SEANCE 4 : Quels sont les effets des modes de scrutin sur la vie politique ?

Etape 1 : Découvrir de manière empirique les effets des différents modes de scrutin

Document 1 : Résultats du premier tour des élections législatives de 2017 dans le département de l’Oise*

Facile

Questions :

1) Si le mode de scrutin est uninominal majoritaire à un tour (comme pour les élections générales au Royaume-Uni [équivalent des élections législatives en France]), quels seront les résultats obtenus ?

 

  • Remplissez le tableau suivant en notant le parti du candidat vainqueur dans chaque circonscription :

  • Remplissez le tableau suivant avec le nombre de sièges emportés par chaque parti sur le département

2) Si le mode de scrutin est le scrutin de liste à la proportionnelle dans le cadre du département (7 sièges étant donc à pourvoir) et si les suffrages obtenus par chaque parti sont ceux que ses candidats auraient obtenus dans un scrutin uninominal majoritaire, calculez le nombre de sièges obtenus par chacun des partis (dans le cadre d’une proportionnelle aux plus forts restes, car il existe aussi une répartition proportionnelle à la plus forte moyenne, que nous n’aborderons pas).

 

  • Remplissez le tableau suivant avec le nombre de voix obtenues par chaque parti sur l’ensemble du département :

 

 

  • Calculez le quotient électoral (sachant que QE = nombre de suffrages exprimés/nombre de sièges à pourvoir dans la circonscription)
  • Effectuez la première répartition du nombre de sièges par parti

 

Déterminez COMBIEN DE FOIS chaque parti a obtenu le quotient électorat (divisez le nombre de voix obtenues par chaque parti par le quotient électoral). Prenez uniquement l’ENTIER NATUREL qui résulte du calcul, cela vous donne le nombre de sièges obtenus DANS UN PREMIER TEMPS par chaque parti :

 

Combien de sièges avez-vous répartis pour l’instant ?

Combien de sièges vous reste-t-il à répartir ?

 

  • Déterminez le plus fort reste grâce à la formule suivante :

 

Nombre total de voix obtenues par le parti – (nombre de sièges obtenus par le parti lors de la première répartition x quotient électoral)

3) Répartissez vos sièges restés vacants aux partis ayant les plus forts restes.

 

  • Remplissez le tableau suivant avec les résultats finaux pour chaque parti

 

Pour chaque parti, additionnez le nombre de sièges obtenus à la première répartition et à la seconde. Normalement, le total des sièges obtenus par tous les partis doit être égal au nombre de sièges à pourvoir (ici, 7). Sinon, vous vous êtes trompé.e !

4) Comparez les résultats obtenus dans le département par chacun des partis en lice, selon le mode de scrutin utilisé. Quels sont les effets du scrutin majoritaire ? Quels sont les effets de la représentation proportionnelle ?

Voir la correction

1) Si le mode de scrutin est uninominal majoritaire à un tour (comme pour les élections générales au Royaume-Uni [équivalent des élections législatives en France]), quels seront les résultats obtenus ?

 

  • Remplissez le tableau suivant en notant le parti du candidat vainqueur dans chaque circonscription :

  • Remplissez le tableau suivant avec le nombre de sièges emportés par chaque parti sur le département

2) Si le mode de scrutin est le scrutin de liste à la proportionnelle dans le cadre du département (7 sièges étant donc à pourvoir) et si les suffrages obtenus par chaque parti sont ceux que ses candidats auraient obtenus dans un scrutin uninominal majoritaire, calculez le nombre de sièges obtenus par chacun des partis (dans le cadre d’une proportionnelle aux plus forts restes, car il existe aussi une répartition proportionnelle à la plus forte moyenne, que nous n’aborderons pas).

  • Remplissez le tableau suivant avec le nombre de voix obtenues par chaque parti sur l’ensemble du département :

  • Calculez le quotient électoral (sachant que QE = nombre de suffrages exprimés/nombre de sièges à pourvoir dans la circonscription)

214 648/7 = 30 664

  • Effectuez la première répartition du nombre de sièges par parti

 

Déterminez COMBIEN DE FOIS chaque parti a obtenu le quotient électorat (divisez le nombre de voix obtenues par chaque parti par le quotient électoral). Prenez uniquement l’ENTIER NATUREL qui résulte du calcul, cela vous donne le nombre de sièges obtenus DANS UN PREMIER TEMPS par chaque parti :

Combien de sièges avez-vous répartis pour l’instant ? 5

Combien de sièges vous reste-t-il à répartir ? 2

 

  • Déterminez le plus fort reste grâce à la formule suivante :

Nombre total de voix obtenues par le parti – (nombre de sièges obtenus par le parti lors de la première répartition x quotient électoral)

3) Répartissez vos sièges restés vacants aux partis ayant les plus forts restes.

