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L'auteur
Jean Caelen est directeur de recherche au CNRS. Il dirige le laboratoire CLIPS (Communication Langagière et Interaction Personne-Système), rattaché au CNRS, à l'université Joseph Fourier et à l'INP de Grenoble. Il a toujours prêté une attention forte aux sciences humaines et sociales dans son approche scientifique, ce qui l'a amené à développer une plate-forme de conception, d'expérimentation et d'évaluation (MultiCom), pour la conception participative.
L'ouvrage
Le Consommateur au cœur de l'innovation est un recueil d'articles beaucoup plus tournés vers le marketing que vers l'économie. Il comporte néanmoins quelques contributions intéressantes, qui attestent de l'importance des sciences sociales pour l'efficacité d'une entreprise. Ainsi, la contribution de Bernard Ruffieux, intitulée "Mesurer la valeur d'un produit nouveau : les méthodes de l'économie expérimentale", expose-t-elle les développements récents de la théorie économique sur la formation de la valeur. "Au Moyen-Age, les plus riches étaient prêts à payer très cher pour consommer du poivre et des épices. Combien sommes-nous prêts, individuellement, à payer pour ces produits ?" s'interroge Ruffieux (p. 174). Ce petit exemple illustre le développement de l'auteur sur les modèles de calcul de la valeur d'un produit nouveau. Le modèle retenu par Ruffieux, tenant compte aussi bien des paramètres objectifs que de la dimension cognitive de la valeur, "permet de construire progressivement la chronique, individuelle et collective, de la valeur attribuée à tel produit, dont l'usage se construit peu à peu à l'échelle de la société tout entière" (p. 186). L'article de Philippe Mallein ("Les Enjeux identitaires des technologies de l'information et de la communication (TIC)") dresse-t-il un panorama fort intéressant des profils d'utilisation des nouvelles technologies. Le fan, le détracteur, l'utilitariste et l'humaniste sont les quatre idéaux-types qui se dégagent de ses recherches. Ils se distinguent par leur rapport aux TIC, selon plusieurs variables : le rapport au temps, le rapport à l'espace, le rapport à soi, le rapport aux autres, le rapport aux savoirs et au savoir-faire, le rapport au pouvoir, le rapport à l'action et le rapport à l'organisation. Des profils très utiles pour cerner le consommateur et répondre à ses attentes.
Ces deux ouvrages, complémentaires, illustrent très bien l'utilité immédiate des sciences sociales pour améliorer la conception d'un produit ou remédier à une situation délicate au sein d'une organisation.
Tables des matières
Introduction
Chapitre 1 : La conception participative : vers une théorie de la conception centrée sur l'établissement d'une intelligibilité mutuelle, par Françoise Darses de Montmollin
Chapitre 2 : La valeyr d'un produit ou d'un service, comme résultat d'une construction sociale initiée ou constatée au sein du processus de conception, par Jacques Perrin
Chapitre 3 : Au risque de coinventer. Une approche socio-anthropologique en aviation civile, par Victor scardigli
Chapitre 4 : Economie de la conception participative, par Jean-Paul Laurencin
Chapitre 5 : Le rôle de la représentation de l'utilisateur dans la conception. "Ce qui a créé l'humanité, c'est la narration", par Barbara Michel
Chapitre 6 : Enjeux, rôle et limites d'une approche ergonomique de la conception produits, par Laurent Karsenty
Chapitre 7 : Les enjeux identitaires des techniques de l'information et de la communication : les profils d'identité située dans l'usage des NTIC, par Philippe Mallein, Michel Brun, Magali Cros, André Favier
Chapitre 8 : Mesurer la valeur d'un produit nouveau : les méthodes de l'économie expérimentale, par Beranrd Ruffieux
Chapitre 9 : Une méthode intégrative : la conception par "moments", par Jean Caelen
Quatrièmes de couverture
Cet ouvrage pose le problème essentiel de la conception de produits et services interactifs innovants – téléphones portables, stylos “ intelligents ”… – adaptés à l'usage des consommateurs. Ceux-ci, bien souvent, sont choisis pour cible des marchés mais n'interviennent pas en amont. À la fois pour des raisons de concurrence – il s'agit pour les industriels de réduire le délai de la mise sur le marché depuis la première idée – et des raisons d'adéquation aux besoins des utilisateurs, il est impératif de faire intervenir les consommateurs au plus tôt dans le cycle de vie, c'est-à-dire dès la phase de conception.
Plus que jamais, un produit doit correspondre à des attentes pour avoir des chances de se diffuser auprès d'un marché d'utilisateurs professionnels ou privés. La “conception participative” répond à ces exigences : elle fait coopérer l'ensemble des acteurs de la conception (donneur d'ordre, entreprises, chef de projet, ingénieurs, ergonomes, spécialistes des sciences humaines et sociales…) en faisant intervenir tout de suite le consommateur dans toutes ses dimensions, sociale, économique et ergonomique. Cette méthode a l'avantage d'accélèrer le processus vers la commercialisation.
L'ouvrage mobilise les meilleurs spécialistes du domaine : sociologues de l'usage, ergonomes, économistes et informaticiens. Il s'agit d'une approche globale, avec une démarche intégrative, pour une meilleure compétitivité des produits tournés vers l'usage des consommateurs.
