Christie's et le marché de l'art

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Sommaire

I/ Le marché de l’art et son fonctionnement 

1. Généralités sur le marché et Christie’s.

a. Qu’est-ce que le marché ?.

b. Histoire de Christie’s.

c. Chiffres clés.

d. Quelques données juridiques.

2. Spécificités du marché et ses tendances.

a. Les ventes d’art contemporain et d’après-guerre.

b. Le cas du Salvator Mundi.

3. Les rouages des ventes aux enchères.

a. Notions de marché primaire/ marché secondaire.

b. Le parcours d’une œuvre du vendeur à l’acheteur.

c. Ventes publiques / ventes privées.

4. Présentation des différents métiers.

a. Le commissaire-priseur.

b. Clerc.

c. Expert / expert agréé / Spécialiste.

II/ A quoi correspond le prix d’une œuvre ?

1.      Qu’est-ce qu’une oeuvre d’art ?

2.     La valeur d’une œuvre.

a.      La valeur scientifique.

b.      La subjectivité de la cotation et autres facteurs déterminants.

Annexes.

1.      Glossaire.

2.     Bibliographie.

Introduction

I/Le marché de l’art et son fonctionnement

1. Généralités sur le marché et Christie’s

a. Qu’est-ce que le marché ?

Le marché de l’art est une réalité internationale dans laquelle culture et commerce s’entrelacent. Ce cours se propose donc comme un vade-mecum, un œil interne au marché de l’art, pour en expliquer les rouages et les dynamiques.

Le marché peut être défini comme un système d’offre et de demande qui relie les nombreux acteurs du monde de l’art : artistes, galeries, maisons de vente, collectionneurs et musées.

Les maisons de vente aux enchères sont au cœur de ce système socio-économique, un système en évolution, qui voit glisser et s’estomper limites et barrières.

Ces enchères sont caractérisées par des règles bien précises qui déterminent l’allocation des ressources et des prix sur la base des offres de la part des participants au marché. Les vendeurs et les acheteurs sont mis en relation par un intermédiaire, rôle que tient souvent la maison de vente. Les experts sont contactés par les vendeurs potentiels, et le commissaire-priseur lors de la vente adjuge les biens aux acheteurs. Le but du vendeur est d’obtenir le maximum de profit de son œuvre, tandis que l’acheteur (buyer) vise à acquérir ce bien au prix le plus bas. La vitesse et l’efficience de ces échanges en expliquent aussi le succès.

b. Historie de Christie’s

James Christie ouvre la maison de ventes Christie’s à Londres en 1766. La légende raconte que son habilité était telle que la satire de l’époque le surnommait « le séduisant orateur », capable de « vendre le brouillard aux londoniens ».

c. Chiffres clés

La vente record du Salvator Mundi (450,3$ million) couronne une excellente année pour la maison, marquée par un total des résultats des ventes de 5,1£ milliards (6,6$ milliards), et une croissance du 26% par rapport à 2016.

Remarquables sont aussi les résultats des ventes en ligne qui ont augmenté de 12% jusqu’à 55,9£ millions (72,4$ millions) reflétant l’intérêt croissant des clients pour la plateforme.

Les clients européens et du Moyen-Orient ont dépensé 52% de plus en 2017 aux ventes Christie’s qu’en 2016.

Les ventes de Christie’s France ont été marquées par une croissance de 49%, notamment grâce à d’importantes collections privées. S’adjugeant le record de vente pour la France en 2017, Grand Femme II d’Alberto Giacometti, a été adjugé pour 24 907 500€ lors de la vente Avant-Garde le 19 octobre 2017. De même, Jim Crow de Jean-Michel Basquiat, a marqué la fin de la FIAC avec le très beau résultat de 15 007 500€.

d. Quelques données juridiques

La dénomination des œuvres : Décret Marcus n°81-255 du 3 mars 1981

  •  Œuvre de… / Œuvre par…/ Signature de… : Cette dénomination garantit que le tableau a bien pour auteur le maître en question. Sauf si le texte indique expressément des réserves.
  •  Attribué à : On ne rejette pas l’attribution de l’œuvre, cela rend vraisemblable l’authenticité du peintre mais il reste quand même un doute, c’est le cas le plus courant d’une œuvre non signée.
  •  Atelier de : On garantit que l’œuvre a été produite dans l’atelier du maitre ou sous sa direction et il faut normalement préciser une époque. En aucun cas l’œuvre est une œuvre originale de l’artiste.
  •  École de : Réalisé par un peintre élève du peintre cité, il en a été influencé. Dans le même atelier, influence, et même technique normalement du vivant ou maximum 50 ans après sa mort.
  •  Dans le gout de… / manière de… / genre de… /un suiveur de… / d’après… / style… : Ces termes ne confèrent aucune garantie particulière d’identité de date ni d’artiste.
  •  Style : Le terme style, suivi d’une période historique, d’un siècle ou d’une époque, écarte toute garantie de datation
  •  Copie de : Il s’agit d’une imitation intégrale et servile d’une œuvre déterminée. Ce n’est en aucun cas un original. Une copie a quand même une certaine valeur en fonction de sa qualité ou de son ancienneté, mais elle ne la rattache pas à l’œuvre originale.

Toutes ces appellations sont liées à la garantie d’authenticité. Mais comment les interpréter correctement ? Si le contrat est ambigu, il faudra essayer de savoir ce que les parties en ont perçu. Quelle était l’intention commune des parties ?

Art 1162 du Code Civil : dans le doute la convention s’interprète contre celui qui a stipulé et en faveur de celui qui a contracté l’obligation et en faveur de l’acheteur.

Droit de préemption :

Le droit de préemption permet à l’État de se substituer au dernier enrichisseur d’un bien dans le cadre d’une vente aux enchères publiques. L’État acquiert le bien, en lieu et place de l’acheteur et sans entrer dans le jeu des enchères, au dernier prix annoncé par le commissaire-priseur habilité ou judiciaire. La préemption n’est exercée, en principe, que pour les biens représentant un intérêt majeur pour la collectivité, dans le domaine des œuvres d’art et dans celui des archives privées.[1]

Garantie de prix

La maison aux enchères peut garantir au vendeur un prix d’adjudication minimal du bien proposé à la vente, qui est versé quel que soit le montant d’adjudication du bien. Si le bien a été estimé, ce prix ne peut pas être supérieur à l’estimation basse.  

[1] Toutes les définitions juridiques ont été saisies en partie ou dans leur intégralité du Petit dictionnaire des ventes aux enchères, Paris, La documentation Française, 2005.

 

2. Spécificités du marché et de ses tendances

a. Les ventes d’art contemporain et d’après-guerre

En 1977, une toile de Roy Lichtenstein, Sailing Boats, est vendue aux enchères chez Christie´s pour 28 400 dollars. Aujourd’hui, le record du monde pour une œuvre de cet artiste s’élève à près de 45 millions de dollars, soit un montant presque 1600 fois supérieur !

On trouve résumé dans cet exemple l’explosion sans précédent du marché de l’art contemporain depuis la fin des années 1970, phénomène qui n'a pas cessé de s'amplifier, surtout depuis le début des années 2000.

