Polarisation du marché du travail : y a-t-il davantage d'emplois peu qualifiés ?

En partenariat avec France Stratégie
Melchior

MISE EN ACTIVITE 10

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Il s’agit à travers cette mise en activité, de proposer aux élèves un document de travail original dans la forme comme dans le fond. La Note d’analyse de France Stratégie est une publication périodique développée sur une quinzaine de pages répondant à un questionnement précis tout en restant relativement concise. 

Les activités proposées à partir de la note d’analyse de France Stratégie «Polarisation du marché du travail : y a-t-il davantage d'emplois peu qualifiés ? » ont pour objectif d’étendre ou d’approfondir certaines connaissances et de travailler des savoir-faire. À partir de la lecture et de l’analyse de documents d’experts, il s’agit de travailler de courts exercices qui éveilleront la curiosité des élèves sur des points d’actualité et inviteront à s’interroger sur les résultats des politiques publiques. Les activités ci-dessous n’ont pas l’ambition d’utiliser chaque élément de la note d’analyse de France Stratégie ; elles constituent un guide pour s’approprier les principaux enjeux qu’elle met en exergue.

Il est possible d’opérer des sélections de parties de la note qui leur soient accessibles et qui puissent les faire réfléchir sur des éléments du programme de sciences économiques et sociales. 

Préambule

 

I RÉFÉRENCE AUX PROGRAMMES :

La mise en activité (MEA) proposée est ancrée dans le chapitre consacré à la structure sociale en France. Se demander s’il y a polarisation des qualifications sur le marché du travail en France, s’illustrant par l’augmentation des emplois peu qualifiés, outre celle des emplois qualifiés, est l’une des manières d’identifier les modifications de la structure socioprofessionnelle qui, dans une certaine mesure, peuvent refléter comment les positions sociales relatives des individus évoluent. Ainsi la hiérarchie sociale pourrait être approchée par le type de qualification des emplois que les individus occupent. La note de France Stratégie s’interroge sur l’évolution de la structure des emplois en se demandant si elle révèle ou non une polarisation du marché du travail. Comprendre les principales évolutions de la structure socioprofessionnelle est l’objectif d’apprentissage que vise la présente mise en activité.

 

II. PRÉREQUIS EN TERMES DE SAVOIRS ET DE SAVOIR-FAIRE :

Les savoirs

  • Définir

Qualifications des emplois et qualifications individuelles ; structure sociale ; espace social ; PCS.

  • Comprendre

La pluralité de facteurs permettant de rendre compte de la structure sociale.

  • Identifier

Les facteurs structurant l’espace social ; salaire et revenus ; diplôme et sexe ; les compo- santes de la nomenclature des Professions et Catégories Professionnelles (PCS – Insee).

Savoir-faire

  • Calcul, lecture et interprétation des pourcentages de répartition, pourcentages d’évolution ;
  • lecture de coefficients multiplicateurs ;
  • lecture de déciles et de quartiles.

III. ACTIVITE DE SENSIBILISATION : LA POLARISATION DE LA STRUCTURE SOCIOPROFESSIONNELLE

Première partie : La notion de polarisation de la structure socioprofessionnelle

DOCUMENT 1

« On entend par polarisation de l’emploi le déclin historique de la part des emplois situés au milieu de la distribution des qualifications (typiquement les employés et les ouvriers qualifiés) au profit à la fois des plus qualifiés (cadres et professions intermédiaires) et des moins qualifiés (ouvriers et employés peu qualifiés). Les causes du phénomène sont multiples. Progrès technique et élévation du niveau de diplôme des actifs auraient favorisé les plus qualifiés. Les ouvriers et les employés qualifiés auraient quant à eux souffert tout autant de l’automatisation, de l’externalisation-délocali- sation des productions que de la perte de pouvoir de négociation des travailleurs et de la flexibilité croissante de l’emploi. Enfin, l’augmentation de l’activité des femmes et des immigrés aurait accompagné le développement de postes peu qualifiés et peu rémunérés de services aux personnes, dont le besoin structurel s’accroît et qui sont peu automatisables. »

 

Source : Cécile Jolly et Clément Dherbécourt, « Polarisation du marché du travail : y a-t-il davantage d'emploi peu qualifiés ? », note d'analyse n° 98 Décembre 2020 Page 1

 

Question 1 : A l’aide du texte, complétez la grille suivante :

Question 2 :  Proposez une explication du phénomène de la polarisation de la structure sociopro- fessionnelle.

