Document 5. Le rôle du crédit et de l’instabilité financière dans l’économie contemporaine.

Facile

(...) Les crises financières surviennent dans les phases hautes des cycles économiques. A l’origine de chaque crise financière, il y a toujours un « boom », une sorte de déplacement de l’économie favorisé par telle invention, telle découverte : le décollage économique des Etats- Unis dans les années 1920, favorisé par l’application des méthodes d’organisation scientifique du travail, précède la crise de 1929, l’informatisation des opérations boursières précède le krach de 1987, Internet précède le krach de 2000, etc... ce "boom" euphorise les agents et les anticipations de profit, donc les demandes de financement. Paradoxalement, c’est quand tout va bien et que la période est à l’euphorie que l’instabilité prend racine. C’est ce que notait dans les années 1980, l'économiste Hyman Minsky (...) en évoquant le « paradoxe de la tranquillité ». Dans ce contexte, en effet, les agents s’endettent massivement soutenus dans leur démarche par les banques qui, elles aussi, veulent saisir les opportunités de profit. Tous les acteurs sont dans de telles périodes incités à profiter de l’euphorie et ce faisant ils y participent et amplifient le cycle haussier. Ne pas le faire serait se priver d’un profit. Mais tous auront aussi intérêt à se retourner quand le cycle se retournera. On dit de la finance à cet égard qu’elle est procyclique : elle accompagne, voire amplifie le cycle de l’économie réelle. Les banques et tous les autres apporteurs de fonds ouvrent grand les robinets du crédit en phase haute du cycle, alimentant par la même la croissance voire la surchauffent et symétriquement, les referment brutalement quand le cycle s’amorce, aggravant le ralentissement voire la récession. Cette pro-cyclicité est une source majeure d’instabilité.

Jézabel Couppey-Soubeyran, Monnaie, banques, finance, PUF, 2010.

 

Questions :

1. Quelles sont les deux périodes du cycle du crédit ?

2. Quel élément est déclencheur d’une phase de « boom » ?

3. Comment les agents économiques réagissent-ils à cette situation ?

4.  Quel rôle jouent alors les banques ?

5.  Comment réagissent les banques au moment du retournement du cycle ?

6. Pourquoi la tranquillité est-elle une situation « paradoxale » ?

Newsletter

Suivre toute l'actualité de Melchior et être invité aux événements