C'est donc en 1977 à Londres et à New York que Christie's organise pour la première fois de son histoire des ventes dont le catalogue est exclusivement consacré à l’art contemporain, ces deux ventes cumulant un produit de 1,4 million de dollars. A New York en 2013, Christie’s bat par deux fois le record pour une vente d’art contemporain, en totalisant successivement 495 millions de dollars en mai puis 691 millions en novembre... Ces chiffres peuvent laisser rêveur, ou donner le tournis.

Quelques dates clés jalonnent le chemin parcouru entre ces deux étapes. 

En 2004, pour la première fois, une vente d’art contemporain dépassait les 100 millions de dollars. Une réelle euphorie s’empare alors d’un marché que rien ne semble pouvoir arrêter. Chaque saison, les ventes sont rythmées par des records successifs, jusqu’à dépasser un total vendu de 300 millions de dollars en mai 2007. Résultat de cette course effrénée : cette même année - ce qui ne s'était jamais vu dans l'histoire de Christie's - le département d'Art Contemporain dépasse en chiffres celui de l'Art Impressionniste et Moderne et devient le premier contributeur aux résultats du groupe.

La chute de 2008 n’en est que plus spectaculaire. L’art contemporain suit inévitablement et plus qu'une autre spécialité le mouvement général des marchés financiers : en novembre 2008, la vente de Christie’s à New York ne totalise que 113 millions de dollars et chute à 93 millions de dollars en mai 2009 ; des chiffres divisés par trois par rapport à ceux de 2007 et tels que l’on avait perdu l’habitude d’en voir dans ce département ! Ce déclin n’affecte pas également toutes les spécialités puisque l’on voit croître alors - par un effet inévitable de vases communicants - la part des secteurs plus classiques dans les résultats du groupe, ses acteurs et collectionneurs d’arts classiques étant beaucoup moins touchés par la crise financière. La part des ventes de tableaux anciens passe ainsi de 5% en 2008 à 10% en 2009, avant de retomber à 5% dès 2010. La parenthèse est donc rapidement refermée. Dès 2011, l’art contemporain repasse en tête des ventes et creuse l’écart avec les autres spécialités ; en 2012, la crise n’est plus qu’un mauvais souvenir !

Depuis, l’enthousiasme des acheteurs pour l’art contemporain ne faiblit pas et l’on peut considérer l’année 2013 comme celle de tous les records. Elle s’est achevée à New York en novembre dernier sur une vente à couper le souffle. Un triptyque de Francis Bacon devenant, à 142,4 millions de dollars, le record absolu d'une adjudication dans l’histoire des enchères. Un chiffre qui laisse rêveur quand on se souvient de la première vente d’art contemporain chez Christie’s en 1977 qui totalisait 1,4 million de dollars...

Au-delà des prix, il faut retenir que le classement des meilleures adjudications de l'histoire s'est retrouvé de facto bouleversé : les œuvres classiques en ont pratiquement disparu. Le premier tableau ancien, Le Massacre des Innocents de Pierre-Paul Rubens (vendu à New York en juillet 2002, 76,7 millions de dollars) n'arrive qu'en 15ème position ; Francis Bacon dépasse Edvard Munch et Pablo Picasso, respectivement second et troisième. Les peintres impressionnistes (Van Gogh, Monet et Renoir) sont relégués après la dixième place. Ils ne figurent plus dans le fameux « Top Ten ».

Arrêtons-nous un instant sur ce qu’il faut bien appeler les nouvelles « stars » du marché, car l'on peut parler de triomphe pour désigner l’accueil aujourd'hui réservé par le marché aux artistes des XXe et XXIe siècles. La plus grande part de la croissance en valeur du marché de l'art contemporain repose sur l’émergence d’un ensemble d’artistes dont les œuvres s'arrachent littéralement : Francis Bacon, Mark Rothko, Jean-Michel Basquiat, pour qui le record est passé au cours des seules deux dernières années de 14,6 à 48,8 millions de dollars. Parmi les artistes vivants, Jeff Koons et Peter Doig font figure de grands favoris et comptent parmi ceux qui ont profondément bousculé le marché, prouvant qu’ils pouvaient atteindre, voire dépasser la cote d’artistes décédés. Le constat est d'ailleurs similaire pour la photographie contemporaine avec des artistes aussi divers qu’Hiroshi Sugimoto, Cindy Sherman ou Andreas Gursky, dont Rhein II, adjugé 4,3 millions de dollars, qui établissait en 2011 le record du monde pour une photographie.

Impossible pour autant de négliger la place croissante des artistes chinois, surreprésentés dans le « Top 100 » des artistes les mieux vendus, et bénéficiant sans doute encore d’un large potentiel de développement. L’exemple de Zeng Fanzhi est à cet égard bien révélateur : alors que Mask series – No. 21 and 31, class 1 grade 3, sa première œuvre à être présentée aux enchères, était acquise en 2004 à Hong Kong par un collectionneur américain pour 12 270 dollars, quatre ans plus tard, une autre de ses œuvres, Mask Series 1996 No.6, était acquise par un collectionneur taïwanais pour près de 10 millions de dollars.

Quelles sont les raisons principales de cette croissance ? Avant tout, la mondialisation du marché, portée aussi bien par les acheteurs que par les artistes. Si la place de Hong Kong bénéficie d’une assise désormais ancienne, le marché asiatique ne s’y limite plus. Les maisons de ventes qui n’avaient jusqu’à présent que des bureaux de représentation en Chine continentale cherchent désormais à s’y enraciner, à l’exemple de Christie’s qui a organisé en septembre à Shanghai sa première vente, la seconde s'y déroulant dans quelques jours. En décembre 2013, Christie’s  réalise une première vente à Mumbai pour se rapprocher de sa clientèle indienne qui n'a cessé de se développer ces dernières années.

Un nouveau profil d’acheteurs est apparu, souvent issus de pays dits émergents, très fortunés. Ils ont contribué à renouveler le marché en profondeur. Ils sont - comme les collectionneurs occidentaux classiques - à la recherche de « trophées », ces œuvres rares, potentiels chefs-d’œuvre de demain, quasi introuvables dans les spécialités traditionnelles comme la peinture ancienne ou l'art impressionniste et moderne. Aujourd'hui, c’est incontestablement l'Art contemporain et d'après-Guerre qui offre à ces collectionneurs mondialisés les plus nombreuses occasions d’acquérir des œuvres d’exception et qui explique en très grande partie la croissance extraordinaire de ce marché ces dix dernières années. Certains diraient également que ces nouveaux collectionneurs seraient plus intéressés par la valeur spéculative des œuvres par rapport aux Occidentaux qui restent attachés à la valeur artistique. L’essor des fondations dans le monde Occidental, est peut-être un contre-exemple à apporter.

b. Le cas du Salvator Mundi

Cette œuvre de Léonard de Vinci est un bon support de réflexion car il s’agit d’une pièce rarissime qui a déchaîné la chronique. On considère connaître moins d’une vingtaine de tableaux de Leonard de Vinci au monde, tous présents dans de grands musées internationaux. Il s’agissait donc du dernier Léonard de Vinci en main privée.

Le tableau a une histoire assez rocambolesque, il semble être passé par les mains du roi d’Angleterre, puis perdu et réapparu dans l’entre-deux-guerres. Ayant attiré l’attention du marché, la toile a été restaurée et a enfin regagné sa splendeur originale. En 2011 elle a été intégrée dans l’exposition monographique sur Leonard de Vinci à la National Gallery à Londres et a enfin été reconnue comme authentique par les spécialistes (Carmen C. Bambach, Pietro Marani, Maria Teresa Florio et Martin Kempt).

