Document 7 : les risques liés au coronavirus

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Des inégalités d’exposition qui se cumulent souvent

Le risque de contamination a été plus élevé dans certains emplois, exposés au contact avec les malades (personnel soignant, majoritairement féminin, et relativement âgé pour les médecins) ou en contact avec le public et dont l’activité a été maintenue en présentiel. Cela concerne en premier lieu le secteur de la santé et action sociale, mais aussi ceux de l’industrie agroalimentaire, du commerce et de l’industrie. Lorsque leur activité était maintenue, la quasi-totalité des ouvriers et les trois quarts des employés ont été contraints de travailler en dehors de chez eux ; par contraste, c’était seulement le cas d’un tiers des cadres. Cette inégalité face au télétravail s’est souvent cumulée avec le fait de devoir se déplacer en transports en commun, car les ouvriers et employés habitent plus souvent que le restant de la population en zone périurbaine. Les conditions de vie et la promiscuité accentuent le risque de contamination pour les personnes vivant dans des logements collectifs, en établissements fermés et dans des logements surpeuplés. L’accès aux mesures de protection dépend quant à lui des conditions matérielles, mais aussi des comportements préventifs, dont il est établi dans la littérature qu’ils sont inégalement adoptés dans la population. (…)

Développer une forme grave de la maladie : un risque marqué par un gradient social

Les premières analyses menées par la DREES sur les données médico-administratives et les enquêtes de santé indiquent qu’au-delà du facteur lié à l’âge, les comorbidités sont inégalement reparties sur le territoire : dans les Hauts-de-France, la Normandie, le Grand-Est, la Réunion et la Corse (et dans une moindre mesure dans les départements du Centre et du pourtour méditerranéen), la population est plus atteinte par les pathologies susceptibles de conduire à des formes graves de Covid-19. Les cadres, les professions intermédiaires et les agriculteurs y sont moins exposés que les employés et les ouvriers. Les personnes appartenant au cinquième de la population ayant les revenus les plus faibles ont, toutes choses égales par ailleurs, une fois et demie plus de risques d’avoir une de ces comorbidités que les personnes appartenant au cinquième de population ayant les revenus les plus élevés. Ces inégalités sont les plus fortes pour l’obésité, mais elles s’observent aussi pour les autres pathologies facteurs de vulnérabilité face au Covid-19.

Les disparités territoriales de surmortalité relevées par l’Insee, qui indiquent non seulement que le Grand-Est et l’Ile-de-France sont les régions les plus touchées, mais aussi que l’excédent de mortalité n’est pas homogène à l’échelle infrarégionale (avec les excès de mortalités départementales les plus élevés à Mayotte et en Seine- Saint Denis, et communales à Saint-Denis, Mulhouse, Strasbourg, Argenteuil, Paris et Montreuil) doivent aussi s’analyser en prenant en compte les inégalités sociales qui les sous-tendent.

Dossier coordonné par Claire-Lise Dubost, Catherine Pollak, et Sylvie Rey , « Les inégalités sociales face à l’épidémie de Covid-19 », Les dossiers de la DREES n° 62, juillet 2020,

 

Questions :

1/ Quels sont les facteurs aggravants le risque lié au coronavirus ? Distinguez les variables liées aux caractéristiques intrinsèques des individus et les conduites à risque.

2/ Comment expliquer que la PCS joue un rôle face aux vulnérabilités liées au coronavirus ?

3/ Pourquoi observe-t-on des disparités géographiques ?

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1/ Les caractéristiques intrinsèques des individus conduisant à accroitre les risques liés au coronavirus sont l’âge, les comorbidités…

Les conduites à risques indiquées dans le texte correspondent à l’emploi occupé, aux conditions de travail, de déplacement, de logement, de ressources… De nombreuses conduites à risques sont donc contraintes.

2/ Certaines PCS sont davantage en contact avec des malades et du public et donc plus exposées.

Les cadres et Professions intellectuelles supérieures ont pu, plus que les ouvriers ou les employés, bénéficier du télétravail et ne pas utiliser les transports en commun et donc ont pu être mieux protégées.

Les conditions de vie, fortement corrélées aux niveaux de rémunération et donc aux PCS expliquent également les inégalités face aux risques liés à cette pandémie.

3/ Les disparités géographiques s’expliquent souvent par le fait que ces zones regroupent des individus issus des milieux les plus fragiles (soit des populations plus âgées que la moyenne, soit des populations plus défavorisées que la moyenne)

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