Deuxième partie : La polarisation des qualifications est-elle une réalité économique ?

DOCUMENT 2A

 

DOCUMENT 2B

Graphique 1 — Variation de la part des qualifıcations dans l’emploi total, en points de pourcentage, 1995-2015

 

Mise en activité : le professeur divise la classe en deux groupes, et confie à chacun d’eux une même activité, mais à partir d’un document spécifique (document 2.a ou document 2.b)

  • 1ère étape : les deux groupes travaillent distinctement

Question 1 : En vous aidant du document 2.a ou 2.b selon le groupe auquel vous appartenez, répondez à la question suivante : Comment la structure des emplois a-t-elle évolué depuis le milieu des années 1990 ?

Question 2 : Existe-t-il une polarisation du marché du travail ?

 

  • 2ème étape : les deux groupes confrontent leurs observations et leurs analyses

Question 3 : À la suite de la mutualisation des conclusions de chacun des deux groupes, que révèle leur confrontation ?

IV. PROBLEMATIQUE

Quelle problématique pouvez-vous circonscrire compte tenu des constats précédents ?

Vous fonderez la problématique en mettant en avant les critères retenus et les choix méthodolo- giques opérés pour étudier la structure des qualifications des emplois.

V. SYNTHÈSE DE LA NOTE D'ANALYSE N° 98 DE DÉCEMBRE 2020 « POLARISATION DU MARCHÉ DU TRAVAIL : Y A-T-IL DAVANTAGE D'EMPLOIS PEU QUALIFIÉS ? »

Selon les comparaisons internationales, la France serait un pays dans lequel se manifesterait une forte polarisation des qualifications sur le marché de l’emploi, due à une augmentation de la part des emplois qualifiés et peu qualifiés accompagnée d’un affaiblissement de la part des emplois moyennement qualifiés.

Pour autant, selon la mesure du niveau de qualification de l’emploi adoptée (en fonction de la nomenclature des PCS, du niveau de diplôme ou du niveau des salaires), la perception de la réalité peut être particulièrement différente.

Des instituts de statistiques comme la DARES ou l’Insee parviennent à la conclusion suivante : Il y aurait bien un affaiblissement de la part des emplois moyennement qualifiés, au profit d’une augmen- tation de la part des emplois qualifiés, sans accroissement de la part des emplois peu qualifiés.

Cependant la perception de la réalité n’est pas uniquement une question de méthodologie. En effet selon la façon d’appréhender la notion de qualification, les évolutions du marché de l’emploi différent ainsi que les arbitrages politiques.

Le niveau de qualification peut se mesurer par le niveau de diplôme, en postulant que la qualification est fonction du diplôme. Ce postulat ne se vérifie cependant pas toujours dans la réalité. De plus, la place du diplôme n’a pas la même importance selon les pays. Cela rend difficile les comparaisons internationales. En effet, dans certains pays le diplôme est une condition essentielle de l’accès à certains emplois qualifiés, alors que dans d’autres cette barrière n’existe pas.

La qualification peut également être appréhendée par le recours, comme instrument d’étude, à une classification socioprofessionnelle. Ainsi l’évolution de la structure des groupes socioprofessionnels au sein de la nomenclature des PCS, révèle depuis les années 1980, une augmentation de la part des emplois qualifiés et un déclin de la part des emplois moyennement qualifiés. Pour autant, aucune augmentation nette de la part des emplois peu qualifiés n’est notée, hormis la poussée de deux professions peu qualifiées, celles des assistants maternels et des aides à domicile (qui accompagnent à leur domicile les personnes âgées en perte d’autonomie).

