REVISION du Chapitre : Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

REVISION du Chapitre : Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

Réviser les bases :

  • EPREUVE COMPOSEE (Il ne s'agit pas d'une véritable épreuve de baccalauréat puisqu'au Baccalauréat chaque partie de l'épreuve composée porte sur une question différente du programme)

  • DISSERTATION

  • QCM

EPREUVE COMPOSEE : Exemple de Partie 1

EPREUVE COMPOSEE : Exemple de Partie 1 : Première partie : Mobilisation des connaissances (4 points)

Facile

Cette épreuve comprend trois parties :

Partie 1 - Mobilisation des connaissances : il est demandé au candidat de répondre à la question en faisant appel à ses connaissances acquises dans le cadre du programme.

Partie 2 - Étude d’un document : il est demandé au candidat de répondre aux questions en mobilisant ses connaissances acquises dans le cadre du programme et en adoptant une démarche méthodologique rigoureuse, de collecte et de traitement de l’information.

Partie 3 - Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire : il est demandé au candidat de traiter le sujet :

  • en développant un raisonnement ;
  • en exploitant les documents du dossier ;
  • en faisant appel à ses connaissances personnelles ;
  • en composant une introduction, un développement et une conclusion.

 

II sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la présentation.

Vous montrerez, à partir d’un exemple, comment les dotations factorielles peuvent expliquer les échanges commerciaux et la spécialisation internationale.

 

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Réponse possible :

            Au sens large, le commerce international est l'ensemble des flux de biens (produits agricoles, produits manufacturés, etc.) et de services (transport, tourisme, services aux entreprises, etc.) qui circulent entre des espaces économiques différentes. Au sein étroit, le commerce international est l'ensemble des flux de marchandises entre les espaces économiques nationaux.

            Les théories du commerce international visent à expliquer ces flux d’échanges.   Dans ce modèle HOS (pour Heckscher, Ohlin, Samuelson), la spécialisation internationale, soit la capacité d'un pays à concentrer sa capacité de production dans une branche d’activité ou un type de produits, s’explique par les avantages comparatifs et l’existence de dotations factorielles, soit l'ensemble des capacités de production d'un pays. Des pays sont fortement dotés en travail qualifié, d’autres en travail non qualifié, d’autres encore en capital ou en ressources naturelles.

L’importance relative des différents facteurs de production va inciter le pays à se spécialiser et exporter les produits contenant intensivement les facteurs des productions qu’ils disposent en abondance.

Par exemple, les pays qui disposant de ressources naturelles abondantes se spécialisent dans la production de produits liés à ce type de ressources. Ainsi, la Russie et le Qatar exportent du gaz et la Cote d’Ivoire exporte du cacao ou des noix de cajou.

Le corrigé proposé fourni des indications, il ne doit pas être considéré comme une norme.

 

EPREUVE COMPOSEE : Exemple de Partie 2

EPREUVE COMPOSEE : Exemple de Partie 2 Étude d’un document (6 points)

Facile

Questions :

1) Vous présenterez la différence de la part des exportations intermédiaires dans les exportations totales de biens et de services engagées dans les chaînes de valeur mondiales (2 points)

2) À l'aide des données du document et de vos connaissances, vous illustrerez le fait que les pays peuvent être engagés dans le commerce international via les chaînes de valeur de production de services (4 points)

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Questions 1 : Vous présenterez la différence de la part des exportations intermédiaires dans les exportations totales de biens et de services engagées dans les chaînes de valeur mondiales (2 points)

Réponse possible :

 

            Selon l’OCDE, la part des exportations de produits intermédiaires dans les exportations totales engagés dans les chaînes de valeur mondiales (CVM) de services est d'environ 62% en 2015, contre 56% pour les exportations de produits intermédiaires dans les exportations totales de produits manufacturés, soit une différence de 7 points.

 

Le corrigé proposé fourni des indications, il ne doit pas être considéré comme une norme.

 

Questions 2 : À l'aide des données du document et de vos connaissances, vous illustrerez le fait que les pays peuvent être engagées dans le commerce international via les chaînes de valeur de production de services (4 points)

 

Réponse possible :

            Une chaîne de valeur mondiale (CVM) est une série d'étapes dans la production d'un produit ou d'un service destiné à la vente aux consommateurs. Chaque étape ajoute de la valeur et au moins deux étapes se déroulent dans des pays différents.

