DOCUMENT 3 : L'application stop COVID en question

Facile

TEXTE 1 : L'application stop COVID en question

Faut-il une application smartphone pour endiguer l’épidémie de Covid-19? Ou doit-on se contenter d’interroger les malades pour identifier les personnes qu’ils ont pu contaminer? Quelle est, en somme, la meilleure option pour mettre en place ce qu’on appelle le traçage de contacts ? Il y a quelques années, lors des épidémies du SRAS et du MERS (les deux coronavirus de début du XXIe siècle), la deuxième méthode avait fait ses preuves.Logiquement, elle fait donc partie des options recommandées par les épidémiologistes pour succéder aux mesures de confinement. Singapour, Corée du Sud, Irlande et Nouvelle-Zélande notamment l’ont déjà mise en place, et bien d’autres pays y pensent.Déployé face à de nombreuses autres maladies infectieuses, du sida à Ebola en passant par les oreillons, cet outil relève d’un principe assez simple : pour briser une chaîne, il suffit de faire sauter un maillon.Concrètement, il s’agit de trouver toutes les personnes ayant été exposées à des individus malades, et les isoler du reste de la population. Ainsi, si certaines d’entre elles, baptisées « cas contacts », se révèlent effectivement infectées, elles ne peuvent plus transmettre le virus.Le problème, c’est que le traçage de contacts n’a jamais été utilisé dans pareil contexte : le nombre de malades et la transmissibilité discrète du SARS-Cov-2 sont sans pareil avec le SRAS ou le MERS. Il se révèle donc difficile de préjuger de son efficacité. Cependant, de nombreuses propositions et modélisations épidémiologiques soulignent son fort potentiel, et proposent donc deux stratégies principales : une méthode classique, similaire à ce qui s’est toujours fait, et une nouvelle approche, fondée sur une application pour smartphone. Deux stratégies qui, peut-être, n’en feront qu’une.

Source : Le Monde [les décodeurs] 24 mai 2020

TEXTE 2 : L'open space [bureau ouvert] en question

Si le sujet accepte l’open-space, c’est aussi parce que l’autorité y est camouflée derrière la tarte à la crème du bien-être, envisagé dans les à cotés du travail. Une atmosphère fun à la google est destinée à écraser et impressionner le visiteur. Une manière d’étourdir et d’empêcher toute réflexion, à la manière de la société de consommation. Cet art de vivre est joliment incarné par nos colosses du net, leurs bureaux devenant une scène de théâtre moderne inspirée des villages de vacances. Nécessaire contrepartie d’un travail ardu, où l’entre-soi domine, jusqu’à en arriver à une offre – ou plutôt un asservissement – totale et globale complétée de logements, une logique proche des corons ou phalanstère mais façon Disney. L’auteur du livre Comment (se) sauver (de) l’open-space ? en arrive à s’interroger sur le lieu de travail en tant que tel, questionnant le décalage entre le discours sur l’autonomie et l’injonction à rejoindre quotidiennement le bureau. Selon elle, « la « non-territorialité » a gagné mais pas là où on l’attendait : on perd son bureau fermé et parfois sa place attitrée mais on vient quand même tous les jours au travail ». Quoi de plus étrange lorsque les outils de communication nous libèrent du lieu ? Et quand on sait dans le contexte actuel qu’un déplacement en moins par semaine équivaut à désengorger 20% du trafic, il y a de quoi s’interroger.

Source : Amélie Luquain, revue Architecture CREE, 27 septembre 2016

QUESTION :

Pour chacun de ces deux textes vous expliquerez comment s'exerce le contrôle social et sous quelle forme il est mis en œuvre.

Voir la correction

REPONSE :

Dans le texte 1, le contrôle social s'exerce grâce aux TIC. L'application Stop Covid permet aux usagers d'adopter les comportements attendus.Derrière cette application se cache aussi une forme d'auto contrôle, car cette dernière doit être préalablement téléchargée par l 'individu; c'est lui qui décide donc d'entrer ou non dans le système de surveillance et d'y contribuer et il ne le fait que parce qu'il adhère aux valeurs.

Dans le texte 2 , le contrôle social s'exerce de manière à priori autonome ; c'est l'agencement de l 'espace qui transmet les les codes de comportements attendus aux usagers. Chaque salarié est observé et le sait et observe et surveille les autres;par exemple, lorsque personne ne quitte le travail avant 19 h, il est délicat de le faire discrètement en open space. Ce n'est pas la hiérarchie qui impose formellement l'horaire mais bien le collectif ici.

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