Séance 7 (1h30) Comment mesurer la croissance économique ?

La croissance économique désigne l’augmentation sur une longue période de la production de biens et de services dans un pays. Pour mesurer la croissance économique on calcule le taux de variation du PIB en volume, c’est à dire en déduisant la hausse des prix. La croissance économique représente donc le rythme d’enrichissement du pays. La révolution industrielle a permis un décollage de la croissance au XIXème siècle d’abord dans les pays européens puis sur d’autres continents. Mais la croissance n’est pas systématiquement synonyme d’amélioration du bien-être des populations car les rythmes de croissance sont différents et génèrent des inégalités.

La croissance économique se heurte à un certain nombre de limites écologiques. Elle épuise les ressources naturelles non renouvelables (le pétrole, le sable,..) et elle s’accompagne d’une surexploitation des ressources renouvelables (les ressources halieutiques). Elle cause aussi  des dommages graves sur l’environnement : pollution de l’air, de l’eau, des sols,…

 

Document 1 : Le calcul de la croissance économique.

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Reprenons l'exemple du boulanger. Si le prix de la farine augmente en raison d'une hausse des cours du blé due à une sécheresse prolongée, le boulanger va payer plus cher sa farine (consommation intermédiaire). Pour maintenir sa marge il peut augmenter le prix de vente de la baguette. 
En situation d'inflation, cette logique se répercute au niveau national. Le PIB augmente mécaniquement avec l'augmentation des prix. Mais le volume de richesse créée, lui, n'a pour autant forcément augmenté. C'est le gros défaut du PIB dit nominal qui prend en compte les prix. Pour connaitre la hausse réelle des quantités produites dans un pays il faut donc supprimer la hausse des prix de l’estimation du PIB nominal (ou en valeur) pour obtenir le PIB réel (ou en volume). La croissance économique représente la hausse du PIB en volume.

Questions :

1) Pourquoi est-il important de mesurer une évolution en volume et non en valeur ?

2) En 2019, le PIB Français en valeur est de 2340,1 milliards d’euros. Les prix ont augmenté de 0,75% sur l’année. Calculez le PIB réel, c’est-à-dire le PIB sans la hausse des prix.

3) En sachant que le PIB réel est de 2288,2 milliards d’euros en 2018 et de 2 322,7 milliards en 2019, calculez la variation du PIB durant l’année 2019 en utilisant la formule suivante :

4) Calcul de la croissance économique.

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1) Pourquoi est-il important de mesurer une évolution en volume et non en valeur ?

Une évolution en volume intègre uniquement les variations de quantité alors qu’une évolution en valeur intègre la variation des quantités et des prix.

 2) En 2019, le PIB Français en valeur est de 2340,1 milliards d’euros. Les prix ont augmenté de 0,75% sur l’année. Calculez le PIB réel, c’est-à-dire le PIB sans la hausse des prix.

PIB réel = (PIB en valeur / Indice des prix) x 100 = (2340,1/100,75) x 100 = 2322,67 milliards d’euros constants

3) En sachant que le PIB réel est de 2288,2 milliards d’euros en 2018 et de 2 322,7 milliards en 2019, calculez la variation du PIB durant l’année 2019 en utilisant la formule suivante :

Taux de variation du PIB en volume entre 2018 et 2019 = ((2322,7-2288,2) / 2288,2) x 100 = 1,5%

Le PIB réel de la France a augmenté de 1,5% en 2019

4) Calcul de la croissance économique.

En 2020 en France, le PIB en volume est de 2 310 469 €. En 2021 le PIB en volume est de 2 468 775 €. Calculez le taux de variation du PIB en 2021 et complétez la phrase suivante : En 2021 le PIB en volume a augmenté de 6,85 %. La croissance économique française en 2021 est de 6,85 %.

Document 2 : Evolution du PIB réel en France de 1950 à 2017.

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Questions :

1) Faites une lecture du chiffre 6,9 pour l’année 2021.

2) Comment ce chiffre est-il calculé ?

3) Entre 2007 et 2008 le PIB diminue-t-il ?

4) Une récession caractérise une période où le PIB réel augmente mais de moins en moins. Donnez un exemple de période de récession.

5) La dépression caractérise une période où le PIB réel diminue. Donnez un exemple d’année de dépression.

6) Choisir les bonnes mentions dans la phrase suivante :

De 2012 à 2017 en France la croissance économique est de plus en plus (forte/faible). En 2020, le PIB réel (diminue/augmente) de 7,9 %, cela signifie que la quantité de biens et de services réalisés en France en 2020 est plus (faible/forte) que l’année précédente.