On peut souligner, qu’à l'exception du tourisme, le commerce des services est principalement un commerce de biens et services intermédiaires :  les services sont donc au cœur des chaînes de valeur mondiales d’autant qu’une partie des emplois dans les services servent à soutenir la fabrication (cf. « servicification » de la fabrication).

            Les services sont donc des intrants importants à certaines étapes d'une chaîne de valeur. Ils contribuent aux chaînes de valeur manufacturières mais forment aussi leurs propres chaînes de valeur, avec la fragmentation de leur processus de production.

Par exemple, les processus de production des logiciels ou des jeux vidéos peuvent être divisés en différentes étapes réalisées dans des pays différents : conception, codages, tests, marketing et distribution, services de maintenance, assistance et formation.

            L’Inde illustre que les pays en développement peuvent se connecter aux chaînes de valeur mondiales de services et se spécialiser dans des activités économiques spécifiques en fonction de leur avantage comparatif afin de bénéficier des gains du commerce et de la spécialisation.

Le corrigé proposé fourni des indications, il ne doit pas être considéré comme une norme.

EPREUVE COMPOSEE : Exemple de Partie 3

EPREUVE COMPOSEE : Exemple de Partie 3 - Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points)

Facile

Sujet : À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez les fondements du commerce entre pays comparables

 

Document 1 :

Les principaux partenaires commerciaux de la France

Document 2 :

Document 3 :

            Un autre type d’échange, qui paraissait échapper au champ de l’avantage comparé, est constitué par le commerce entre pays industrialisés réputés « semblables » sur le plan de leurs proportions de facteurs et de leurs niveaux de vie. 

            Dans un cadre néoclassique, cette similarité semblait éliminer les fondements mêmes de l’échange. Entre pays « semblables » au point de vue macroéconomique, d’autres motifs d’échanges ont alors été répertoriés. Ils sont alors d’ordre microéconomique et exploités par des firmes individuelles dotées de caractéristiques et de performances hétérogènes.

            Ces motifs d’échange expliquent ce qu’on a dénommé le commerce intra-industriel ou intrabranche, phénomène impossible à concevoir et à expliquer à partir des modèles traditionnels.

            Les déterminants microéconomiques de l’échange sont alors la différenciation des produits, exploitée par les firmes en concurrence monopolistique, pour répondre à la demande de variété des consommateurs ou à la diversité personnelle de leurs goûts. Ce sont aussi les économies d’échelle internes aux firmes obtenues, pour chaque variété, par des firmes dont la demande et la taille augmentent en échange international, les économies externes liées à la dimension des industries et à l’intensité des relations interindustrielles dans les pays disposant d’un vaste marché interne, l’existence de coûts fixes en R&D, le dumping réciproque des entreprises ou même les subventions à l’exportation réciproquement accordées par des États concurrents.

Bernard Lassudrie-Duchêne et Deniz Ünal-Kesenci

L’avantage comparatif, notion fondamentale et controversée, dans L’économie mondiale, Éditions La Découverte, collection Repères, Paris, 2001.

 

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Sujet : À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez les fondements du commerce entre pays comparables

Extrait du programme scolaire

Exploitation possible des documents

 

Raisonnement possible

            Au sein étroit, le commerce international est l'ensemble des flux de marchandises entre les espaces économiques nationaux. Ce commerce international est important entre des pays comme la France et l’Allemagne.

Selon la DGDDI, l’Allemagne est la principale destination des exportations françaises, loin devant les États-Unis avec 70,7 milliards d’euros d’exportation en 2018. Le voisin d’outre-Rhin est aussi le premier pays d’où proviennent nos importations, avant la Chine, avec des importations venant d’Allemagne s’élevant à 86,8 milliards en 2018. Bref, l’Allemagne est le premier partenaire commercial de la France. (document 1)

Et la France le quatrième partenaire de l’Allemagne. D’ailleurs, hormis la Chine, les principaux partenaires commerciaux sont des économies développées comme la France qui commerce surtout avec ses voisins (Allemagne, Espagne, Italie, Belgique, Royaume-Uni). (document 1)

            Les théories traditionnelles du commerce international chaque pays doit se spécialiser dans la production pour laquelle il possède la meilleure dotation en facteurs de production, à savoir le capital, le travail, ou encore les ressources naturelles. Les échanges internationaux s’expliquent donc par la différence entre les pays.