La qualification peut enfin être estimée par la distribution des salaires. En faisant l’hypothèse que le salaire rétribue le niveau de qualification, on peut ainsi repérer trois catégories de salaires, allant de salaires faibles pour les emplois peu qualifiés aux salaires élevés ou très élevés pour les emplois très qualifiés. Là encore, les statistiques montrent que la part des emplois faiblement rémunérés a tendance à diminuer, alors qu’il faudrait que cette part augmente pour qu’une polarisation de la qualification des emplois soit effective.

Ainsi, selon la méthodologie adoptée, une polarisation de la qualification peut être observée ou non. Par conséquent, il importe d’affirmer le caractère relatif du concept de polarisation des qualifications.

 

VI. QUIZZ À l’aide des éléments présents dans la note de France Stratégie n°98, retrouver la bonne proposition aux énoncés ci-dessous.

Question 1 : Les actifs classés dans la catégorie des « moyennement qualifiés », à partir du critère de rémunération font partie des :

A) 50 % les moins rémunérés mais pas des 30% les moins rémunérés.

B) 20 % les moins rémunérés.

C) 40 % les plus rémunérés.

 

Question 2 :Par polarisation des qualifications des emplois, on entend :

A) Le déclin de la part des emplois moyennement qualifiés.

B) Le déclin de la part des emplois moyennement qualifiés ainsi que l’augmentation de la part d’emplois qualifiés et peu qualifiés.

C) Une hausse de la part des emplois qualifiés et une baisse des emplois peu qualifiés

 

Question 3 : Selon la nomenclature ISCO, comment la structure des emplois en fonction de la qualification évolue-t-elle en Suisse entre 1995 et 2015 ?

A) La structure des emplois se polarise en Suisse entre 1995 et 2015.

B) La part des emplois peu qualifiés n’augmente pas, ni celle des emplois très qualifiés. Il n’y a donc pas polarisation.

C) La part des emplois très qualifiés augmente, la part des emplois moyennement qualifiés diminue, mais l’emploi peu qualifié reste relativement stable.

 

Question 4 : La mesure du niveau de qualification par le diplôme pose problème car :

A) De plus en plus d’emplois peu qualifiés sont occupés par des actifs pourtant titulaires d’un diplôme élevé.

B) La hiérarchie des diplômes s’est modifiée au cours du temps.

C) Le diplôme n’est pas un indicateur de la qualification pertinent.

 

Question 5 :  La mesure du niveau de qualification selon la profession pose problème car :

A) Il n’y a aucun rapport entre qualification des individus et des emplois qu’ils occupent, si elle ne comporte pas de classification sociale du travail.

B) On ne sait pas si l’on se réfère à la nomenclature des PCS ou à la nomenclature ISCO.

C) La classification des professions, sauf pour l’ISCO, ne tient pas compte des écarts de revenu.

 

Question 6 :  Selon la nomenclature des PCS, depuis les années 1990, la part des emplois peu qualifiés :

A) Est stable, autour de 13 % des emplois.

B) Augmente d’environ 13 %.

C) Diminue d’environ 13 %.

 

Question 7 :  Comment se fait-il que, selon les données statistiques présentées, une polarisation de la qualification des emplois apparaisse ou non ?

A) Les données statistiques comportent des erreurs.

B) La méthode de mesure du niveau de qualification ne retient pas le(s) mêmes critères.

C) Il y a manipulation statistique à des fins politiques.

 

Question 8 : Quelle est le métier dont la part dans l’emploi peu qualifié augmente le plus ?

A) Caissier et employé de libre-service.

B) Agent d’entretien.

C) Aide à domicile et assistant maternel.

 

VII. OBJECTIFS

Objectif final

Comprendre comment les critères retenus et la méthodologie adoptés pour mesurer le niveau de qualification, permettent de mettre en évidence ou pas une polarisation des qualifications.

 

Objectifs intermédiaires :

  • justifier le choix des critères retenus pour mesurer le niveau de qualification ;
  • mesurer / évaluer la polarisation selon les critères retenus ;
  • comprendre les limites de chaque critère.

VIII. EXERCICES

Première approche :

la mesure des qualifications en fonction d’un critère

Question 1  : Quels sont les 4 critères possibles pour mesurer le niveau de qualification, tels que la note de France Stratégie n° 98 le met en évidence ?

