Document 5. L’importance des ressources familiales

Facile

Ces résultats [ceux présentés dans l’article] montrent l’intérêt d’appréhender ensemble le monde scolaire et le monde des pairs de la petite enfance, puisqu’en l’occurrence l’un est dans l’autre et qu’ils coexistent. Quand bien même l’école maternelle se présente comme école du langage, c’est bien à une école des langages que l’on a à faire.

Nous avons donné quelques éclairages sur certaines tensions, socialement différenciatrices, suscitées par cette double socialisation langagière. Alors que l’acculturation scolaire des garçons de milieux populaires semble contrariée par ces tensions, leurs pairs issus des catégories plus dotées scolairement semblent bien plus facilement entretenir les deux langages et en retirer des bénéfices sociaux sur les deux scènes. Nous faisons donc l’hypothèse que cette tension heureuse est conditionnée par des ressources issues et entretenues dans les socialisations familiales, de fait invisiblement prérequises : par exemple, certains usages de la parole, en affinité avec l’oral scolaire, fortement scripturalisé ; ou encore, des dispositions à l’autocontrainte, favorisées par les formes distanciées d’exercice de l’autorité. Par un effet cumulatif, ces avantages sociaux rentabilisent la socialisation scolaire et confortent indirectement la position parmi les pairs.

Source : Fabienne Montmasson-Michel , « Une socialisation langagière paradoxale à l’école maternelle », Langage et société, 2016

 

Questions :

1/ Quelles sont les deux instances de socialisation dont il est question dans cet extrait ?

2/ Comment ces deux instances peuvent-elles se concurrencer dans l’imposition de normes de langage ?

3/ Comment la socialisation familiale peut-elle favoriser l’acquisition des normes de langage attendues à l’école ?

4/ Comment le milieu social d’origine peut-il doter les enfants de ressources leur permettant de réussir à l’école ?

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