La prolifération des facteurs de risque en général et des conduites à risque en particulier est favorisée par le fait qu’un résultat statistique suffit à « découvrir » un facteur de risque, sans qu’il soit nécessaire pour cela d’avoir compris comment ce facteur agit sur la santé. Cette prolifération est facilitée par des méthodes d’analyse qui traquent ces facteurs tous azimuts grâce à la puissance des outils informatiques. Par exemple, lorsqu’une étude épidémiologique est menée en vain pour établir une relation statistique entre cancer du pancréas et usages du tabac et de l’alcool, il est toujours possible d’explorer de façon systématique les liens possibles entre ce cancer et les autres données collectées, jusqu’à débusquer une relation avec la consommation de café et conclure que plus d’un cancer du pancréas sur deux serait imputable au café. Boire du café est devenu une conduite à risque pour le cancer du pancréas, mais sans que l’on sache pourquoi.
Patrick Peretti-Watel et Jean- Paul Moatti,
Le principe de prévention, La république des idées, Seuil, 2009
1/ Qu’est ce qu’un facteur de risque ? Comment est il découvert ?
2/ Qu’est ce qu’une conduite à risque ?
3/ Peut-on facilement distinguer une conduite à risque d’une conduite adaptée ?
4/ Peut-on dire que si un individu est risquophile, il adoptera des conduites à risque ?
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1/ Un facteur de risque est un élément qui vient accroitre la probabilité d’un risque. Il est découvert par des travaux scientifiques et les outils informatiques qui permettent de croiser des données.
2/ Une conduite à risque c’est l’adoption d’un comportement (effectué de manière consciente ou inconsciente) qui contribue à accroitre le risque pour un individu.
3/ Si boire du café est reconnu comme un facteur de risque alors boire du café devient une conduite à risque et pourtant tous les buveurs de café ne cherchent pas forcément à dépasser leurs limites. La plupart de nos actes, même les plus anodins sont des conduites à risque. Par exemple manger de la viande grillée au barbecue accroit le risque de cancer.
4/ Un individu qui aime le risque pourra adopter des conduites à risque face à des placements financiers, à des activités de loisirs, de sport…mais cela ne signifie pas pour autant que toutes ses conduites à risque soient mises en œuvre par goût du risque car l’individu peut adopter des conduites à risque sans le savoir, ou tout simplement parce que cette conduite lui apporte une satisfaction plus importante que la prise de risque.