La vente s’est finalement déroulée en novembre 2017 au centre Rockefeller de New York. Estimé à 60 millions de dollars, le lot a atteint le chiffre record de 450 312 500 $. L’extraordinaire résultat ne concerne pas que le prix astronomique[2] (plus que le double du dernier record du monde les Femmes d’Alger (Version ‘o’) de Picasso) mais aussi l’habileté de la maison à construire une histoire autour de l’œuvre.

Quelles sont les possibilités d’acquérir une telle œuvre désormais ? Qui peut se le permettre ? Les grands musées européens se plaignent de la rareté des œuvres, tandis que de plus en plus de fondations sont créées, et que des nouveaux musées ouvrent dans les pays d’Asie et du Moyen-Orient. La plus grande partie de ces œuvres quittent donc le marché et vont vivre dans ces grandes fondations. C’est pour cela aussi que Christie’s et Sotheby’s ont changé leur marché et ont tout misé sur le marché d’art contemporain.

[2] MOORE Susan, «The sale of ‘the last Leonardo’ is a triumph for the dark art of marketing», Apollo, 16 novembre 2017 [online]

 

3. Les rouages des ventes aux enchères

a. Notion de marché primaire / marché secondaire

Une œuvre d’art du marché primaire (ou premier marché) est une œuvre vendue pour la première fois dans une galerie ou au sein d’une foire d’art, il s’agit d’œuvres d’artistes contemporains. Le marché secondaire (ou second marché) correspond à la revente d’une œuvre, souvent en maison de vente ou dans des ventes de gré à gré*.

b. Le parcours d’une œuvre du vendeur à l’acheteur

Phase de recherche : plusieurs situations se présentent pour préparer une vente. Un collectionneur peut vouloir se défaire de sa collection, ou un décès peut subvenir dont les héritiers voudront disperser la collection. Dans ce cas tous les lots de la vente appartiennent à la même personne. Ou alors, la maison de vente peut définir un thème de vente (le département Design par exemple souhaite organiser une vente sur le design italien), et la maison de vente cherchera des vendeurs qui souhaitent se séparer d’un ou plusieurs objets.

Phase de documentation : recherche sur des bases de données en ligne tels que Artprice, Artnet qui présentent des références sur l’œuvre en question (références bibliographiques, historique des ventes de l’œuvre etc.), sur des œuvres semblables ou du même artiste. Cela permet de donner une première idée aux spécialistes sur l’œuvre, sa rareté, et une première estimation.

Ensuite, le vendeur doit pouvoir assurer la garantie de la provenance du bien (qu’il ne s’agisse pas d’un bien volé).  Si la provenance est incertaine, voir si l’œuvre ne figure pas dans les bases de données online ni dans les catalogues raisonnés regroupant la totalité de l’œuvre de l’artiste, la maison se charge de contacter les fondations, les archives ou les experts des artistes pour leur demander un certificat d’authentification.

Il est possible que l’œuvre n’ait pas été recensée car n’ayant jamais changé de propriétaire (exemple des œuvres provenant des collections privées ayant reçu l’œuvre directement de l’artiste, ou des œuvres d’Art Africain collectées sur place par un collectionneur). Si la documentation de l’œuvre ne suffit pas à en prouver l’authenticité ou la provenance, la maison ne pourra pas vendre le bien. Une fois confirmée la véracité de l’œuvre et après en avoir cerné les qualités intrinsèques (dimensions, état de conservation), les spécialistes peuvent procéder à l’évaluation du bien.

Le contrat de vente : Négociation concernant le mode de vente (vente publique/vente privée) et les frais à appliquer ainsi que l’éventuel prix de garantie.

Si le client convient pour une vente privée, les spécialistes se chargent de relier le vendeur à des possibles acquéreurs. Dans le cas des ventes publiques, les spécialistes insèrent le bien dans la vente la plus adaptée pour le bien.

Une fois les œuvres recensées, les départements procèdent à la création du catalogue de la vente, dont la date a été préalablement fournie aux vendeurs et aux potentiels acheteurs. Les spécialistes s’engagent donc dans un travail de recherche pour combler les informations manquantes et donner ainsi l’estimation la plus adaptée au bien. C’est la richesse de leur connaissance qui ajoute aussi de la valeur aux œuvres. On cherche également des œuvres de « comparaison » (souvent œuvres du même artiste aux dimensions semblables) à rapprocher à l’œuvre en vente pour donner aux clients une idée plus précise du lot et de l’estimation proposée.

c. Ventes publiques / ventes privées

Les « private sales » sont des tractations privées qui représentent une alternative valide aux ventes publiques car elles peuvent cibler les besoins spécifiques de certains clients. Christie’s a progressivement augmenté ce secteur, comme le montre le fait qu’en 2014 ce type de ventes constituaient 17% du total des ventes, c’est-à-dire 1,2 milliard de dollars et la croissance annuelle de ce secteur est établie à 18%.

On rappelle en guise d’exemple, la célèbre vente du tableau de Klimt, Portrait de Adèle Bloch Bauer, vendu par Christie’s à Ronald Lauder pour 135 millions de dollars.

 

4. Présentation des différents métiers

a. Le commissaire-priseur

Personne titulaire d’un diplôme ou d’une habilitation à diriger les ventes. Il s’agit, en France, des seules personnes à pouvoir diriger les ventes, désigner les adjudicataires, déclarer qu’un bien n’est pas adjugé et dresser le procès-verbal de la vente.

b. Clerc

Collaborateur du commissaire-priseur, il réalise des expertises et des inventaires, prépare la vente, renseigne et prend des ordres d’achat pendant l’exposition. Il présente parfois des lots pendant la vente.[3]

[3] Petit dictionnaire des ventes aux enchères, Paris, La documentation française, 2005.

c. Expert / expert agréé / Spécialiste

Professionnels choisis pour leurs connaissances techniques, intervenant de manière habituelle en vue de reconnaitre l’authenticité et d’apprécier la valeur des objets, œuvres d’art et pièces qui leur sont présentées, moyennement une rémunération. Ces professionnels peuvent exercer de manière indépendante, à titre « d’experts » stricto sensu, ou comme collaborateurs salariés d’un commissaire-priseur, on parle alors de « spécialistes ».

 

 

II/ A quoi correspond le prix d’une œuvre ?

 

« Les prix de l’art sont déterminés par la rencontre de la rareté, réelle ou induite, et du désir à l’état pur, irrationnel, rien n’étant plus manipulable que le désir… Un prix juste est le prix le plus élevé qu’un collectionneur puisse être incité à payer. »

– Robert Hughes, critique d’art

 

1.Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ?

Il faut distinguer les œuvres d’art des biens d’occasions, c’est-à-dire des meubles corporels susceptibles de réemploi que l’on peut vendre en bon état ou restauré mais qui ne sont pas des œuvres d’art.

Au contraire, l’on considère œuvres d’art :

Tableaux, collages, peintures et dessins à l’exclusion des dessins d’architecte, d’ingénieurs, industriels et les fonds d’ateliers.
Des gravures et des estampes si elles sont tirées à numéro limité, à l’exception des procédés mécaniques ou photomécaniques (une photocopie donc ne l’est pas).
Articles de bijouterie si les articles sont faits entièrement par un artiste.
Tapisseries, textiles muraux si faits par un artisan et dans un max. de 8 exemplaires.
La céramique si ce sont des objets édités et signés par l’artiste.
Les photographies si elles sont prises par l’artiste ou sous son contrôle, signées, numérotées et dans un max. de 30 exemplaires, dans tout support confondu.