            Bernard Lassudrie-Duchêne et Deniz Ünal-Kesenci (document 3) soulignent que la théorie de l’avantage comparatif reste une notion fondamentale. Toutefois, elle ne peut expliquer les échanges entre pays industrialisés, comme la France et l’Allemagne. En effet, les échanges entre ces deux partenaires européens sont des échanges intra-branches, soit un « commerce entre pays industrialisés réputés « semblables » sur le plan de leurs proportions de facteurs et de leurs niveaux de vie » (Bernard Lassudrie-Duchêne et Deniz Ünal-Kesenci) (document 3) à l’image des exportations et importations croisées de voitures. Ainsi, le commerce intra-branche est un commerce croisé de biens similaires. Un pays comme la France importe et exporte des produits issus des mêmes branches de l’industrie (automobiles) ou des services (services financiers).

            Selon les données de l’Insee et d’Eurostat, la production automobile de l’Allemagne s’élevaient à 400 milliards d’euros en 2016 contre près de 220 milliards d’euros en 2000. Pour la France, la production automobile était de 60 milliards d’euros en 2016 contre près de 70 milliards d’euros en 2000. Au début du siècle, la production automobile allemande était 3 fois supérieure à la production automobile française ; en 2016, la production allemande est près de 7 fois supérieure à la production française ! (document 2)

            Les consommateurs français achètent ainsi des Mercedes, Audi et autres marques de haut de gamme, produites par les constructeurs automobiles allemands. Les produits « haut de gamme » sont des biens ou services qui, pour le consommateur, justifient des prix élevés par rapport aux autres produits substituts. Toutefois, si les consommateurs allemands privilégient les marques locales, ils achètent aussi des modèles en milieu de gamme (Renault ou Peugeot) voire en bas de la gamme (Dacia) proposés par les firmes françaises.

            Les échanges de la France avec l’Allemagne sont composés à plus de 95 % de produits manufacturiers (aéronefs, produits chimiques, parfums et cosmétiques, machines industrielles et agricoles, véhicules automobiles, produits des industries agroalimentaires, etc.) sont des échanges intra-branches. Soulignons que dans le cadre, les échanges franco-allemands sont caractérisés par l’importance des flux de matériels de transport, notamment des automobiles mais aussi aéronautique (cf. Airbus).

            Le commerce international entre économies avancées peut s’expliquer, comme pour les échanges d’automobiles, par la différenciation des produits (gamme différentes), la demande de variété (modèle, motorisations, formes, etc.) et la diversité des goûts des consommateurs. (document 3)

Certains économistes mettent l’accent sur la demande des consommateurs qui désirent des produits diversifiés et d’autres pointent les stratégies de différenciation des firmes qui veulent se distinguer de leurs concurrents afin d’obtenir un monopole lié au désir des consommateurs de bénéficier d’un produit spécifique. On peut aussi identifier le rôle des États qui, bien que leurs aides soient encadrées pour les pays de l’Union européenne par la Commission européenne, soutiennent leurs firmes nationales.

Le corrigé proposé fourni des indications, il ne doit pas être considéré comme une norme.

Dissertation s'appuyant sur un dossier documentaire

Dissertation s'appuyant sur un dossier documentaire

Facile

Il est demandé au candidat :

  • de répondre à la question posée par le sujet ;
  • de construire une argumentation à partir d'une problématique qu'il devra élaborer ;
  • de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier ;
  • de rédiger, en utilisant le vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question et en organisant le développement sous la forme d'un plan cohérent qui ménage l'équilibre des parties

 

Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.

SUJET : Le commerce international peut-il expliquer les évolutions des inégalités ?

 

Document 1 :

 

Évolutions de l'inégalité mondiale de revenus (1820-2010)

Le coefficient de Gini (exprimé en %, échelle de gauche)

et l'écart relatif entre le revenu moyen des 10% les plus riches et le revenu moyen des 10% les moins riches (en %, échelle de droite)

 

Document 2 :

 

1. Le revenu réel prend en compte la variation des prix au cours de la période étudiée ; il s'agit du revenu avant impôts.

