Balance des paiements

Définition :

la balance des paiements est un document comptable établi au niveau national. Il retrace les soldes des opérations réalisées par les agents résidents avec le reste du monde sur une année. Elle est décomposée en trois comptes : transactions courantes, compte de capital et compte financier, dont les soldes se compensent. 

L'essentiel

L’objectif de la balance des paiements est de dresser la situation de l’économie nationale vis-à-vis du reste du monde. Les premières balances des paiements apparaissent au début du 20e siècle aux États-Unis et au Royaume-Uni, alors qu’il faut attendre 1945 pour voir la première balance des paiements officielle de la France, réalisée par l’Office des changes. La mission d’établir la balance des paiements de la France a été confiée à la Banque de France depuis 1958. L’établissement des balances des paiements répond à des règles internationales : le FMI se charge de l’harmonisation de ces règles, qui sont indispensables pour retracer les flux de financement entre pays puisque la balance des paiements permet de connaître la situation commerciale du pays par rapport au reste du monde ainsi que ses contreparties monétaires et financières, ce qui peut, par exemple, influer sur le taux de change.

 

Le concept d’agent résident est important pour comprendre les flux retracés dans la balance des paiements. Un agent est résident s’il est une personne physique (un ménage par exemple) ou morale (une entreprise, une association) ayant son centre économique prédominant dans l’économie nationale. Ainsi, un ménage qui vit habituellement à l’étranger est « non-résident » en France, même si les membres de ce ménage sont de nationalité française. 

 

Le haut de la balance des paiements est composé de deux comptes : celui des transactions courantes et le compte de capital. Le compte des transactions courantes enregistre l’ensemble des opérations internationales liées :

  • aux biens (exportations et importations de marchandises), ce qui permet notamment de calculer le solde commercial

  • -aux services (par exemple, services de transport, d’assurance, licences…)

  • aux revenus primaires (versements internationaux de salaires, de dividendes, d’intérêts, mais aussi revenus des investissements étrangers, IDE comme investissements de portefeuille)

  • aux transferts courants ou revenus secondaires, c’est-à-dire l’ensemble des revenus versés par les administrations publiques, que ce soit au nom de l’aide au développement, des transferts aux ou par les organisations supranationales ou encore les revenus de transfert

Pour chacun de ces flux, le solde est calculé comme la différence entre les flux entrants et les flux sortants. Il peut être positif ou négatif. Le solde des transactions courantes est la somme de ces différents soldes. Ce solde est équivalent à l’écart entre épargne et investissement dans l’économie nationale : un solde négatif signifie donc un besoin de financement à l’échelle de l’économie du pays, alors qu’un solde positif veut dire que l’économie dégage une capacité de financement, même si ce besoin ou cette capacité de financement peuvent en partie être compensés par les opérations en termes de capital. 

 

Le compte de capital retrace les opérations liées au facteur capital. Il faut avoir en tête qu’il s’agit de flux, et que le compte ne donne donc pas la valeur patrimoniale du capital national. On retrace dans ce compte les acquisitions et cessions liées aux actifs non financiers, comme, par exemple les achats et ventes de ressources naturelles, de brevets, de licence ou encore les remises de dette. Là aussi, on calcule le solde du compte. La somme du solde de ce compte et de celui des transactions courantes est, par définition, égal au solde du troisième compte : le compte financier. 

 

Le compte financier retrace les entrées et sorties de capitaux dans l’économie nationale. Quand son solde est négatif, on peut dire que le pays connaît une entrée nette de capitaux (il reçoit plus de capitaux qu’il n’en place à l’étranger), ce qui est généralement la contrepartie d’un besoin de financement, que l’on observe du fait que la somme des soldes des transactions courantes et du compte de capital est négative. À l’inverse, quand le pays est en capacité de financement, le solde de son compte financier est positif et il connaît une sortie nette de capitaux. Dans le détail, on retrouve dans le compte financier, les flux concernant les investissements directs à l’étranger, les investissements de portefeuille, les produits financiers dérivés ou encore les avoirs de réserve. Les opérations du compte financier influent sur la « position extérieure nette » du pays, c’est-à-dire le patrimoine ou l’endettement net du pays vis-à-vis du reste du monde. 

 

La balance des paiements est un document comptable, qui repose sur une logique de comptabilité en partie double, les opérations concernant les transactions courantes et le capital ont une contrepartie en termes de flux financiers. C’est pourquoi on peut parler d’équilibre de la balance des paiements. Cependant, dans les faits, cet équilibre n’est jamais parfaitement atteint d’un point de vue comptable. On ajoute alors une rubrique erreurs et omissions, partant du principe que l’écart observé doit s’expliquer par des erreurs de comptabilisation ou des oublis. Ces erreurs ou omissions représentent parfois une somme importante, signe de la difficulté de retracer fidèlement l’ensemble des opérations. La mondialisation, et particulièrement la multinationalisation des entreprises, rend difficile l’établissement des comptes en mettant à mal, notamment, la notion d’agent résident. La mondialisation des chaînes de valeur, le positionnement de certaines activité dans des centres offshores, mais aussi, par exemple, le télétravail ou encore les flux libellés en cryptomonnaie sont difficiles à retracer avec les outils de la balance des paiements.

Lire à ce propos :

Voir le fait d’actualité « Comment analyser le déficit commercial : le cas des Etats-Unis »

Voir le TD de l'éco

Newsletter

Suivre toute l'actualité de Melchior et être invité aux événements