On peut définir une œuvre d’art comme un bien rare, durable, qui offre à son propriétaire du plaisir esthétique ainsi que des avantages sociaux et financiers. Elle ne procure pas de revenus, mais, en étant un bien meuble, elle peut être revendue avec une éventuelle plus-value, elle constitue donc un objet potentiel de placement alternatif à d’autres actifs et donc support de spéculation.

 

2.La valeur d’une œuvre

La valeur d’une œuvre est le résultat de différents facteurs « scientifiques » et de valeurs « symboliques » ou « subjectives ». Il faut considérer l’état de conservation, la rareté de l’œuvre et les effets de mode. Cette dernière valeur est tant sensationnelle qu’aléatoire et éphémère.

a.La valeur scientifique

Il s’agit de valeurs liées à l’état de conservation, le plus souvent donc des données objectives. Cela peut comprendre :

La restauration et l’encadrement : La restauration peut être minime ou pas. L’encadrement est également très important. Pour les peintures impressionnistes par exemple l’on cherche à mettre des cadres originaux du XVIIIe siècle car cela ajoute de la valeur au tableau. De même, pour les œuvres de la Renaissance italienne, on cherche des encadrements appropriés.

Les dimensions : les dimensions d’une œuvre peuvent en déterminer le prix

Pour déterminer l’état d’une œuvre, les spécialistes effectuent des constats d’état sur son intégrité, puis, si nécessaire ils procèderont à des analyses complémentaires :

  • Analyse au microscope : permet de travailler sur les craquelures, les surfaces, les signatures et les lacunes.
  • Les ultraviolets permettent une étude encore plus importante sur la qualité de la signature et les repeints.
  • Les infrarouges : c’est une analyse qui se fait en laboratoire, on peut y voir les dessins préparatoires, les repentirs et les inscriptions.
  • La radiographie : on voit les parties préparatoires, la touche des artistes.
  • Puis si l’on veut aller plus loin on va dans l’analyse des pigments et liants.
  • Thermoluminescence pour les céramiques.
  • Dendrochronologie : analyse des bois.

b.La subjectivité de la cotation et autres facteurs déterminants

Outre ces qualités matérielles, d’autres facteurs rentrent dans l’évaluation d’une œuvre d’art, il s’agit de valeurs symboliques, esthétiques, historiques, plus subjectives, liées à la perception personnelle, à l’œil, la science restant un outil qui vient s’ajouter à la connaissance apportée par les experts.

Un facteur influant sur la valeur est par exemple son pedigree, c’est-à-dire sa provenance. Des provenances mythiques (voir la vente de la Collection David et Peggy Rockefeller) ajoutent évidemment de la valeur à l’œuvre.

De même, si une vente présente l’œuvre d’un artiste qui a été absent pour des années du marché, cela peut bien-sûr apporter de l’intérêt à l’objet en question, car cela relève de la rareté, c’est le cas du Salvador Mundi de Leonardo da Vinci (v. 1500), constituant un évènement exceptionnel et dès lors extraordinaire dans son genre.

Enfin, il ne faut pas oublier les facteurs émotionnels qu’une œuvre peut susciter et qui font que cette œuvre est considérée comme particulièrement belle ou émouvante par quelqu’un.

 

Annexes

 

1. Glossaire

 

  • Enchère : offrir une somme s’argent plus haute de celle qui vient d’être annoncée. La dernière enchère est la gagnante.
  • Folle enchère : est le fait pour un acheteur d’avoir acquis un bien qu’on se révèle dans l’incapacité de payer, quelle qu’en soit la raison.  Le bien peut alors être remis en vente, le fol enrichisseur devant acquitter la différence entre le prix pour lequel il s’était porté acquéreur et le prix définitivement obtenu lors de la remise en vente (Article L 321-14 du Code de commerce).
  • HP : Hammer Price = prix du marteau  
  • BP : Buyer’s Premium = commissions à débiter à l’acheteur
  • Bought-in : lorsqu’un bien invendu est acheté par la maison de vente à la suite de la vente
  • Vente de gré à gré : Transmission d’un bien ou d’un droit par la libre manifestation des parties prenantes. S’oppose à la vente forcée, qui est une vente publique par voie de justice ou par adjudication.

 

2. Bibliographie

 

• CATALANO Bianca, Il mercato delle case d’aste Christie’s e Sotheby’s: il caso delle Italian Sales, Venise, Università Ca’Foscari, 2013-2014.

• CHAMPIN Gérard (dir.), Petit dictionnaire des ventes aux enchères, Paris, La documentation française, 2005.

• COLBOC Gervanne, Les ventes aux enchères, Paris, Larousse, 2004.• MOULIN Raymonde, Le marché de l’art, mondialisation et nouvelles technologies, Paris, Flammarion, 2000.

• POWELL Nicholas, Christie’s, Paris, Editions Assouline, 1999.

 

 

 

 

 

 

 

 

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EXPLOITATION PEDAGOGIQUE ( Judith LEVERBE)

 

I.  QCM sur l’étude de cas  (plusieurs réponses peuvent être valides):

 

Question 1 : Le marché primaire de l’art porte sur :

a) la vente d’une œuvre d’un artiste vivant

b) la  première vente  d’une œuvre dans une galerie ou lors d’une foire d’art

c) la revente d’une œuvre  en maison de vente

 

Question 2 : Sur le marché de l’art, le droit de préemption permet à l’Etat :

a)  de fixer le prix d’une oeuvre et de l’acheter pour un musée public

b) d’interdire la sortie du territoire d’une oeuvre d’art

c) d’acquérir une œuvre à la place de l’acheteur, au prix annoncé par le commissaire-priseur.

 

Question 3:  Aujourd’hui les ventes d’oeuvres d’art contemporain représentent environ :

a) 60 % des ventes

b) 30 % des ventes

c) 15 % des ventes

 

Question 4 : La maison de ventes Christie’s a été ouverte à Londres :

a) en 1766

b) en 1789

c) en 1866


 

Christie's

II.  Le marché de l’art : un marché comme les autres ? (niveau seconde)

 

Lorsqu’il y a une sécheresse dans le Sud de l’Europe, le prix de l’huile d’olive augmente dans les supermarchés partout en Europe. Lorsque les Jeux Olympiques se sont tenus en Grèce en 2004, les prix des chambres d’hôtel à Athènes ont flambé. Lorsqu’une guerre éclate au Moyen-Orient, le prix du pétrole augmente en Europe et le prix d’une Mercédès d’occasion baisse. Qu’est-ce que ces évènements ont en commun ? Ils relèvent tous l’action de l’offre et de la demande. L’offre et la demande sont deux mots que les économistes utilisent très souvent et pour de bonnes raisons. L’offre et la demande sont des forces qui animent les économies de marché. Elles déterminent la quantité produite de chaque bien et le prix auquel il sera vendu. (…) Les termes offre et demande font référence au comportement des individus en interaction au sein des marchés. Un marché est défini comme un groupe d’acteurs ou de vendeurs d’un bien ou d’un service particulier.  

Gregory N. Mankiw, Mark P. Taylor, Principes de l’économie, de Boek, 2010.

