Comment se contruisent et évolent les liens sociaux

Synthèse

Déroulé du chapitre :

Question 1. Comprendre et pouvoir illustrer la diversité des liens qui relient les individus au sein de différents groupes sociaux (familles, groupes de pairs, univers professionnel, associations, réseaux)

Question 2. Connaître les critères de classement des PCS 

Question 3. Comprendre et savoir illustrer le processus d’individualisation ainsi que l’évolution des formes de solidarité en connaissant la distinction classique entre solidarité « mécanique» et solidarité «organique».

Question 4. Comprendre comment les nouvelles sociabilités numériques contribuent au lien social.

Question 5. Comprendre comment différents facteurs (précarités, isolements, ségrégations, ruptures familiales) exposent les individus à l’affaiblissement ou à la rupture de liens sociaux

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Un processus d'individualisation à l’œuvre dans la société

L'individu est capable de faire des choix en fonction de ses goûts et affinités. L’individu moderne est moins marqué dans ses choix par les institutions qui l’entourent. Par exemple, la religion qui exerçaient une pression importante sur ses actions dans les sociétés traditionnelles est mises en concurrence avec de nouvelles instances de lien social (amis, réseaux sociaux, médias, groupes de pairs, associations…). L’individu est davantage capable de faire des choix et va peu à peu s’autonomiser en dehors de son groupe d’appartenance. On parle d’un processus d’individualisation.

Ainsi l’individu peut être confronté à des normes, valeurs en opposition ou en contradiction les unes avec les autres. Celles-ci sont en effet dépendantes des univers sociaux dans lesquels il est intégré et qu’il côtoie. Le sociologue Bernard Lahire fait référence à un « Homme pluriel » possédant de multiples dispositions à agir dans des groupes qu’il n’aura pas toujours l’occasion d’exprimer ou d’utiliser. Tout dépendra des circonstances et de ses choix de vie.

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La forme du lien social dépend du type de société

D'une société à solidarité mécanique…

Dans les sociétés traditionnelles à solidarité mécanique. Le poids du groupe s’exerce fortement sur les individus. Les comportements de chacun sont dictés par la société et leur marge d’autonomie est réduite. Pour Emile Durkheim, la conscience collective domine la conscience individuelle. Le lien social est fondé sur la ressemblance des individus entre eux, il s’agit d’une solidarité mécanique qui explique le « vivre-ensemble ».

… à une société à solidarité organique

Dans les sociétés modernes, la conscience individuelle peut se développer. Les individus occupent, en effet, des fonctions distinctes (grâce à la division du travail). Ainsi les comportements peuvent être différents sans remettre en cause l’existence de la société. Les individus vivent ensemble en comptant sur leur complémentarité qui naît de leurs fonctions spécifiques (corps de métiers différents notamment). Chacun amène quelque chose aux autres en échangeant le fruit de son travail contre le résultat du travail des autres. On parle alors d’une société à solidarité organique.

Des liens sociaux plus complexes existent :

L’émergence des sociétés modernes, caractérisées par la division du travail n’a pas fait disparaître les formes de solidarité mécanique. De nombreux liens sociaux existent encore en raison des ressemblances entre les individus. Par exemple, au travail, le collectif de salariés défend d’autant mieux ses intérêts communs qu’ils se ressemblent tous et peuvent construire des revendications autour d’enjeux communs. Les participants à une manifestation se regroupent autour de causes communes à défendre et se reconnaissent entre eux par les slogans qu’ils scandent ou les tenues qu’ils portent (à l’exemple des gilets jaunes en novembre 2018).

Notions

Solidarité par similitude, caractéristique des sociétés traditionnelles où la division du travail est faible et les individus peu différenciés les uns des autres
Solidarité caractéristique des sociétés modernes où la division du travail est forte et où les individus revendiquent leur autonomie par rapport aux groupes d'appartenance.

Synthèse

Déroulé du chapitre :

Question 1. Comprendre et pouvoir illustrer la diversité des liens qui relient les individus au sein de différents groupes sociaux (familles, groupes de pairs, univers professionnel, associations, réseaux)

Question 2. Connaître les critères de classement des PCS 

Question 3. Comprendre et savoir illustrer le processus d’individualisation ainsi que l’évolution des formes de solidarité en connaissant la distinction classique entre solidarité « mécanique» et solidarité «organique».

Question 4. Comprendre comment les nouvelles sociabilités numériques contribuent au lien social.

