Le principe de prévention contemporain peut donc se résumer de la manière suivante : l’épidémiologie établit de simples relations statistiques entre des conduites individuelles et des problèmes de santé (relations simples parce qu’elles n’ont pas besoins d’être expliquées, même si elles reposent sur des calculs complexes), ces conduites étant alors étiquetées « à risque ». La prévention s’empare ensuite de ces conduites pour inciter les individus à y renoncer, en considérant ces derniers comme les entrepreneurs de leur propre santé – tout à la fois autonomes, calculateurs, aptes à se projeter dans le futur et fortement attachés à leur santé.
Patrick Peretti-Watel et Jean-Paul Moatti, Le principe de prévention, le culte de la santé et ses dérives, la république des idées, seuil, 2009
1/ Comment sont définies ici les conduites à risque ?
2/ Sur quelles hypothèses sur le comportement des individus repose le principe de prévention ?
3/ Montrez, à l’aide d’un exemple, que la diffusion de l’information ne suffit pas toujours pour modifier les conduites des individus.
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1/ Les conduites à risques sont celles qui occasionnent des problèmes de santé. Pour parler de conduite à risque, il suffit que la causalité soit statistiquement observée entre une conduite et un problème de santé, mais pas forcément expliquée.
2/ La prévention repose sur le principe que l’individu, une fois informé, va modifier sa conduite pour l’orienter de manière optimale.
3/ Les fumeurs connaissent aujourd’hui les méfaits du tabac, pourtant nombreux sont ceux qui continuent de fumer. Les individus ne sont pas toujours rationnels. Leurs conduites sont liées à des addictions, des habitudes, une certaine culture dont il est difficile de se défaire.