Source : Olivier Galland, télos-eu.com, d'après Branko Milanovic

 

Document 3 :

DOCUMENT 4 :

           

            « La notion d'inégalité mondiale des niveaux de vie dont on parle tellement dans les enceintes internationales relève d'une double ambiguïté. D'une part, elle se comprend parfois comme l'inégalité entre nations et d'autres fois comme l'inégalité au sein des nations, alors que l'inégalité mondiale devrait logiquement se référer à l'ensemble des habitants de la planète. D'autre part, le niveau de vie, généralement approximé par le revenu ou les dépenses de consommation par personne, n'est qu'une dimension du bien-être. D'autres dimensions sont tout aussi importantes, et notamment la santé. Or il y a peu d'études sur l'inégalité mondiale et les inégalités nationales en matière de santé.

Pourquoi étudier l'inégalité mondiale ?

Les êtres humains ont tendance à se comparer à ceux dont ils sont proches de par leur situation géographique ou leur citoyenneté plutôt qu'aux personnes qui habitent à l'autre bout du monde. De fait, la perception de l'inégalité est avant tout nationale, voire locale.

Si l'inégalité mondiale n'est pas une préoccupation majeure pour les citoyens d'un pays, elle le devient dès que l'on adopte des valeurs globales. (…)

S'agissant des niveaux de vie, plusieurs constats importants s'imposent. Premièrement, l'inégalité mondiale est bien plus élevée que le niveau d'inégalité observé en général au sein des pays. Cela n'a rien de surprenant dans la mesure où l'inégalité mondiale additionne l'inégalité moyenne au sein des pays, qu'il s'agisse des États-Unis, de l'Inde ou du Rwanda, et l'inégalité entre pays, c'est-à-dire, par exemple, entre l'Américain moyen, l'Indien moyen et le Rwandais moyen. Deuxièmement, l'inégalité mondiale a fortement diminué depuis le début du millénaire, marquant ce qui est peut-être un retournement spectaculaire des tendances historiques. En troisième lieu, ce retournement s'expliquerait essentiellement par une baisse de l'inégalité entre pays plutôt que par une diminution de l'inégalité moyenne au sein des pays. Cependant, le quatrième constat est que l'inégalité moyenne au sein des pays a eu tendance à s'accroître sans pour autant neutraliser le recul global de l'inégalité mondiale. (…)

S'agissant des durées individuelles de vie, un calcul approximatif montre que, là aussi, l'inégalité mondiale a drastiquement diminué. »

François Bourguignon (2016)

Inégalité mondiale et inégalités nationales : niveaux et durées de vie, Revue d'économie financière 2016/2, n° 122

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SUJET : Le commerce international peut-il expliquer les évolutions des inégalités ?

Extrait du programme scolaire il ne doit pas être considéré comme une norme.

Document 1

- L’indice ou coefficient de Gini est l’écart de niveau de vie, exprimé en fraction du niveau de vie moyen, entre deux individus pris au hasard dans la population. C’est un indicateur synthétique d’inégalités de revenus ou de niveaux de vie.

Le coefficient de Gini est compris entre 0 (égalité absolue de tous les niveaux de vie) et 1 (un seul individu détient la totalité des richesses) ou entre 0% et 100% en pourcentage.

Le coefficient de Gini est calculé au moyen de la courbe de Lorenz.

- Ce graphique retrace l'évolution sur longue période de l'inégalité mondiale de revenus (1820-2010) avec deux indicateurs :

• le coefficient de Gini (exprimé en %)

• et l'écart relatif entre le revenu moyen des 10% les plus riches et le revenu moyen des 10% les moins riches (en %).

Il faut comprendre que l’inégalité globale = inégalités entre pays + inégalités à l'intérieur des pays

- L'inégalité globale (ou inégalités dans la distribution mondiale des niveaux de vie) est mesurée ici par un coefficient de Gini. Plus le coefficient de Gini est élevé, plus les inégalités sont fortes.