7) Dans le graphique ci-dessous, que représente l’écart entre les deux courbes ?

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1) Faites une lecture du chiffre 6,9 pour l’année 2021.

En 2021 le PIB réel en France a augmenté de 6,9% selon l’INSEE.

2) Comment ce chiffre est-il calculé ?

La croissance économique française se calcule à partir du taux de variation du PIB sur l’année. Ici les valeurs ont été déflatées pour obtenir une croissance réelle.

3) Entre 2007 et 2008 le PIB diminue-t-il ?

De 2007 à 2008 on constate un ralentissement de la hausse du PIB. Le PIB continue à augmenter de 2007 à 2008 mais de moins en moins. En 2007 il augmente de 2,4% et en 2008 il augmente de 0,3%

4) Une récession caractérise une période où le PIB réel augmente mais de moins en moins. Donnez un exemple de période de récession.

La période 2017 / 2019 caractérise une période de récession, le PIB augmente de 2,3% en 2017 puis de 1,9% en 2018 et de 1,8% en 2019. Donc il augmente toujours mais de moins en moins.

5) La dépression caractérise une période où le PIB réel diminue. Donnez un exemple d’année de dépression.

La crise financière de 2009 est marquée par une baisse du PIB réel de 2,9% et la crise sanitaire de 2020 par une baisse du PIB réel de 7,9%.

6) Choisir les bonnes mentions dans la phrase suivante :

De 2012 à 2017 en France la croissance économique est de plus en plus (forte).  En 2020, le PIB réel (diminue) de 7,9 %, cela signifie que la quantité de biens et de services réalisés en France en 2020 est plus (faible) que l’année précédente.

7) Dans le graphique ci-dessous, que représente l’écart entre les deux courbes ?

L’inflation

Document 3 : Une croissance récente et inégalement partagée.

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« Si l’on en croit Paul Bairoch, « s’il n’existait pas de différence importante entre les niveaux de revenus des civilisations au moment où elles atteignaient leur apogée : Rome au 1er siècle, les califats arabes au Xe siècle, la Chine au XIe siècle, l’Inde au XVIIe siècle et l’Europe au XVIIIe siècle ». A l’aube de la première révolution industrielle, l’écart de revenu par habitant entre l’Europe Occidentale, l’Inde, l’Afrique ou la Chine est probablement inférieur à 30% seulement. Tout est bouleversé par la révolution industrielle, qui creuse brutalement un écart considérable entre les nations. En 1870, le revenu par tête des nations les plus riches est déjà 11 fois plus élevé que le revenu par tête  des nations les plus pauvres. En 1995, ce chiffre a été multiplié par 5 : les plus riches sont aujourd’hui plus de 50 fois plus riches que les plus pauvres. Le phénomène inégalitaire entre les nations est donc récent si l’on ose dire : il est le produit des deux derniers siècles.

Source : Daniel Cohen, Richesse du monde, pauvreté des nations, Flammarion.

Questions :

1) Montrez que la croissance est un phénomène récent.

2) Montrez que la croissance est inégalement partagée.

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1) Montrez que la croissance est un phénomène récent.

Avant la révolution industrielle les écarts de richesse sont relativement faibles.

2) Montrez que la croissance est inégalement partagée.

En deux siècles les écarts de revenu ont été multipliés par 5. Les plus riches sont 50 fois plus riches que les plus pauvres en 1995.

Document 4 : Les limites écologiques de la croissance.

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« Les activités humaines menacent d’extinction davantage d’espèces au niveau mondial que jamais auparavant » avertit solennellement l’IPBES (Fondation sur la recherche pour la biodiversité) qui fait état d’un taux actuel d’extinction « au moins des dizaines ou des centaines de fois supérieur à ce qu’il a été en moyenne durant les 10 millions d’années. Ce sont ainsi « environ un million d’espèces qui sont déjà menacées d’extinction, pour beaucoup dans les prochaines décennies. (…) Autrement dit, une espèce sur huit est en danger de mort. L’un des intérêts du rapport est de hiérarchiser les facteurs de la perte de la biodiversité, tous imputables aux activités humaines. En tête arrive le changement d’usage des milieux naturels, (…) s’y ajoute l’exploitation des ressources naturelles (chasse, pêche, coupe de bois,..) ou plutôt leur surexploitation souvent par des pratiques illégales. Arrivent ensuite, à égalité (14%), le changement climatique et les pollutions de toutes sortes, des sols, des eaux et de l’air en particulier par les pesticides, par les déchets industriels et par le plastique, dont le volume a été multiplié par 10 dans les océans depuis 1980. Les espèces invasives constituent la dernière des grandes menaces. Alors que le réchauffement climatique n’était jusqu’alors considéré que comme un facteur aggravant, il est aujourd’hui reconnu comme un déterminant majeur. Et les chercheurs estiment qu’il constitue un « risque croissant ».

