Document 4. Genre et prise de risque

Facile

Les différences d’exposition des hommes et des femmes ne suffisent pas à expliquer les écarts entre sexe dans l’accidentologie : les prises de risque et les infractions aux règles routières expliquent mieux les différences de sexe dans la mortalité routière que le nombre de kilomètres parcourus […]

Les observations en situation naturelle ou en laboratoire montrent que les garçons s’engagent dans des comportements plus risqués que les filles […] Les jeunes conducteurs mâles rapportent plus de comportements risqués au volant […] et plus d’attitudes risquées […]. Ainsi, près d’un-tiers des jeunes hommes prennent des risques pour le plaisir pendant la conduite, près de quatre fois plus que les femmes […]. Le type d’accident lui-même varie en fonction du sexe, les hommes étant davantage impliqués dans des accidents consécutifs à des prises de risque, comme ceux comprenant un dépassement ou une perte de contrôle en courbe […].

De façon générale, cette différenciation sexuée dans la conformité se manifeste déjà dès la petite enfance, les filles étant plus conformes aux demandes et aux exigences des parents, des enseignants et des autres figures d’autorité […].

[L]es différences de sexe dans la conduite sont l’expression de différences dans les rôles de sexe, le rôle féminin étant passif, non compétitif et prudent alors que le rôle masculin est risqueur, compétitif, agressif et non-conforme. Cette interprétation est cohérente avec les normes de sexe à l’égard de la prise de risque […].Les stéréotypes de sexe posent ainsi la prise de risque comme un comportement typiquement masculin

Marie-Axelle Granié. « Genre et rapport au risque dans l’espace routier : de la compréhension au levier pour l’action », Questions Vives, 2013

 

1/ Quel est l’effet du genre sur la prise de risque ?

2/ Quelles explications permettent de comprendre ces écarts ?

3/ Les hommes sont-ils plus irrationnels que les femmes ?

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1/ Le genre joue un rôle dans la prise de risque puisque l’on constate que les hommes adoptent au volant des comportements plus risqués que les femmes, par exemple, les hommes roulent plus vite ou dépassent plus facilement que des femmes. Cela ne s’explique pas par le nombre de kilomètres parcourus mais par des écarts de comportement.

2/ Ces écarts comportementaux peuvent s’expliquer par des différences de socialisation entre filles et garçons dès le plus jeune âge. Les garçons sont incités dès l’enfance à être plus compétitifs, à adopter des comportements plus risqués que les filles dont on attend davantage de passivité et de douceur. Cette socialisation différenciée est établie de manière plus ou moins consciente par des agents de socialisation (famille, école, groupes de pair…) qui ont intériorisé les rôles masculins et féminins de la société à laquelle ils appartiennent.

3/ La rationalité devrait conduire les individus à adopter le comportement optimal face à chaque situation. Au volant, la rationalité devrait permettre à chaque individu de percevoir correctement les dangers et les risques et donc d’opter pour des comportements plus prudents.

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