- Selon les calculs de François Bourguignon, entre 1820 et 1990, le coefficient de Gini pour l’inégalité globale est passé de 50% à 65%, soit une hausse de 15 points. Entre 1990 et 2010, le coefficient est passé de 70% à 62%, soit une diminution de l’inégalité globale de 8 points.

- Ce graphique permet aussi d’identifier une période de retournement historique autour de l’année 1990 :

• une baisse de l’inégalité globale ;

• une baisse de l'écart relatif entre le revenu moyen des 10% les plus riches et le revenu moyen des 10% les moins riches.

- L'écart relatif entre le revenu moyen des 10% les plus riches et le revenu moyen des 10% les moins riches était de 20% en 1820. Il a augmenté jusqu’à près de 60% en 1990 puis a connu un net recul. - Pour l’économiste François Bourguignon, le phénomène de retournement des inégalités est lié au processus de mondialisation.

 

Document 2

- En compilant les enquêtes nationales sur les revenus des ménages, Branko Milanovic et Christoph Lakner, économistes à la Banque mondiale, s’intéressent aux inégalités à l’échelle mondiale en comparant l’ensemble des revenus (par exemple, ceux des pauvres français ou philippins aux millionnaires chinois ou américains).

- L’hypothèse centrale est que les revenus des habitants de chaque pays sont de plus en plus affectés par la mondialisation. L’essor du commerce international a ainsi entraîné une redistribution des revenus à l’échelle mondiale.

Les axes de la courbe sont :

• en abscisse, les différents fractiles de la distribution mondiale des revenus entre 1988 et 2008 dans 120 pays ;

• en ordonnée, la croissance du revenu moyen.

Différents constats peuvent se dégager de la courbe ainsi tracée, qui donne le taux de croissance du revenu moyen en fonction de la distribution mondiale du revenu, notamment :

• les « très pauvres » (ou 5% des plus pauvres au niveau mondial) ont certes enregistré une croissance de leur revenu (+15% en 20 ans) mais celle-ci reste relativement faible. Elle est inférieure au taux de croissance moyen du revenu global (+25% en 20 ans) ;

• les « économies émergentes » qui ont bénéficié d’une forte croissance de leur revenu, supérieure au taux de croissance moyen du revenu global (+25% en 20 ans). Ici, les revenus médians ont connu le taux de croissance le plus élevé ;

• la « classe moyenne des pays développés » enregistre le plus faible taux de croissance des revenus sur les deux décades. Il reste inférieur au taux de croissance moyen du revenu global voire stagne pour certains groupes, celui des revenus situés entre le 80ème et le 95ème centile (individus ayant des revenus élevés à l’échelle mondiale mais pas forcément à l’échelle de leurs pays). Ils sont donc des « perdants relatifs » du développement du commerce international.

• « l’élite mondiale », individus ayant les revenus les plus élevés à l’échelle mondiale et dont les revenus (élevés) ont continué d’augmenter à un rythme soutenu (+65%) entre 1988 et 2008.

- Le document, qui propose une analyse la redistribution du revenu mondial de 1988 à 2008, en décrivant la croissance du revenu moyen de chaque fractile des revenus mondiaux (des 5% les plus pauvres aux 1% les plus riches) conduit à tracer une courbe dite de « l’éléphant » parce que sa forme évoque celle d’un éléphant relevant sa trompe.

- On peut alors identifier, en termes de progression des revenus, des « gagnants » et les « perdants » de la mondialisation.

 

Document 3

- Le document permet d’illustrer la montée des inégalités dans les pays développés.

- Le développement du commerce international, s’il a réduit l’inégalité globale, a aussi entraîné une hausse des inégalités au sein des pays. Le document permet de comprendre cette hausse au sein de l’Union européenne (Finlande, Portugal), du Royaume-Uni et des États-Unis. Par exemple, le coefficient de Gini entre le milieu des années 80 et le milieu des années 2000, a augmenté de plus de 5 points en Finlande.

- L'inégalité au sein des pays augmente donc après une longue période de réduction au milieu du XXe siècle.

- Soulignons cependant des exceptions comme la France ou l'Espagne.