Les 4 critères possibles pour mesurer le niveau de qualification, tels que la note de France Stratégie n° 98 le met en évidence, sont :

 

A) LE DIPLÔME

Question 1 : En quoi le diplôme permet-il de mesurer le niveau de qualification ?

Question 2 : Peut-on dire que le nombre de personne ayant obtenue au plus le brevet des collèges a stagné entre 1982 et 2018 ?

Question 3 : Comment la part des travailleurs diplômés du supérieur (bac +2 et plus) a-t-elle évolué entre 1982 et en 2018 ?

Question 4 :  Même question pour les travailleurs peu ou pas diplômés (brevet, Certificat d'études primaire, aucun diplôme).

Question 5 : Des réponses aux deux questions précédentes, pouvez-vous en déduire une polarisation de qualifications ?

Question 6 :  D’après la note de France Stratégie n°98, vos connaissances ainsi que votre réflexion, quelles limites la mesure du niveau de qualification par le diplôme pose-t-elle ?

 

B) LES PROFESSIONS ET LES CATÉGORIES SOCIOPROFESSIONNELLES DANS LA NOMENCLATURE DES PCS EN FRANCE

Graphique 2 - Part des qualifications professionnelles dans l'emploi, 1982-2019

Graphique 2 p 5 de la note d'analyse

 

Question 1 :  Quel est le sens de l’évolution de la donnée statistique correspondant au groupe socio- professionnel « Agriculteurs exploitants » entre 1982 et 2019 ?

Question 2 :  D’après les données du graphique, peut-on affirmer qu’une polarisation des emplois s’est produite ?

Question 3 : Comparez les conclusions de la réponse précédente avec celles issues de l’étude du document 2.b (deuxième partie de l’activité de sensibilisation).

 

C) LES SALAIRES

Question 1 : Pourquoi, selon vous et la note d'analyse de France Stratégie n°98 (p 6), peut-on utiliser les salaires comme critère de définition des qualifications ?

Question 2 :  À partir du graphique ci-après, exprimez le sens des données statistiques relatives aux salariés les plus qualifiés en 2017.

 

Graphique 4 - Variation de la part des emplois selon la distribution des salaires des individus entre 1996 et 2017, en points de pourcentage

Graphique 4 p 6 - Note : les salaires indiqués sont des salaires bruts mensuels

Question 3 : À partir de l'évolution des quartiles (Q1, Q2, Q3 et Q4), ce graphique confirme-t-il la polarisation des qualifications ?

Question 4 : Expliquez pourquoi la mesure des qualifications par le salaire est imparfaite ? (page 7 de la note de France Stratégie).

 

D) LES REVENUS D'ACTIVITÉ ASSOCIÉS AUX PROFESSIONS

Question 1 :  Quelle solution (p7 de la note de France Stratégie n°98) est-elle préconisée pour rendre la mesure du niveau de qualification la plus pertinente possible ?

Question 2 :  L’adoption du critère de revenu d’activité par profession pour mesurer les qualifications met- elle en évidence leur polarisation ?

PARTIE 2

Deuxième approche : la prise en compte du niveau de rémunération par profession pour appréhender l’évolution du niveau des qualifications

Graphique 6 — Évolution de la part des professions dans l'emploi selon les périodes, de 1996 à 2017 en points de pourcentage

 

 

Q

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Question 1 : Exprimez le sens des données statistiques relatives à la situation des « Employés de commerce ».

Question 2 : À partir du graphique ci-dessous, la mesure du niveau de qualification adoptée permet-elle de mettre en évidence une polarisation de la structure des emplois ?

I. LEXIQUE :

Baisse du pouvoir de négociation des travailleurs : diminution de la capacité des salariés à peser lors des négociations avec les employeurs et l’État, notamment suite à la baisse de la syndicalisation en France.

Classe moyenne : groupe social regroupant les individus situés entre les classes aisées et les classes populaires (son hétérogénéité peut justifier que l’on évoque parfois « les classes moyennes »).