 

Questions :

  1. Qui  sont les offreurs d’un bien ? Qui sont les demandeurs ?
  2. Sur quel « lieu » offreurs et demandeurs se rencontrent-ils ?
  3. Dans l’étude de cas Christie’s, qui sont les demandeurs ? Qui sont les offreurs ?
  4. Dans quels lieux physiques le marché de l’art se tient-il ?

Christie's

III . Le bien artistique : un bien comme les autres ? (niveau Première)

 

Document 1

La quantité demandée d’un bien est la quantité de ce bien que les acheteurs souhaitent et sont capables d’acheter. Comme nous pourrons le voir, de nombreuses choses déterminent la quantité demandée d’un bien, mais lorsqu’on analyse le fonctionnement des marchés, un déterminant joue un rôle central, le prix du bien. Si le prix des glaces augmentait jusqu’à 20 euros par boule vous achèteriez moins de crème glacée. Vous pourriez acheter une sucette glacée à la place. Si le prix de la glace tombait à 0,20 euro par boule, vous en achèteriez plus. Comme la quantité demandée diminue lorsque le prix augmente et comme elle augmente lorsque le prix diminue, nous disons que la quantité demandée est négativement reliée au prix. Cette relation entre la quantité demandée et le prix est vraie pour la plupart des biens dans l’économie et elle s’applique si largement que les économistes l’appellent la loi de la demande : toutes choses égales par ailleurs, quand le prix d’un bien augmente, la quantité demandée du bien diminue et quand le prix diminue, la quantité demandée augmente.

Gregory N. Mankiw, Mark P. Taylor, Principes de l’économie, de boek, 2010.

 

Document 2

Dans l’animalerie des biens de consommation, il en est qui vont échapper aux comportements réguliers et intuitifs (…) car ils vont faire appels à des comportements sophistiqués de la part des agents. (…) Il existe des biens,dits de Veblen,dont la consommation augmente avec le prix (…) ; ce sont les biens dont la satisfaction augmente s’ils sont plus chers. Par exemple, on peut tirer un plaisir supplémentaire de rouler en Porsche parce que c’est un véhicule cher et donc inaccessible à beaucoup (…). On parle aussi de biens de consommation ostentatoire, comme le menhir d’Obélix et Compagnie, que l’on achète que parce qu’il rend jaloux les voisins.

 Source : Etienne Wasmer, Principes de microéconomie, Pearson, 2010

 

Questions :

  1. Qu’appelle-t-on la « loi de la demande » ?
  2. Donnez un exemple de votre choix pour illustrer la « loi de la demande ».
  3. En quoi les biens de Veblen n’obéissent-ils pas à la « loi de la demande » ? 
  4. Quels sont, dans les exemples suivants, les biens qui relèvent d’un effet Veblen ?

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IV  Valeur et prix : 2 approches différentes ? (niveau Première)

 

On doit observer que le mot valeur a deux significations différentes, et exprime tantôt l’utilité de quelque objet particulier, et tantôt le pouvoir d’acheter d’autres marchandises que la possession de cet objet transmet. On peut l’appeler l’une « valeur d’usage », l’autre « valeur d’échange ». Les choses qui ont la plus grande valeur d’usage ont souvent peu ou pas de valeur d’échange ; et, au contraire, celles qui ont la plus grande valeur d’échange ont souvent peu ou pas de valeur d’usage. Rien n’est plus utile que l’eau. Mais l’eau n’achète presque rien, on ne peut presque rien obtenir en échange. Au contraire, un diamant n’a presque aucune valeur d’usage, mais on peut souvent obtenir en échange une très grande quantité de marchandises.

Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des Nations (1776) , PUF, 1995

 

Questions :

  1. Quel est le paradoxe relevé par A. Smith ?
  2. Formuler une définition de la valeur d’usage et de la valeur d’échange.
  3. Parmi les biens suivants, certains ont une forte valeur d’échange, d’autres une forte valeur d’usage. Repérez les uns et les autres.

 

 

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V. La fixation du prix de l’œuvre d’art (niveau Première)

Exercice 1

Le commissaire-priseur est quelqu’un qui collecte les offres et les demandes et alloue la production en fonction des prix que lui indiquent les individus. Il collecte toute l’information par tâtonnements, s’il voit qu’un prix est trop élevé il le baisse et s’il voit qu’un prix est trop faible ; il l’augmente, jusqu’à parvenir à un prix d’équilibre.

Source : Etienne Wasmer, Principes de microéconomie, Pearson, 2010

 

Questions :

  1. Quel est le rôle du « commissaire-priseur » ?
  2. En théorie, que se passe-t-il sur un marché où les offres sont supérieures aux demandes ?
  3. Dans le cas d’une vente d’une œuvre unique de Giacometti par Christie’s, quel est le rôle du commissaire priseur ?

 

Exercice 2

Ce marché obéit à des règles bien particulières : les prix ne doivent jamais baisser. La directrice d’un grand musée privé allemand raconte que pendant le pic de 2006-2008, période hautement spéculative tant dans le domaine de la finance que dans celui de l’art, « tout le monde avait peur que les articles ne se vendent pas. Car, quand une œuvre ne trouve pas preneur aux enchères, elle est cramée... L’intérêt du marchand, c’est de soutenir la cote de son artiste, il va donc se dire : “Si personne ne veut de ses tableaux, je les rachète moi-même aux enchères, je les stocke, et dans deux ou trois ans je les remets en vente.” Chacun veut sauver son marché ». Une stratégie largement répandue. (…)

 Franz Schulteis,  www.monde-diplomatique.fr

 

Questions :

  1. En l’absence d’enchères, le commissaire-priseur peut-il baisser le prix d’une œuvre d’art ?
  2. Quelle sont les stratégies des collectionneurs ou des marchands face à la baisse de la cote des œuvres d’un artiste qu’ils soutiennent ou possèdent déjà ?

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VI . Préparation au Baccalauréat :

 

Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire

Sujet : A l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que le marché de l’art est un marché particulier.

 

Document 1

Les maisons de vente aux enchères sont au cœur de ce système socio-économique, un système en évolution, qui voit glisser et s’estomper limites et barrières.

Ces enchères sont caractérisées par des règles bien précises qui déterminent l’allocation des ressources et des prix sur la base des offres de la part des participants au marché. Les vendeurs et les acheteurs sont mis en relation par un intermédiaire, rôle que tient souvent la maison de vente. Les experts sont contactés par les vendeurs potentiels, et le commissaire-priseur lors de la vente adjuge les biens aux acheteurs. Le but du vendeur est d’obtenir le maximum de profit de son œuvre, tandis que l’acheteur (buyer) vise à acquérir ce bien au prix le plus bas. La vitesse et l’efficience de ces échanges en expliquent aussi le succès.

Extrait de l’Etude de cas Christie’s, Melchior.fr

 

 Document 2

 Pour que la régulation par les prix soit optimale (le prix est la va­leur d’échange d’une marchandise), donc pour que l’économie soit réellement et totalement une économie de marché (système écono­mique régi par la concurrence et par la loi du marché – c’est-à-dire la loi de l’offre et de la demande), il est nécessaire que la concurrence (compétition entre les offreurs sur un même marché) soit effective et que soient donc respectées les conditions de la concurrence pure et parfaite, c’est-à-dire les conditions qui assurent une libre varia­tion des prix et permettent à la loi de l’offre et de la demande d’être opérante :

– l’du marché (multitude d’offreurs et de demandeurs) est nécessaire pour qu’aucun des agents ne puisse à lui seul maîtri­ser les prix ou le niveau de la production ;

– grâce à l’homogénéité des produits (les prix sont semblables afin d’être comparables), la concurrence s’effectue sur le prix et pas sur la qualité du produit ;

– la libre entrée, la libre sortie du marché et la mobilité des fac­teurs de production permettent de fluidifier ce dernier ;

– la transparence du marché permet à tous les agents d’obtenir toutes les informations nécessaires.

