site: France Info vidéo,INA, 2018 «délinquance juvénile, il y en avait moins avant»
QUESTIONS
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Pourquoi peut-on dire que la délinquance juvénile relève d'une «prénotion» au sens de Durkheim?(pour vous aider à répondre: qu'est-ce que la délinquance juvénile? à quels termes est-elle associée dans les différents reportages évoqués?)
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Quels arguments sont apportés pour répondre à la question de départ?
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Que montre cet exemple quant à l'étude de la délinquance?
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REPONSE :
1) Pourquoi peut-on dire que la délinquance juvénile relève d'une «prénotion» au sens de Durkheim?(pour vous aider à répondre: qu'est-ce que la délinquance juvénile? à quels termes est-elle associée dans les différents reportages évoqués?)
Il s'agit des faits de délinquance opérés par les jeunes; pénalement la fin de la minorité à 18 ans permet d'identifier une classe d'âge (10-18 souvent retenue) mais les statistiques de l 'INSEE retiennent également le groupe 10 à 24 ans.
Les termes du reportage associent la délinquance juvénile aux «bandes», à l '«ultraviolence», aux vols aux troubles dans les cités ou encore aux «jeunes qui s'ennuient».
On voit bien que le concept même de délinquance juvénile ne va pas de soi et qu'il relève surtout d'une construction sociale préalable reposant plus ou moins sur les liens entre une certaine représentation de la jeunesse et l'insécurité. Il s'agit bien au ens de Durkheim d'une prénotion c'est-à dire un ensemble de jugements qui ont des raisons sociales mais pas pour autant une valeur scientifique.
2) Quels arguments sont apportés pour répondre à la question de départ?
Deux arguments contredisent la proposition de départ:
premièrement, un argument démographique: le taux de délinquance juvénile n'a pas considérablement augmenté si on le compare à la proportion des jeunes dans la population totale: le taux de mise en cause est alors de 3,6 % contre 7,1% en 1970.
Deuxièmement, le taux de réponse pénale s'est considérablement accru et notamment depuis les années 1990 passant de 60 % en 1994 à 94 % depuis 2013.
Au final la délinquance juvénile n'a pas augmenté au regard de l'accroissement démographique des jeunes et de l'intensification des procédures judiciaires.
3) Que montre cet exemple quant à l'étude de la délinquance?
Cet exemple montre que l'étude de la délinquance implique une grande prudence ! Prénotion, difficile à délimiter et à mesurer (voir question 5), il faut donc mettre en perspective toutes ses dimensions.