 

Document 4

- Les réflexions de François Bourguignon permettent de faire des constats utiles à la réflexion. Il souligne deux dimensions de l'inégalité mondiale des niveaux de vie :

• l'inégalité entre nations ;

• et l'inégalité au sein des nations.

- Il précise que « Les êtres humains ont tendance à se comparer à ceux dont ils sont proches ».

Il pointe que le concept de « niveau de vie » comprend :

• le revenu ou les dépenses de consommation ;

• d'autres dimensions comme la santé.

- Pour les durées individuelles de vie, l'inégalité mondiale a drastiquement diminué

- Enfin, il souligne que, l'inégalité mondiale a fortement diminué les années 2000.

- Ce « retournement spectaculaire » des tendances historiques s’explique surtout par une baisse de l'inégalité entre pays plutôt que par une diminution de l'inégalité au sein des pays.

 

 

Problématique possible

 

Il existe de nombreuses pistes pour questionner ce sujet :

Le commerce international permet-il de réduire les inégalités entre les pays ?

Le commerce international permet-il de réduire les inégalités au sein des pays ?

Y a-t-il d’autres causes, que l’essor du commerce international depuis 1945, pour expliquer les inégalités entre les pays et au sein des pays ?

Pourquoi la pauvreté a baissé dans des pays comme la Chine et l’Inde, qui sont fortement intégrés dans les chaînes de valeur mondiales ?

Pourquoi certains pays émergents bien intégrés dans le commerce international convergent vers les économies avancées et non tous les pays en développement ?

 

Idée centrale : Pour les économistes, le commerce international améliore le bien-être. Toutefois, le commerce international redistribue les revenus, entre les pays mais aussi au sein des pays : il est donc au cœur des réflexions sur les inégalités. Les deux décades (1988-2008) qui forment une période de « mondialisation intense » ont entraîné des « gagnants » et les « perdants » (relatifs) dans la mondialisation économique.

 

Proposition de plan détaillé

I) LA BAISSE DES INEGALITES MONDIALES ET LA HAUSSE DES INEGALITES NATIONALES

 

A) Un « grand retournement » : le constat d’une baisse des inégalités mondiales de revenus depuis 1990

1) L’inégalité mondiale est la somme des inégalités entre pays et au sein des pays

- L’économiste Branko Milanovic souligne qu’il existe différents critères pour étudier les inégalités. Des critères économiques et d’autres critères plus sociaux. Il souligne que l’on peut étudier les inégalités entre pays, entre individus qui vivent dans des pays différents et entre individus vivant au sein d’un même pays.

- L’inégalité globale est l’inégalité entre les citoyens du monde. 

- Il faut comprendre que l’inégalité globale = inégalités entre pays + inégalités à l'intérieur des pays

2) Un changement dans l’évolution de l’inégalité globale

- L’économiste François Bourguignon souligne que l'inégalité mondiale a fortement diminué les années 2000. Ce « retournement spectaculaire » des tendances historiques s’explique surtout par une baisse de l'inégalité entre pays plutôt que par une diminution de l'inégalité au sein des pays. (document 4)

- Selon les calculs de François Bourguignon, entre 1820 et 1990, le coefficient de Gini pour l’inégalité globale est passé de 50% à 65%, soit une hausse de 15 points. Entre 1990 et 2010, le coefficient est passé de 70% à 62%, soit une diminution de l’inégalité globale de 8 points. (document 1)

- De même, l'écart relatif entre le revenu moyen des 10% les plus riches et le revenu moyen des 10% les moins riches était de 20% en 1820. Il a augmenté jusqu’à près de 60% en 1990 puis a connu un net recul.

 

B) La hausse des inégalités au sein des pays concerne à la fois les pays en développement que les économies avancées

1) La hausse des inégalités dans les pays en développement

- Le développement du commerce international, s’il a réduit l’inégalité globale, a aussi entraîné une hausse des inégalités au sein des pays.

- Branko Milanovic souligne que des pays comme la Chine et en Inde ont davantage bénéficié de la mondialisation, que d’autres, surtout en Afrique. Mais tous ont connu une hausse des inégalités internes. 

- Les pays émergents sont également touchés par une aggravation des inégalités internes comme l’illustrent les écarts de développement entre les régions côtières de la Chine et les régions de l’ouest. Ces différences régionales importantes peuvent être soulignées pour l’Inde ou le Nigéria.

