Document 7. L’entreprise comme entité collective : en quête d’une coopération des parties prenantes

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Armand Hatchuel et Blanche Segrestin ont montré que l’entreprise moderne, née tardivement au XIXème, se présente comme une entité qui cherche à créer de la valeur grâce au progrès technique, en faisant coopérer un nombre croissant de personnes. Son organisation efficace réclame des ressources humaines importantes ce qui l’oblige à stabiliser la main d’œuvre (par l’octroi de droits croissants) et à investir dans le développement de ses compétences. Comme « nouveau régime de création collective », l’entreprise se doit de trouver des compromis entre toutes les parties prenantes (actionnaires, salariés, gestionnaires, fournisseurs et sous-traitants). Pourtant, les dernières décennies ont donné la priorité à la maximisation de la valeur pour l’actionnaire et ont progressivement réduit l’entreprise au périmètre de la « société des actionnaires ». La gestion stakeholder, prenant en compte l’ensemble des parties prenantes, dans le cadre d’un « capitalisme contractuel » (au sens de Michel Aglietta), aurait ainsi cédé le pas à une gestion shareholder, dans le cadre d’un « capitalisme financiarisé ». Si, stricto sensu, ces actionnaires ne sont propriétaires que des titres qu’ils détiennent, leur propriété économique et leur emprise conséquente sur « l’intérêt social » des entreprises seraient justifiées par le fait qu’ils ne sont les bénéficiaires qu’en dernier ressort des recettes que celles-ci dégagent. L’absence de garantie contractuelle et légale protégeant leurs intérêts en ferait ainsi des créanciers résiduels que seule la propriété des actifs non humains protège des comportements stratégiques des autres parties prenantes.

Source : Laurent Braquet, Jean-Pierre Biasutti, Les débats économiques d’aujourd’hui en 30 fiches, Ellipses, 2019.

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