Exercices 2**. La crise du Covid-19

Modéré

La crise du Covid-19 fera inévitablement plonger l’économie mondiale en récession en 2020. Les premiers indicateurs disponibles – hausse des inscriptions au chômage ou au chômage partiel – témoignent déjà d’un effondrement inédit de l’activité. En France, l’évaluation de l’OFCE suggère que le PIB serait amputé de 32 % pendant le confinement. Cette baisse s’explique principalement par la mise à l’arrêt des activités non-essentielles et par la baisse de la consommation. Le choc pourrait cependant être amplifié par la prise en compte d’autres facteurs (hausse de certains taux souverains, chute du prix du pétrole, mouvements de capitaux et de change parmi d’autres) et notamment par la panique financière qui a gagné l’ensemble des places boursières depuis la fin février. 

Dès le 24 février 2020 et la première forte baisse journalière, les principaux indices boursiers ont amorcé une décrue qui s’est fortement accentuée les semaines du 9 et du 16 mars et ce malgré les annonces de la Réserve fédérale puis de la BCE. Au 25 avril, la chute est de 28 % pour l’indice CAC40 (avec un creux à -38 % mi-mars), 25 % pour l’indice allemand et près de -27 % pour l’indice européen Eurostoxx. Ce krach boursier pourrait faire resurgir les craintes d’une nouvelle crise financière, quelques années après celle des subprime. D’ailleurs, la chute du CAC 40 dans les premières semaines a été plus forte que celle observée dans les mois qui ont suivi la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers en septembre 2008.

Si les répercussions à court terme de la crise du Covid-19 pourraient être plus violentes que celle de la crise financière de 2008, l’origine de la crise est bien différente et conduit à reconsidérer l’impact de la panique boursière. De fait, dans le cas précédent, il s’agissait à l’origine d’une crise bancaire nourrie par un segment spécifique du marché immobilier américain, les subprime. Et c’est cette crise financière qui a provoqué la baisse de la demande et la récession par le biais de multiples canaux : hausse des primes de risque, rationnement du crédit, effets de richesse financière et immobilière, incertitude, … Si on retrouve bien certains de ces éléments aujourd’hui, ils s’interprètent cependant comme la conséquence d’une crise sanitaire. Mais si la crise est au départ indéniablement sanitaire et économique, peut-elle déclencher un krach boursier ?

Source : Le Blog de l’OFCE, La baisse des Bourses risque-t-elle d’amplifier la crise ?, 30 avril 2020.

Questions

1. Pourquoi la crise du COVID-19 a-t-elle accru l’instabilité financière ?

2. Pourquoi l’origine de la crise financière est-elle cette fois différente de celle de 2008 ?

3. Pourquoi cette instabilité financière peut-elle avoir des répercussions sur l’activité économique ?

Newsletter

Suivre toute l'actualité de Melchior et être invité aux événements