Question 5. Comprendre comment différents facteurs (précarités, isolements, ségrégations, ruptures familiales) exposent les individus à l’affaiblissement ou à la rupture de liens sociaux

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De nouvelles sociabilités numériques : nouvelles opportunités et nouveaux liens

Les réseaux sociaux sont des applications basées sur les technologies d’Internet qui offrent un service de mise en relation d’internautes pour développer des communautés. Avec leur développement, le monde semble être à la portée des individus qui communiquent et entrent en relation plus facilement les uns avec les autres.

On trouve de multiples réseaux sociaux numériques en fonction des usages recherchés par les utilisateurs : mise en relation d’« amis » en ligne (Facebook), partage de photos et moments de vie (Snapchat, Instagram), partage d’informations (Twitter), de vidéos (YouTube), développement d’un réseau professionnel (LinkedIn). Leur point commun est souvent lié à la création d’un profil personnel (plus ou moins public) et au partage de liens avec une communauté d’utilisateurs que l’on peut gérer.

Grâce à eux, la facilité à entrer en relation avec n’importe quel individu de la planète a augmenté. L’expérience du petit monde de Stanley Milgram en 1967 nous avait appris qu’un américain était séparé d’un autre pris au hasard par l’intermédiaire de 6 relations en moyenne. La puissance des réseaux sociaux actuels aurait, selon certaines études, fait baisser cette moyenne en dessous de 5 relations.

Ces réseaux offrent alors des opportunités nouvelles pour l’individu. Qu’il s’agisse de se faire connaître, de trouver un emploi ou encore de rejoindre une communauté d’intérêts, les réseaux sociaux constituent une source de liens sociaux très puissante.

Le numérique n’est pas une substitution aux espaces matériels

Les nouveaux espaces d’information et de communication sont en lien avec les espaces matériels et renforcent la capacité à exploiter le réel. Cela signifie qu’ils permettent d’amplifier le lien social en diffusant des informations à un nombre importants d’usagers. Ce fut le cas lors de la campagne électorale américaine de 2008 où les réseaux ont, pour la première fois sans doute, décuplé la puissance des messages politiques, ont multiplié la capacité à trouver des soutiens, à convaincre.

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Les sociabilités numériques contribuent au lien social mais de quelle manière ?

Un renforcement des liens forts

On peut supposer deux effets sociologiques dans l’étude des conséquences des réseaux sociaux numériques. Ils pourraient renforcer les liens forts en permettant d’augmenter la fréquence des échanges entre amis (aux liens déjà existants) et en augmentant la fréquence des rencontres hors ligne, c’est-à-dire sans l’écran interposé entre les protagonistes. Les réseaux joueraient alors un rôle de facilitateur d’évènements ou d’occasions de sorties entre amis. On note alors leur possibilité d’augmenter la fréquence des relations concrètes entre individus.

Accroître la taille de son réseau relationnel

Ils peuvent aussi être l’occasion d’accroître la taille de son réseau relationnel. Par la multiplication des échanges, notre cercle de relations peut s’étendre à de nouvelles personnes qui feront partie de nos contacts et pourront donner lieu à des rencontres. Ceci semble conforme aux résultats récents reprenant l’étude de Milgram qui voient diminuer la distance entre les individus pris au hasard.

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Mobiliser des liens faibles pour obtenir un avantage

Ils peuvent aussi permettre de mobiliser des liens faibles. Le sociologue Mark Granovetter a mis en évidence la force des liens faibles : en nous faisant accéder à un espace relationnel différent de nos proches, nos réseaux peuvent permettre d’accéder à des informations inconnues de notre cercle de liens forts, ce qui constitue alors un avantage. Dans la recherche d’emploi, ils pourraient ainsi jouer un rôle essentiel et particulièrement efficace.

Toutefois, certaines études récentes montrent que l’impact des réseaux sociaux reste limité quand il s’agit d’augmenter la sociabilité hors ligne. Facebook aurait comme résultat d’avoir tendance à augmenter les liens faibles plus que les liens forts. Par contre, il ne remettrait pas en cause la sociabilité puisqu’on constate que les plus gros utilisateurs de Facebook sont aussi ceux qui sortent le plus avec leurs amis et leurs proches.

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Notions

Relations entre un ensemble d'acteurs basées sur les Technologies de l'information et de la communication (TIC), créant une forme de sociabilité appelée sociabilité numérique.
Les liens forts sont des relations soutenues et fréquentes, qui existent souvent à l'intérieur des groupes primaires.
Les liens faibles sont des relations peu intenses et peu fréquentes, qui relient souvent des individus issus de groupes primaires différents.
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