La désigne le mécanisme selon lequel les prix diminuent lorsque l’offre est supérieure à la demande et augmentent lorsque la demande est supérieure à l’offre, ce qui induit un rééquilibrage. Ce mécanisme n’est effectif que si le prix est parfaitement flexible.

 Dictionnaire de Sciences Economiques et Sociales,Bréal, 2018

 

Document 3

Le marché de l'art est opaque, et cela tient notamment à des facteurs divers, avec pour épine dorsale la subjectivité de la valeur des objets d'art, attenante aux enjeux émotionnels, de réputation et de confiance. Qui plus est, les bulles spéculatives peuvent toujours trouver une justification dans l'essence-même de l'art : son unicité ; renvoyant l'interprétation des flux à un relativisme au cas par cas. Tout le régime des cotes est, d'ailleurs, lui-même soumis à des critères aussi différents que l'influence et la réputation du collectionneur, la puissance de la demande, la rareté de l'offre, le pédigrée, la prestance, de l'œuvre ou encore l'aura mythique de l'artiste. De nombreux facteurs concourent à créer une opacité de plus en plus décriée comme, entre autres, l'anonymat des transactions.

 www.latribune.fr, 11 décembre 2015

 

Document 4

La vente de la collection d'art d'Asie du Fujita Museum d'Osaka par Christie's (1) a atteint 263 millions de dollars, avec seulement 31 lots. (…) La somme recueillie ce 15 mars avec cette seule vente du soir dépasse toutes les autres sessions dédiées à l'art asiatique organisées à ce jour (…). Cette collection avait été constituée autour de 1900 par l'industriel japonais Fujita, puis avait donné naissance en 1954 à un musée privé à l'initiative de ses enfants. Les oeuvres avaient été acquises auprès de Yamanaka, l'un des meilleurs marchands au monde, selon Christie's.

Et c'est bien la provenance qui a largement fait le prix. Alors que le marché de l'art est régulièrement l'objet de scandales au retentissement souvent planétaire, les acheteurs ont besoin de retrouver de la confiance. Surtout lorsque l'on constate que la contrefaçon réussit même à tromper des institutions prestigieuses : les conservateurs du château de Versailles ne se sont-ils pas fait escroquer avec de fausses chaises XVIIIe ?  (…)

Dans ces conditions, une provenance sûre fait office de garantie suprême. (…) De la même manière, les bronzes de Rembrandt Bugatti cédés par Alain Delon en novembre dernier, généraient 5,2 millions, plus du double de la recette attendue, la célébrité de l'acteur collectionneur venant rassurer et flatter les amateurs.

 (1) Vente réalisée par Christie’s à New York en mars 2017

www.lesechos.fr, 22 mars 2017

 

 

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EXPLOITATION PEDAGOGIQUE ( Virginie Jailloux)

Le marché de l’art est-il un marché atypique ? (niveau première)

 

I.  Qui échange quoi sur le marché de l'art ?

Document 1 : Qu’est ce qu’une œuvre d’art ?

Il faut distinguer les œuvres d’art des biens d’occasions, c’est-à-dire des meubles corporels susceptibles de réemploi que l’on peut vendre en bon état ou restauré mais qui ne sont pas des œuvres d’art.

Au contraire, l’on considère œuvres d’art :

• Tableaux, collages, peintures et dessins à l’exclusion des dessins d’architecte, d’ingénieurs, industriels et les fonds d’ateliers.

• Des gravures et des estampes si elles sont tirées à numéro limité, à l’exception des procédés mécaniques ou photomécaniques (une photocopie donc ne l’est pas).

• Articles de bijouterie si les articles sont faits entièrement par un artiste.

• Tapisseries, textiles muraux si faits par un artisan et dans un max. de 8 exemplaires.

• La céramique si ce sont des objets édités et signés par l’artiste.

• Les photographies si elles sont prises par l’artiste ou sous son contrôle, signées, numérotées et dans un max. de 30 exemplaires, dans tout support confondu.

On peut définir une œuvre d’art comme un bien rare, durable, qui offre à son propriétaire du plaisir esthétique ainsi que des avantages sociaux (prestige, distinction) et financiers. Elle ne procure pas de revenus, mais, en étant un bien meuble, elle peut être revendue avec une éventuelle plus-value, elle constitue donc un objet potentiel de placement alternatif à d’autres actifs1 et donc support de spéculation2.

Source : Extrait de l’Etude de cas Christie’s, Melchior.fr

Notes : 1. actif : support de richesse. Cela peut être un actif financier comme une action ou une obligation par exemple ou un actif réel comme un bien immobilier, de l’or, des objets d’art, des matières premières etc.

2. Spéculation : opération d’achat/revente dans le but de réaliser un gain. Le gain est une plus-value résultant de la différence entre le prix de vente de l’actif et le prix d’acquisition. Quand le prix de revente de l’actif est supérieur au prix d’achat, l’agent économique réalise une plus-value, dans le cas contraire, il réalise une moins-value.

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Activité

jeu n 1 : L’expérience du marché concurrentiel

 

Dans le marché de l’art, le marché des chromos est celui qui se rapproche le plus d’un marché de type concurrentiel. Mis en évidence par R. Moulin (1967), dans Le marché de la peinture en France, ce marché concurrentiel rassemble des œuvres relativement homogènes et substituables. L’artiste chromo produit des œuvres traditionnelles sans faire preuve d’originalité dans l’art pictural et les matériaux utilisés (portraits, marines…). Les ventes peuvent être effectuées directement par l’artiste sur une place de marché comme la place du Tertre à Paris. Les clients achètent ces peintures pour décorer l’intérieur de leur maison. Ces œuvres fondent leur valeur sur la qualité du travail du peintre (représentation fidèle de la nature et des hommes).

Pour comprendre le fonctionnement d’un marché parfaitement concurrentiel on doit faire quelques hypothèses : Sur ce marché, les peintures sont considérées comme parfaitement homogènes, de qualités identiques, donc parfaitement substituables. Offreurs et acheteurs sont supposés rationnels et parfaitement informés. Chaque vendeur veut vendre son tableau le plus cher possible à un acheteur qui veut au contraire l’acheter le moins cher possible. Le bien artistique vendu sur ce marché a uniquement une fonction décorative.

 

Voir l’activité « jeu numéro 1 »

 

Document 2 : Classification des œuvres d’art

L’art classique est un art de représentation du réel où les règles classiques de figuration, de perspective et les canons esthétiques sont respectées. […] L’artiste est un artisan qui peint des tableaux, recherche l’harmonie, la beauté des compositions quand il s’agit d’imiter la réalité, la nature.[…]

Depuis le début du XXème siècle et plus encore après-guerre, les avant-gardes artistiques n’ont eu de cesse de transgresser les frontières. [… ] Innovation, authenticité de la démarche et unicité du geste créateur sont au cœur de la création contemporaine.

