Les grands courants de l’analyse économique depuis le XVIe siècle - Les principales définitions

Accélérateur d’investissement : A. Aftatlion démontre la forte sensibilité de l’investissement aux variations de la demande. En effet, le seul ralentissement de la hausse de la demande entraîne une baisse de l’investissement total par rapport à la période précédente. Il montre le principe selon lequel une variation de la demande de biens de consommation sous l’hypothèse de complète utilisation des équipements productifs entraîne une variation plus forte de l’investissement.

Crise finale chez Marx : Ricardo ne parlait que d’un état stationnaire alors que Marx parle de crise du capitalisme liée à ses contradictions intrinsèques. Le mouvement général des affaires subit des fluctuations cycliques dont la phase dépressive est la crise. La crise capitaliste est à l’origine du chômage que Marx qualifie d’armée industrielle de réserve qui prendra conscience de la nécessité de la révolution prolétarienne afin d’obtenir la collectivisation des moyens de production. La lutte des classes est le moteur de l’histoire. Elle commence avec l’appropriation privée des moyens de production dans le régime esclavagiste, se poursuit dans le système féodal et s’achèvera avec le capitalisme et le triomphe du prolétariat, « hérault de l’histoire » qui mettra fin définitivement à l’exploitation de l’homme par l’homme.

Euthanasie des rentiers : une conséquence de base de l’inflation est que les dettes se trouvent réduites, en termes réels, tout comme la valeur des créances. Ce mécanisme provoque la célèbre euthanasie des rentiers proposée par Keynes, compatible avec la hausse de l’activité et de l’emploi. Le terme euthanasie n’est pas à prendre au premier degré : son usage indique simplement que les revenus réels des rentiers sont réduits par la hausse des prix. L’inflation n’est pas un phénomène neutre car elle favorise certains agents au détriment d’autres.

Homo oeconomicus : les néoclassiques vont réduire les relations sociales à des relations purement marchandes. L’homo oeconomicus, qui seul sera pris en compte dans le raisonnement économique, est un « être » rationnel. Cette expression est utilisée dans un sens particulier et signifie que l’homme participe à la vie économique qu’en vue de maximiser son bien-être et qu’il gère les ressources dont il dispose et les affecte à un usage ou à un autre, les échange dans le seul objectif de maximiser son utilité globale. L’objet de l’économie sera alors principalement d’étudier la façon de réaliser ces choix, la manière dont les individus affectent leurs ressources rares entre les différentes opportunités alternatives en vue de maximiser leurs objectifs et s’appuyant sur la connaissance de ces comportements d’analyser les problèmes d’équilibre générale de l’économie. L’adoption de l’hypothèse de l’homo économicus est une approche réductrice du consommateur, dans laquelle l’activité de l’individu se réduit à la capacité à ordonner ses préférences et à effectuer des choix alternatifs en vue de maximiser sa satisfaction globale.

Main invisible : cette métaphore, inspirée de la Fable des abeilles de Madeville, a été introduite par A. Smith. Il utilise cette image pour illustrer le fonctionnement harmonieux du marché. Le marché se comporte comme s’il était aidé par une main qui permet de réaliser l’intérêt général alors que les individus ne poursuivent que leur propre intérêt. La correspondance entre intérêt privé et public permet d’établir une régulation et un ordre économique conforme aux principes libéraux.

Marché pour les néoclassiques : Cournot définissait déjà en 1830 le marché comme « un territoire dont les parties sont unies par des rapports de libre commerce, en sorte que les prix s’y nivellent avec facilité et promptitude ». W.S. Jevons définit simplement le marché comme un lieu (sans localisation indispensable) de rencontre une offre et une demande qui aboutit à la formation des prix. Plus un marché approche de la perfection et plus forte est la tendance à payer les mêmes prix pour les mêmes marchandises en même temps sur tous les points du marché.

Modèle Arrow-Debreu : il constitue le fondement des travaux de recherche actuels du courant de l’équilibre général. Le modèle se propose d’établir de manière rigoureuse, sous quelles hypothèses on peut affirmer l’existence d’un équilibre sur tous les marchés, comme l’envisageait Walras, ainsi que les hypothèses sous lesquelles cet équilibre est stable ou instable. L’application sans entraves de la loi de l’offre et de la demande dans le cadre idéal de la concurrence parfaite ne conduit pas à une coordination harmonieuse des choix individuels. Ce résultat (négatif) ôte donc une bonne partie de son importance à l’équilibre concurrentiel ! Notons que le tâtonnement walrasien qui désigne le processus de recherche des prix d’équilibre dans les modèles qui ont la caractéristique de la concurrence parfaite n’aura sa version mathématique qu’avec Samuelson.

Optimum de Pareto : successeur de Walras, Pareto se consacre à l’économie pure qu’il étudie avec la même démarche formelle que celle de la physique. Il généralise le tâtonnement walrasien sur les prix. Le commissaire-priseur procédant aux échanges d’enchères avant de procéder à l’échange final devient un « ministre » échangeant avec les lieux de production périphériques des informations sur les réactions des offreurs et des demandeurs aux différents prix. Il a apporté une contribution décisive à la compréhension des mécanismes qui conduisent à l’équilibre lors de l’allocation des facteurs en économie de production. Lorsque l’équilibre est atteint, la situation correspond à un optimum. On fait référence à l’optimum de Pareto (ou maximum d’ophélimité) pour désigner cet optimum commun aux producteurs et aux consommateurs, pour lequel, en situation de concurrence, on ne peut améliorer la situation d’aucun individu sans diminution du bien-être pour au moins un autre individu.

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