Délocalisation : pratique des entreprises consistant à fermer une unité de production du territoire national pour la transférer à l’étranger où les conditions de production sont jugées plus avantageuses (coût du travail, fiscalité, réglementations environnementales, etc.).

Désindustrialisation : diminution de la part de l’industrie dans la production nationale et de la part de l’emploi dans ce secteur d’activité.

Dévalorisation des diplômes : diminution de la capacité qu’a un actif d’accéder à un niveau d’emploi en rapport avec son niveau de diplôme.

Externalisation : fait pour une firme de confier à d’autres entreprises certaines de ses activités non-essentielles ou secondaires, mais aussi éventuellement des activités nécessitant un savoir-faire spécifique.

Flexibilité : adaptation de la production et de l’emploi, qu’elle soit qualitative, quantitative, interne ou externe, en fonction de l’évolution de la demande et des marchés.

Inégalités : différence entre individus ou groupes sociaux qui ne bénéficient pas d’un même accès aux ressources socialement valorisées ; elles sont parfois perçues comme injustes ou illégitimes.

Mobilité sociale : changement de position sociale d’un individu (ou d’un groupe d’individus) au cours de sa vie ou par rapport à son milieu d’origine.

Polarisation des emplois : situation dans laquelle la part des emplois situés à chacune des deux extrémités de la structure des emplois (les plus et les moins qualifiés) augmente, tandis que décline la part des emplois moyennement qualifiés.

Professions et catégories socio-professionnelles (nomenclature des PCS) : classification de la population en emploi établie par l’Insee en un nombre restreint de catégories présentant une certaine homogénéité.

Progrès technique : ensemble des innovations qui permettent d’améliorer les produits (ou d’en créer de nouveaux) ou d’adopter de nouvelles méthodes de production.

Protection sociale : système fondé sur le principe de solidarité nationale, visant à prendre en charge certains risques sociaux (santé, famille, emploi, vieillesse) et à prémunir les individus de la pauvreté et de l’insécurité économique.

Qualification des individus : compétences et aptitudes (savoirs, savoir-faire et savoir-être) essentiellement acquises par la formation et l’expérience qui leur permettent d’exercer un emploi correspondant.

Qualification des emplois : niveau d’exigence requis (niveau et spécialité de formation, années d’expérience, etc.) pour occuper un emploi qui correspond à un niveau de rémunération souvent sanctionné par des conventions collectives.

II. OBJECTIF BAC :

1.Comparez la variation de la part des qualifications dans l’emploi total en France et aux États-Unis entre 1995 et 2015.

2. À l’aide du document et de vos connaissances, caractérisez l’évolution des qualifications des emplois dans les différents les pays mentionnés.

 

Sujet de troisième partie d’épreuve composée

À l’aide du dossier documentaire et de vos connaissances, vous montrerez que le numérique trans- forme l’emploi.

Voir la fiche : Épreuve terminale - Sciences économiques et sociales

 

 

Deuxième partie d’une épreuve composée

Graphique 1 — Variation de la part des qualifıcations dans l’emploi total, en points de pourcentage, 1995-2015

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PISTES POUR LE GRAND ORAL

Les règles

 

Voir comment se passe le grand oral ?

 

En voie générale et technologique, vous passez un Grand oral à la fin de votre année de terminale. Cette épreuve évalue des compétences essentielles, en particulier la maîtrise d’une parole person- nelle, structurée et argumentée, la capacité à déployer avec clarté et conviction une réflexion, à dialoguer et à débattre, à adopter une distance critique par rapport aux savoirs acquis et à son projet de formation.

Le Grand oral vous forme à prendre la parole en public de façon claire et convaincante.

Cette épreuve permet aussi d’utiliser vos connaissances (celles qui sont liées à vos spécialités) pour créer une argumentation et montrer en quoi elles sont essentielles pour votre projet de pour- suite d'études, et même votre projet professionnel.

Le jury va faire attention à la solidité de vos connaissances, à votre capacité à argumenter et à relier les savoirs, à votre esprit critique, votre expression, la clarté de votre propos, votre engagement dans votre parole, votre force de conviction.