2) La hausse des inégalités dans les économies avancées

- La hausse des inégalités a été particulièrement forte au sein de certains pays de l’Union européenne (Finlande, Portugal), du Royaume-Uni et des États-Unis. Par exemple, le coefficient de Gini entre le milieu des années 80 et le milieu des années 2000, a augmenté de plus de 5 points en Finlande. (document 3)

- L'inégalité au sein des pays augmente donc après une longue période de réduction au milieu du XXe siècle.

- Soulignons cependant des exceptions comme la France ou l'Espagne. (document 3)

 

II) LE COMMERCE INTERNATIONAL EST L’UNE DES CAUSES DE LA HAUSSE ET DE LA BAISSE DES NIVEAUX DE VIE RELATIFS

 

A) Une hausse des revenus globale inégalement répartie : la « courbe de l’éléphant »

1) Les « gagnants » relatifs de la mondialisation commerciale

- En compilant les enquêtes nationales sur les revenus des ménages, Branko Milanovic et Christoph Lakner ont pu identifier deux groupes de « gagnants » de la mondialisation :

• des individus habitants dans les « économies émergentes » ont bénéficié d’une croissance de leur revenu, supérieure au taux de croissance moyen du revenu global. Ces personnes situées entre les 30e et 70e centiles de la population mondiale sont les membres des classes moyennes d’Inde, de Chine et des autres pays asiatiques ;

• « l’élite mondiale », individus ayant les ressources les plus importantes et dont les revenus élevés ont continué d’augmenter à un rythme soutenu (+65%) entre 1988 et 2008. (document 2)

2) Les « perdants » relatifs de la mondialisation commerciale

- L’hypothèse centrale de la « courbe de l’éléphant » est que les revenus des habitants de chaque pays sont affectés par la mondialisation. On peut aussi identifier deux groupes de « perdants » relatifs de la mondialisation.

• les « très pauvres » (ou 5% des plus pauvres au niveau mondial) qui ont certes enregistré une croissance de leur revenu (+15% en 20 ans) mais cette hausse est inférieure au taux de croissance moyen du revenu global (+25% en 20 ans) ;

• la « classe moyenne des pays développés » qui enregistre le plus faible taux de croissance des revenus sur les deux décades. Il reste inférieur au taux de croissance moyen du revenu global voire stagne pour certains groupes, celui des revenus situés entre le 80ème et le 95ème centile (individus ayant des revenus élevés à l’échelle mondiale mais pas forcément à l’échelle de leurs pays). (document 2)

 

B) La hausses des inégalités s’explique par le développement du commerce international et d’autres facteurs

1) Le commerce internationale et la distribution des revenus : corrélation/causalité

- On peut se demander si le déclin économique relatif de l’Europe et des États-Unis se fait au profit de l’Asie et des pays émergents. Il y a une corrélation entre l’émergence de la classe moyenne asiatique et indienne et le déclin relatif de la classe moyenne des pays riches mais y a-t-il un lien de causalité ? (document 2)

- Les inégalités entre les pays et au sein des pays ont des causes commerciales. Par exemple, l’hétérogénéité des firmes exportatrices et les réorganisations de la production mondiale bénéficient davantage aux détenteurs du capital et aux cadres internationaux.

- L’extension des échanges de biens et de services privilégient les économies avancées et certains pays émergents (Chine et Inde).

2) Les inégalités au sein des pays ont d’autres causes que celles liées au commerce international

- Les inégalités peuvent s’expliquer par :

  • le progrès technique qui entraîne un biais en faveur des travailleurs les plus qualifiés ;
  • des phénomènes de concentration de revenu (« le meilleur prend la mise »/« winner takes all ») ;
  • l’intensification de la concurrence liée à la dérégulation de certains secteurs d’activité ;
  • les dérégulations dans le certains secteurs, comme les secteurs financiers, ou sur certains marchés, comme le marché du travail ont renforcé les inégalités de revenus ;
  • la perte de progressivité de la fiscalité et le ralentissement des dépenses de l'État social.

 

Le corrigé proposé fourni des indications, il ne doit pas être considéré comme une norme

 

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