L’art moderne rompt avec les canons de la figuration classique, mais respecte l’usage de matériaux traditionnels et exige une intériorité de l’artiste en gage de l’authenticité de la démarche. […] [L]es œuvres sont des peintures, des sculptures, l’artiste utilise des matériaux traditionnels, tout en opérant des ruptures dans les conventions1. […]

L’art contemporain [est] fondé sur la transgression des frontières qui définissent l’art pour le sens commun. […] [Le] travail de l’artiste […] se présente comme des expériences, des créations singulières, […] dont l’accès suppose d’être initié.

Notes :

1. Renvoie à l’ensemble des règles qui définissent la qualité artistique d’une œuvre, celles-ci évoluant selon les périodes de l’histoire. Jusqu’à la fin du XIXème siècle, période de l’art classique, la convention académique fondée par l’Académie Royale définit un étalon du Beau pour évaluer la qualité d’une œuvre d’art. Depuis le début du XXème siècle, la « convention académique » du Beau décline au profit d’une « convention d’originalité » qui marque la rupture par rapport à l’art classique (aussi appelé « art ancien »).

Source : N. Moureau et D. Sagot-Duvauroux, Le marché de l’art contemporain, Repères, La Découverte, février 2018

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II. Comment fonctionne le marché de l’art aujourd’hui ?

Document 3 : Quand l’auto-destruction spectaculaire d’une œuvre fait doubler sa valeur

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Document 4 : Qu’est-ce que le marché de l’art et quels sont les acteurs de ce marché ?

1. L’articulation des différents acteurs du marché de l’art

Le marché de l’art est une réalité internationale dans laquelle culture et commerce s’entrelacent. […] Le marché peut être défini comme un système d’offre et de demande qui relie les nombreux acteurs du monde de l’art : artistes, galeries, maisons de vente, collectionneurs et musées.

Les maisons de vente aux enchères sont au cœur de ce système socio-économique, un système en évolution, qui voit glisser et s’estomper limites et barrières.

Ces enchères1 sont caractérisées par des règles bien précises qui déterminent l’allocation des ressources et des prix sur la base des offres de la part des participants au marché. Les vendeurs et les acheteurs sont mis en relation par un intermédiaire, rôle que tient souvent la maison de vente. Les experts sont contactés par les vendeurs potentiels, et le commissaire-priseur lors de la vente adjuge2 les biens aux acheteurs. Le but du vendeur est d’obtenir le maximum de profit de son œuvre, tandis que l’acheteur (buyer) vise à acquérir ce bien au prix le plus bas. La vitesse et l’efficience de ces échanges en expliquent aussi le succès. […]

2. De la première vente à la revente d’une œuvre d’art

Une œuvre d’art du marché primaire (ou premier marché) est une œuvre vendue pour la première fois dans une galerie ou au sein d’une foire d’art, il s’agit d’œuvres d’artistes contemporains. Le marché secondaire (ou second marché) correspond à la revente d’une œuvre, souvent en maison de vente ou dans des ventes de gré à gré3.

Source : Extrait de l’Etude de cas Christie’s, Melchior.fr

 

Notes :

1. Enchère : offrir une somme d’argent plus haute que celle qui vient d’être annoncée. La dernière enchère est la gagnante.

2. Adjuger : attribuer aux enchères un bien à un acquéreur.

3. Vente de gré à gré : Cela signifie que vendeur et acheteur s'entendent librement entre eux sur les conditions de la vente.

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III. Comment se forme la valeur des œuvres d’art aujourd’hui ?

 

Document 5 : Comment se détermine la valeur artistique d’une œuvre aujourd’hui ?

1. Le rôle des instances de légitimation dans la définition de la valeur artistique d’une œuvre

L’action conjuguée des différents membres des instances de légitimation [comme les sociétés de ventes, les galeristes, les collectionneurs, les conservateurs de musée, les critiques d’art et les commissaires d’expositions] conduit à la création de nombreux indices artistiques qui attestent de la reconnaissance de la qualité du travail de l’artiste (achat muséal, expositions, catalogues, monographies, collections privées…). Les multiples lieux de rencontres [comme les grandes manifestations artistiques, les foires d’art, les vernissages, les inaugurations des nouveaux musées, les ouvertures de grandes expositions, les assemblées d’associations, les colloques etc.] constituent autant d’interactions au cours desquelles les agents s’informent, échangent leurs avis sur un nouvel artiste et s’influencent dans leurs évaluations. […] [En effet], de nombreux petits événements historiques témoignent de l’intérêt […] accordé à l’artiste. […] [Il en est ainsi de la] présence de l’artiste dans de nombreux musées et expositions internationales, et prix obtenus au cours des biennales.

2. Le Kunst Kompass, un outil pour évaluer la valeur artistique des œuvres d’art contemporain ?

[Le] classement des cent artistes vivants les plus réputés a été établi pour la première fois en 1970 par le journaliste Willi Bongard dans la revue allemande Kapital et est publié depuis régulièrement, Manager Magazin ayant pris le relais. La visée initiale de Bongard était de proposer une échelle objective de la valeur [artistique] des œuvres. […] Pour ce faire, des points sont attribués à des musées d’art contemporain, à des revues de la presse spécialisée internationale (Art in America, Flash Art…), à des expositions individuelles ou collectives (biennales, etc.).

Le tableau ci-dessus donne des exemples de la notation de musée utilisée par le classement Kunst Kompass en 2005.

Nombre de points attribués à quelques musées selon le Kunst Kompass

D’après Kunst Kompass 2008

3. Extrait du Kunst Kompass 2014 : classement des 10 premiers artistes

Source : N. Moureau et D. Sagot-Duvauroux, Le marché de l’art contemporain, Repères, La Découverte, février 2018.

 

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Document 6 : Le marché de l’art est-il efficient ?

Classement des artistes contemporains selon leurs chiffres d’affaires aux enchères en 2014 et selon leur classement dans le Kunst Kompass

Note :

(*) Artistes décédés, la référence est le classement Olympe du Kunst Kompass (liste de 20 noms) 

( ) Pour les autres (artistes vivants), la référence est le baromètre Kunst Kompass (liste de 100 artistes).

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Document 7 : Le rôle de l'information médiatique dans la détermination des prix

 

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Document 8 : la valeur des oeuvres d'art aussi attractive que la valeur les actions américaines ?

ndice Art contemporain : indice de la valeur globale des œuvres d’art contemporain

Indice Art d’après-guerre : indice de la valeur globale des œuvres d’art d’après-guerre.

Indice S&P 500 : indice de la valeur globale des actions américaines

Source : Artprice.com, Rapport annuel sur le marché de l’art 2018, « Le marché de l’art contemporain 2018 »

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Document 10 : Le marché de l’art, un marché potentiellement spéculatif ?