L'épreuve dure 20 minutes (et vous avez 20 minutes de préparation en plus) et se déroule en trois temps : un premier temps où vous êtes debout devant le jury (sauf cas particulier), et les 2 autres temps d’échange assis ou debout selon votre choix.

 

Temps 1 : vous présentez une question (5 minutes)

Vous avez préparé en avance 2 questions avec vos professeurs et éventuellement avec d’autres élèves. Ces questions portent sur vos deux spécialités.

Elles sont adossées sur tout ou partie du programme du cycle terminal (années de première et de terminale).

Pour la voie générale, chacune de vos questions peut concerner soit une seule de vos spécialités, soit les deux en même temps.

Au début de l'épreuve, vous présentez donc ces 2 questions au jury, qui en choisit une.

Vous avez ensuite 20 minutes de préparation pour mettre en ordre vos idées et créer un support (des notes avec les points saillants de votre intervention, une carte, un graphique, un schéma, etc.). Vous pouvez en disposer pendant vos 5 minutes d'exposé ou le remettre au jury. Rassurez-vous, ce support n’est pas évalué.

Une fois que l’épreuve orale commence, vous devez expliquer pourquoi vous avez choisi de préparer cette question, puis vous développez et y répondez.

Le jury évalue votre argumentation et vos qualités oratoires.

 

Temps 2 : vous échangez avec le jury (10 minutes)

Par la suite, le jury vous interroge pour avoir plus de précisions et vous demander d’approfondir votre pensée.

Le jury peut vous interroger sur tout ou partie du programme du cycle terminal (années de première et de terminale) de ses enseignements de spécialité, en lien avec le premier temps de l'épreuve.

Le jury évalue vos connaissances et vos capacités argumentatives.

 

Temps 3 : vous échangez avec le jury sur votre projet d'orientation (5 minutes)

Vous expliquez en quoi la question traitée est utile pour votre projet de poursuite d'études, et même pour votre projet professionnel.

Vous parlez des différentes étapes qui vous ont permis d’avancer dans votre projet (rencontres, engagements, stages, mobilité internationale, intérêt pour les enseignements communs, choix des spécialités, etc.) et de ce que vous en ferez après le bac.

Le jury fait attention ici à votre manière d’exprimer une réflexion personnelle et à vos motivations.

 

EXEMPLE DE MISE EN SITUATION

La question que vous présentez au jury du Grand oral porte sur l’impact du choix d’une méthodologie sur les statistiques obtenues dans le cadre d’une étude de la structure de la population en emploi.

La question est adossée à l’enseignement de spécialité Sciences économiques et sociales, mais également éventuellement à l’enseignement de spécialité Mathématiques.

1. Quelle problématique choisir ?

Les données statistiques sont parfois perçues à tort comme représentatives d’une vérité abso- lue. Or selon la méthodologie retenue et les critères choisis, les données statistiques peuvent donner à voir une situation ou une autre qui lui est opposée.

2. Quel libellé de la question présentée au Grand oral choisir ?

Quels écueils l’étude statistique de l’évolution de la structure des qualifications de la population en emploi présente-t-elle ?

3. Présentation de la question

Vous présenterez votre prestation orale d’une durée de 5 minutes en classe ou sous la forme d’une enregistrement vidéo.

La prestation orale s’appuiera sur les éléments de la Première approche : la mesure des qualifica- tions en fonction d’un critère présent dans la Partie 1 de la mise en activité.

 

III. DES PROLONGEMENTS POSSIBLES

France Stratégie: mai 2021, note d'analyse n°101: cartographie des compétences par métier

https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-2021-na-101-cartographie-competences-metiers-mai.pdf

Cette note d'analyse permet de repérer les compétences de chaque métier en identifiant celles qui sont spécifiques à l’exercice d’un métier particulier et celles qui sont transversales. Cela permet de concevoir la possibilité pour un actif de changer de métier, éventuellement en recourant à la formation.

Le professeur peut confier à deux groupes d’élèves différents une activité différente et les amener ensuite à mutualiser.