 

  • Remplissez le tableau suivant avec les résultats finaux pour chaque parti

 

Pour chaque parti, additionnez le nombre de sièges obtenus à la première répartition et à la seconde. Normalement, le total des sièges obtenus par tous les partis doit être égal au nombre de sièges à pourvoir (ici, 7). Sinon, vous vous êtes trompé.e !

4) Comparez les résultats obtenus dans le département par chacun des partis en lice, selon le mode de scrutin utilisé. Quels sont les effets du scrutin majoritaire ? Quels sont les effets de la représentation proportionnelle ?

 

Le scrutin majoritaire dégage une majorité très claire en faveur de la République En Marche et défavorise les plus « petits » partis.

La représentation proportionnelle permet une meilleure représentativité des élus mais ne permet pas de dégager de majorité claire.

Document 2 : Les modes de scrutin : des effets de long terme sur le système de partis

Facile

Etape 2 : Mettre en évidence les impacts des modes de scrutin sur la structuration du champ politique

Le scrutin majoritaire uninominal à un tour : il invite les électeurs à voter utile et tend à éliminer les partis « tiers ». Il valorise les deux formations les plus puissantes en favorisant la concentration des suffrages sur les deux principaux partis et en renforçant généralement leur représentation en sièges. Le bipartisme, soit la présence de deux partis dominant la scène politique, est donc lié à ce mode de scrutin mais n’y conduit pas systématiquement. L’Inde connaît un parti longtemps dominant (le parti du Congrès) et une multitude de petits partis qui exprime le morcellement et les divisions de la société.

Le scrutin majoritaire uninominal à deux tours : le principe de ce mode de scrutin est que chacun se compte au premier tour. Au second, l’intérêt est d’appliquer entre partis des accords de désistement réciproque et systématique en faveur du candidat arrivé en tête au premier tour (voire une candidature unique dès le premier tour). Ce mode de scrutin privilégie donc la conclusion d’alliances […]. Dès lors, ce mode de scrutin favorise les regroupements et structure le système de partis en deux pôles opposés. Ceci n’exclut pas l’apparition de forces politiques situées hors de ces deux blocs et qui, sans alliés ne risquent pas d’être représentés mais pour lesquels les électeurs votent quand même… Le vote « inutile » pour des extrêmes est souvent l’expression d’une contestation du système politique […].

La représentation proportionnelle favorise la fragmentation politique mais n’est pas toujours synonyme de multipartisme et d’instabilité politique. Dans la mesure où les formations politiques se présentent chacune sous leurs propres couleurs et n’ont donc pas d’intérêt à s’allier, […] la représentation proportionnelle favorise en principe la fragmentation […]. [Mais] malgré la proportionnelle, l’Autriche connaît […] depuis 1919 deux grands partis, le parti socialiste et le parti populaire et un petit parti libéral. En Allemagne où le système « mixte » est à dominante proportionnelle, la situation est analogue.

 

Source : Dominique CHAGNOLLAUD, Science politique, Paris, Dalloz, 2010 (7ème édition).

 

Questions :

1) Qu’appelle-t-on « voter utile » ?

2) Qu’appelle-t-on « bipartisme » et « multipartisme » ?

3) Résumez les informations apportées par l’analyse des documents 5 et 6 dans le tableau suivant :

Voir la correction

1) Qu’appelle-t-on « voter utile » ?

On appelle « voter utile » la tendance qu’ont les électeurs à choisir un parti ou un candidat qui n’est pas celui qu’ils préfèrent, mais celui le plus proche de leurs idées ayant une chance d’accéder au second tour ou de l’emporter.

2) Qu’appelle-t-on « bipartisme » et « multipartisme » ?

Le bipartisme est un système dans lequel la vie politique est dominée par deux grands partis politiques.

Le multipartisme est un système caractérisé par l’existence de nombreux partis.

3) Résumez les informations apportées par l’analyse des documents 5 et 6 dans le tableau suivant :

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