[…] Après sept années consécutives de hausse des prix, le marché de l’art a basculé en 2008. […] La crise des subprimes […] a impacté le marché de l’art dès le premier trimestre 2008. Les premiers signes de repli à l’échelle internationale se sont traduits par une baisse des prix de l’art de –7,5% sur le premier trimestre par rapport au niveau des prix enregistrés au 4ème trimestre 2007. Il faut remonter à la déflagration de 1991-1992 pour observer un tel effondrement. […]

Dans les années 2000, la demande s’est multipliée et mondialisée, notamment avec l’émergence de nouveaux collectionneurs fortunés venus d’Asie, de Russie et du Moyen-Orient. En réponse à cette demande accrue […], le nombre d’oeuvres d’art mises à l’encan a progressé de 47% sur la décennie. Dans cette pléthore de lots, les acheteurs ont opéré un tri sévère comme l’indique les taux d’invendus oscillant entre 31% et 36% depuis le début du millénaire. En 2008, l’augmentation du nombre de lots soumis à enchères fut explosive, en hausse de 20% par rapport à 2007 qui était déjà une année record ! Le nombre d’œuvres ravalées2 n’a jamais été si important : il concerne 37,8% des lots présentés sur l’année 2008, dont un pic de 45% pour couronner un mois de décembre des plus frileux en salles. […]

[La] bulle spéculative atteignait son pic en 2007, soutenue par 1 254 adjudications supérieures au million de dollars, soit autant que sur les années 2005 et 2006 cumulées. En 2008, le marteau est tombé 1 090 fois au-delà du million, dont 65 fois pour Damien Hirst, 45 pour Andy Warhol, 22 pour Gerhard Richter, 19 pour Richard Prince, 18 pour Jeff Koons. L’accélération des enchères millionnaires pour des artistes vivants illustre aussi un phénomène de starisation de quelques élus de l’art contemporain, à la cote gonflée par des vacations3 annoncées comme de véritables spectacles. […]

La nouvelle génération de collectionneurs a investi en masse sur des artistes de leur époque, avec lesquels ils se sentent en phase mais aussi sur les signatures les plus spéculatives du moment. La nouvelle configuration du Top 10 des artistes en témoigne avec deux artistes vivants caracolant parmi les meilleurs produits de ventes cette année : Damien Hirst et Gerhardt Richter. L’art d’après-guerre (artistes nés entre 1920 et 1944) et contemporain (artistes nés après 1945) représente 32,3% des transactions de Fine Art et près de 35% du chiffre d’affaires mondial. L’art le plus récent fut en 2008 le plus prompt à dégager des enchères à six chiffres. […] Secteur le plus volatil4 du marché, l’art contemporain est le premier à souffrir et essuie des réajustements de prix des plus sévères : l’indice des prix d’Artprice accuse une chute de –34,4% sur l’année, la plus violente toutes périodes confondues, gommant deux années de spéculation pour revenir au niveau de prix de 2006. Les artistes les plus touchés par la baisse des prix sont ceux dont la cote a flambé très rapidement tandis que l’art ancien résiste, en hausse de 15% par rapport à 2007. […]

1. syn. : mettre en vente aux enchères

2. syn. : œuvre dont le prix a baissé

3. syn. : ventes

4. syn. : fluctuant

Source : Artprice.com, Rapport annuel du marché de l’art « Tendances du marché de l’art 2008 », https://imgpublic.artprice.com/pdf/trends2008_fr.pdf

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ANNEXES

1.Glossaire  des ventes d’œuvres d’art

  • Enchère : offrir une somme s’argent plus haute de celle qui vient d’être annoncée. La dernière enchère est la gagnante.
  • Folle enchère : est le fait pour un acheteur d’avoir acquis un bien qu’on se révèle dans l’incapacité de payer, quelle qu’en soit la raison.  Le bien peut alors être remis en vente, le fol enrichisseur devant acquitter la différence entre le prix pour lequel il s’était porté acquéreur et le prix définitivement obtenu lors de la remise en vente (Article L 321-14 du Code de commerce).
  • HP: Hammer Price = prix du marteau
  • BP : Buyer’s Premium= commissions à débiter à l’acheteur
  • Bought-in : lorsqu’un bien invendu est acheté par la maison de vente à la suite de la vente
  • Vente de gré à gré : Transmission d’un bien ou d’un droit par la libre manifestation des parties prenantes. S’oppose à la vente forcée, qui est une vente publique par voie de justice ou par adjudication.

 

Bibliographie sur le marché de l’art

  • CATALANO Bianca, Il mercato delle case d’aste Christie’s e Sotheby’s: il caso delle Italian Sales, Venise, Università Ca’Foscari, 2013-2014.
  • CHAMPIN Gérard (dir.), Petit dictionnaire des ventes aux enchères, Paris, La documentation française, 2005.
  • COLBOC Gervanne, Les ventes aux enchères, Paris, Larousse, 2004.
  • MOULIN Raymonde, Le marché de l’art, mondialisation et nouvelles technologies, Paris, Flammarion, 2000.
  • POWELL Nicholas, Christie’s, Paris, Editions Assouline, 1999.

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Activité 

 

Jeu n 2 : La simulation d’une vente aux enchères dans un contexte d’information parfaite sur la qualité des œuvres d’art

Le marché de l’art contemporain est un marché particulier dont les biens peuvent être achetés et revendus dans le but de réaliser une plus-value. Cette revente se fait sur le marché secondaire notamment sous forme de ventes aux enchères dans des sociétés de ventes spécialisées dans cette activité.

Dans un contexte de transparence du marché, le marché de l’art est-il efficient ? Le prix de vente de l’œuvre (sa valeur économique) reflète-t-il sa « vraie valeur » (sa valeur artistique) ?

 

Voir l’activité « jeu numéro 2 »

Quels résultats tirés de cette activité-jeu ?

Dans un contexte d’information parfaite, le marché de l’art est efficient, car le prix de vente de l’œuvre (sa valeur économique) reflète sa « vraie valeur » (sa valeur artistique). Les agents économiques ont une rationalité parfaite qui consiste à proposer un prix corrélé à la qualité de l’œuvre. La hiérarchie des valeurs artistiques et celle des prix coïncident.

 

Activité

 

Jeu n 3 : La simulation d’une vente aux enchères dans un contexte d’information imparfaite sur la qualité des œuvres d’art

 

Le marché de l’art est un marché potentiellement spéculatif, notamment quand la confiance des agents en leurs propres évaluations est moindre.

Dans un contexte d’information imparfaite, le marché de l’art est-il efficient ? Le prix de vente de l’œuvre (sa valeur économique) reflète-t-il sa « vraie valeur » (sa valeur artistique) ?

 

Voir l’activité « jeu numéro 3 »

 

Dans un contexte d’information imparfaite, le marché de l’art n’est pas efficient, car le prix de vente de l’œuvre (sa valeur économique) ne reflète pas sa « vraie valeur » (sa valeur artistique). Les agents économiques ont une rationalité mimétique qui consiste à imiter l’opinion moyenne du marché. Se faisant, l’agrégation de ce type de comportements est à l’origine de prophéties auto-réalisatrices contribuant à la formation de bulles spéculatives. La hiérarchie des valeurs artistiques ne correspond plus nécessairement à celle des prix.


 

christie's

BILAN : Dans quelle mesure le marché de l’art est-il atypique ?

Exercice 1 : Le marché de l’art est-il un marché parfaitement concurrentiel ? Compléter la colonne relative au marché de l’art pour montrer en quoi le marché est relativement éloigné d’un marché parfaitement concurrentiel.

  

 

Exercice 2 : Le marché de l’art est-il si différent des autres marchés ? Dans les faits, le marché de l’art est un marché potentiellement spéculatif. Sans pour autant être totalement identique, son mode de fonctionnement se rapproche de celui du marché boursier. Compléter le tableau ci-dessous.



 

Autres études de cas :

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