sur les IDE, et des pressions politiques.

Source : CNUCED, « Les flux mondiaux d'investissements directs étrangers prêts à regagner une partie du terrain perdu », 21 juin 2021

Questions :

30) Définir IDE.

31) Qu’est-ce qu’un IDE entrant ?

32) Pourquoi les flux d’IDE entrants sont-ils impactés par la pandémie ?

33) Toutes les régions du monde sont-elles également impactées ?

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30) Définir IDE.

Selon l’INSEE, les investissements directs étrangers sont les investissements qu'une unité institutionnelle résidente d'une économie effectue dans le but d'acquérir un intérêt durable dans une unité institutionnelle résidente d'une autre économie et d'exercer une influence significative sur sa gestion dans le cadre d'une relation à long terme. Par convention, une relation d'investissement direct est établie dès lors qu'un investisseur acquiert au moins 10 % du capital social de la société investie. Les investissements directs comprennent non seulement l'opération initiale qui établit la relation entre les deux unités, mais également toutes les opérations en capital ultérieures entre elles et entre les unités institutionnelles apparentées, qu'elles soient ou non constituées en sociétés.

31) Qu’est-ce qu’un IDE entrant ?

On distingue les IDE entrant des IDE sortant, les premiers correspondent aux flux d’investissement entrant dans un territoire (IDE reçus), tandis que les seconds sont des flux sortant du territoire (IDE émis).

32) Pourquoi les flux d’IDE entrants sont-ils impactés par la pandémie ?

On remarque que la pandémie a entraîné une baisse des flux d’IDE entrant. Les perspectives moroses de l’économie ont freiné les projets d’investissement dans les régions touchées par la pandémie et les mesures de confinement. Moins d’IDE entrent dans les différentes régions du monde. Selon le Rapport sur l'investissement dans le monde 2021 publié par la CNUCED, les flux mondiaux d'investissement direct étranger (IDE) ont baissé de 35 % en 2020, passant de 1 500 milliards de dollars en 2019 à 1 000 milliards de dollars.

33)  Toutes les régions du monde sont-elles également impactées ?

Dans l’ensemble cette baisse des flux d’IDE concerne toutes les régions du monde, mais dans des proportions variables, les pays développés ayant subi une plus forte baisse que les PED. La baisse des flux d’IDE est assez inégale, l’Asie, principale région d’accueil des IDE fait office d’exception, puisque les flux vers cette région ont augmenté de 4% entre 2019 et 2020. L’Asie représente la moitié des IDE globaux reçus en 2020. Les flux d’IDE entrant dans les PMA  représentent la plus faible part des flux d’IDE mondiaux, celle étant restée stable.

Document 15 : Attractivités des investisseurs

Facile

L’attractivité d’un territoire est généralement assimilée à la capacité de ce territoire à attirer et à retenir les facteurs mobiles de production et/ou la population. […] L’attraction sur les investisseurs est la capacité d’un territoire à leur offrir des conditions d’implantation de leurs activités, les incitant à se localiser sur ce territoire. Cette attractivité dépend de trois facteurs principalement : les caractéristiques de la demande des entreprises soucieuses de développer leurs projets, les caractéristiques du territoire lui-même et l’intensité de la concurrence entre les territoires.

L’ensemble des critères économiques et sociaux est pris en compte si les investisseurs envisagent de créer un nouveau circuit de distribution. Au contraire, l’implantation d’un laboratoire exige une main-d’œuvre spécialisée qui n’est pas disponible sur tous les territoires. La présence, au sein d’un territoire, de professionnels aux connaissances spécifiques, ou de cabinets d’experts, est primordiale dans le choix de la localisation du laboratoire. Plus les exigences techniques des entreprises sont “pointues”, plus le choix devra s’opérer entre un petit nombre de territoires, souvent éloignés géographiquement les uns des autres.

Les facteurs susceptibles d’attirer les entreprises sont nombreux : coût et qualification de la main-d’œuvre, infrastructure de transport ou de télécommunication, services aux entreprises disponibles, fournisseurs potentiels, marché suffisamment large, si l’entreprise n’exporte pas sa production en dehors du territoire (en cas, notamment, de prestations de services). Aucune entreprise ne se limite à prendre en considération un facteur unique quand il s’agit de déterminer un lieu d’implantation. Si elle recherche des coûts de main-d’œuvre faibles, elle ne peut pas, cependant, se dispenser d’infrastructures suffisamment efficaces, de certains services aux entreprises et même de certains fournisseurs. […]

Source : Poirot, Jacques, et Hubert Gérardin. « L'attractivité des territoires : un concept multidimensionnel », Mondes en développement, vol. 149, no. 1, 2010, pp. 27-41.

Question :

34) Quels sont les facteurs d’attractivité des investisseurs ?

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34) Quels sont les facteurs d’attractivité des investisseurs ?

L’attractivité des investisseurs et donc l’afflux d’IDE  dépendent :

  • des caractéristiques de la demande des entreprises soucieuses de développer leurs projets,
  • des caractéristiques du territoire lui-même
  • de l’intensité de la concurrence entre les territoires

Les facteurs susceptibles d’attirer les entreprises sont donc nombreux : coût et qualification de la main-d’œuvre, infrastructure de transport ou de télécommunication, services aux entreprises disponibles, fournisseurs potentiels, marché suffisamment large, si l’entreprise n’exporte pas sa production en dehors du territoire (en cas, notamment, de prestations de services), ils correspondent aux différentes dimensions de la compétitivité d’une firme.

 

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