 

Premier groupe

Question. En vous référant au document ci-dessous, comment un agriculteur, éleveur, sylviculteur ou bûcheron peut-il devenir un ouvrier non qualifié du second œuvre du bâtiment ?

 

Graphique 1 – Les 10 compétences techniques les plus partagées en 2019 chez les….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Deuxième groupe

Question. En vous référant au document ci-dessous, repérez les compétences spécifiques de chaque métier ainsi que les compétences transversales (transférables et mobilisables pour l’exer- cice d'autres métiers).

 

Graphique 3 – La mobilisation des compétences transversales : trois exemples de métiers

Mutualisation des deux groupes

Question – Comment peut-on favoriser le changement de métier et donc la mobilité professionnelle ?

QUELQUES VIDEOS et ARTICLES POUR COMPLETER :

D'après le livre de Farid Toubal et Ariell Resche paru en 2019 : « La polarisation de l'emploi en France ».

Sur la quatrième de couverture : La France a subi un changement structurel rapide au cours des trois dernières décennies. Elle n’est plus seulement spécialisée dans quelques domaines du secteur manufacturier mais s’est tournée vers celui des services : recherche et développement, activités de commerce ou du secteur financier. Le marché du travail, en accroissant la proportion des emplois à bas et haut salaire au détriment des emplois intermédiaires, s’est fortement polarisé. La crise de 2008 a exacerbé ce phénomène, aggravé par la diffusion croissante des technologies numériques et par l’accentuation de la mondialisation.

Vecteur d’inégalités salariales, la polarisation de l’emploi ravive aussi les tensions sociales et les passions politiques. Pour autant, les  effets  négatifs  de  ces  changements majeurs ne sont pas inévitables. Ariell Reshe et Farid Toubal ouvrent ici des pistes de réflexion originales sur le devenir de l’emploi en France. Ils proposent des politiques publiques d’ajustement et de formation qu’il faudrait adopter pour que les gains engendrés par le progrès technique soient mieux répartis.

 

La polarisation de l'emploi en France

Qu'est-ce que la polarisation des emplois ?

Vidéo à regarder

 

 

 

  • Document radiophonique avançant que la robotisation d'une partie des tâches constitutives des emplois conduira à une polarisation des emplois entre ceux qui maîtrisent le progrès technique et ceux qui ne le maîtrisent pas.

Document à écouter

 

  • Article académique expliquant la polarisation du marché du travail en France depuis les années 1980-1990 par une série de facteurs allant de la robotisation, du progrès technique dans sa dimension numérique, de l’évolution du commerce international jusqu’au  rôle des institutions quand elles choisissent par exemple de peser sur le salaire minimum qui limite la polarisation exprimée en salaire.

Lire l'article

 

  • Document radiophonique sur la polarisation

Ecouter le document

A PROPOS

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  • Cette ressource a été réalisée dans le cadre du Programme Enseignants-Entreprises développé en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale. Retrouvez cette mise en activité sur www.melchior.fr ainsi que des cours de SES, des faits d’actualité, des notes de lecture…

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Les publications de France Stratégie sont des ressources que l’on peut proposer aux élèves et mobiliser dans le cadre du traitement des programmes de sciences économiques et sociales. Elles traitent de sujets qui mettent en évidence des enjeux économiques et sociétaux qui entrent en résonnance avec ce qui est enseigné.

Les activités proposées ci-dessous à partir de la note d’analyse « Polarisation du marché du travail : y a-t-il davantage d'emplois peu qualifiés ? » ont pour objectif d’étendre ou d’approfondir certaines connaissances et de travailler des savoir-faire. À partir de la lecture et de l’analyse de documents d’experts, il s’agit de travailler de courts exercices qui éveilleront la curiosité des élèves sur des points d’actualité et inviteront à s’interroger sur les résultats des politiques publiques. Les activités ci-dessous n’ont pas l’ambition d’utiliser chaque élément de la note d’ana- lyse de France Stratégie ; elles constituent un guide pour s’approprier les principaux enjeux qu’elle met en exergue.

Cette proposition de mise en activité a été pensée de manière modulaire, dans un souci à la fois de liberté et de différenciation pédagogiques.

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