Source : Le monde du 7 mai 2019, « Un million d’espèces menacées de disparition ».

Questions :

1) Présentez une limite écologique de la croissance présentée dans ce document.

2) Quels sont les facteurs explicatifs exposés ?

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1) Présentez une limite écologique de la croissance présentée dans ce document.

La perte de la biodiversité

2) Quels sont les facteurs explicatifs exposés ?

  • L’activité humaine qui change les milieux naturels : urbanisation, déforestation,..
  • La surexploitation des ressources naturelles
  • Le changement climatique dû aux émissions de CO2  (transport, industrialisation,..)
  • Les pollutions de toutes espèces : pollution des sols (traitement, engrais,), pollution de l’air (pesticide), pollution de l’eau (traitement), les déchets plastiques et industriels
  • Les espèces invasives en raison de la mondialisation et du développement des transports.

Document 5 : La pollution de l’air dans le monde et ses effets sur la santé.

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La pollution atmosphérique tue 5,5 millions de personnes par an dans le monde (dont 2,6 millions de décès indirects) selon des chiffres 2016 de la Banque mondiale: elle est devenue le quatrième facteur de décès prématuré sur Terre. Maladies cardiovasculaires, cancers des poumons, maladies pulmonaires chroniques, infections respiratoires... La pollution de l'air est coupable d'un décès sur dix dans le monde, six fois plus que le paludisme. La cause est l'Homme et son activité, par les industries, le trafic routier, les incinérateurs de déchets, le chauffage individuel et les centrales électriques aux combustibles fossiles. La pollution dans les villes provoque souvent un brouillard de polluants ou smog, souvent révélateurs de la densité de microparticules et de l'impact du CO2 et autres polluants sur l'environnement.

Source : lexpresse.fr actualités

Questions :

1) Quelles sont les causes de la pollution de l’air ?

2) En 2016 combien de personnes sont mortes à cause de la pollution atmosphérique dans le monde ?

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1) Quelles sont les causes de la pollution de l’air ?

L’activité humaine : l’industrie, les transports, les incinérateurs de déchets, le chauffage individuel, les centrales électriques aux énergies fossiles.

2) En 2016 combien de personnes sont mortes à cause de la pollution atmosphérique dans le monde ?

Selon les chiffres de la banque mondiale la pollution atmosphérique tue 5,5 millions de personnes.

Document 6 : La surpêche en France

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Questions :

1) Qu’est-ce que la surpêche ?

2) En 2019 quelle est la part des poissons sur pêchés en France selon l’IFREMER ? la part des poissons pêchés de manière durable ?

3) Deux espèces, le cabillaud et le merlan sont menacés d’effondrement. Comment évolue la part des poisons menacés d’effondrement entre 2010 et 2019 ?

4) Citez quelques mesures mises en place pour permettre la décrue de la surpêche.

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1) Qu’est-ce que la surpêche ?

La surpêche est le fait de pêcher une espèce au-delà  de sa capacité de renouvellement.

2) En 2019 quelle est la part des poissons sur pêchés en France selon l’IFREMER ? la part des poissons pêchés de manière durable ?

28% des espèces de poissons pêchés en 2019 sont surexploitées et effondrées tandis que 49% sont reconstituables ou en bon état donc pêchées durablement selon l’IFREMER en France.

3) Deux espèces, le cabillaud et le merlan sont menacés d’effondrement. Comment évolue la part des poisons menacés d’effondrement entre 2010 et 2019 ?

La part des espèces effondrées a été divisée par 6 entre 2000 et 2010 mais elle a doublé de 2010 à 2019. La situation reste cependant meilleure qu’en 2000.

4) Citez quelques mesures mises en place pour permettre la décrue de la surpêche.

Les mesures sont mises en place par l’Union Européenne. La mise en place de quotas sur certaines espèces, la mise en place de dates de pêche pour éviter les prises pendant les périodes de reproduction de l’espèce, une réglementation sur la taille minimum des poissons, des interdictions de pêche pour les espèces menacées d’extinction.

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