Exercice : les enjeux du changement climatique

Difficile

Ecouter le podcast Les enjeux du changement climatique (Melchior, 2020)

Questions :

1) Que prévoit l’accord de Paris ?

2) D’après le podcast, en quoi peut-on dire que l’action pour la préservation de l’environnement articule différentes échelles (locale, nationale, mondiale) ?

3) Pourquoi le changement climatique représente un défi social et solidaire ?

Lire l'extrait de 2 économistes face aux enjeux climatiques (Melchior, 2020) : 

[...] La question que se posent alors les économistes est la suivante : comment modifier le système de prix de façon qu’il reflète mieux le coût de l’utilisation intensive du carbone de nos sociétés afin d’en réduire la production ? Ainsi, les politiques d’ « atténuation » ont pour vocation d’agir ex ante de l’émission de GES contrairement aux politiques d’ « adaptation » qui agissent ex post. Une bonne politique doit être guidée par un triple objectif : efficacité (limiter les émissions de GES sous un certain niveau), efficiente (limiter les coûts compte tenu de l’objectif) et équitable (considérée comme juste compte tenu de critères définis et partagés). Ces critères permettent d’arbitrer entre 3 solutions : la réglementation (l’Etat édicte des normes, des interdictions), la taxation des émissions de carbone, et la création d’un marché de droits.

[...] Selon A.C.Pigou, un taux de taxe optimal permet de refléter exactement la valeur des conséquences de l’émission de GES et conduit les agents à « internaliser » parfaitement le coût des externalités qu’ils engendrent. La solution, inspirée par R.Coase, consiste à attribuer des quotas d’émission (autorisation de rejeter une quantité donnée) et à créer des marchés où ceux-ci peuvent s’échanger.

[...] Alors que Roger Guesnerie met en avant sa préférence pour la taxe compte tenu de son caractère plus prévisible et propose de taxer le carbone en amont lors de son extraction ou de de l’importation, Nick Stern pense que l’important est plutôt de mettre l’accent sur la limitation des quantités et que sur le plan politique la création d’un marché suscite moins de réticences que la taxation de la part des chefs d’entreprises.

Quel que soit l’outil choisi, son efficacité dépend des conditions de sa mise en place. Le protocole de Kyoto est un exemple de mise en place de politique de contrôle des quantités. Signé en 1997 et entré en vigueur en 2005, il fixait à une trentaine de pays parmi les plus industrialisés de réduire de 5.2% leurs émissions globales de GES entre 1990 et la période 2008-2012. Bien que séduisant sur le principe, ce fut un échec en raison du refus des Etats-Unis de le ratifier et du choix de la Russie de le faire. Ainsi, conformément à la loi de l’offre et de la demande, l’absence du plus gros demandeur de permis et la présence du plus gros offreur a engendré un surplus de droits sur le marché global et le montant des transactions est resté très limité. La taxe peut aussi être à l’origine du « paradoxe vert » : elle peut, dans certaines conditions, être à l’origine d’une baisse du prix final et donc augmenter la demande de carbone. Par exemple, une taxe appliquée sur les énergies fossiles par certains pays aurait pour conséquence de transférer une partie de la demande vers les pays qui ne les taxent pas et engendrer au final un surplus de demande de carbone au niveau mondial.

4) A l’aide du texte et du podcast, complétez le tableau suivant :

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Corrigés :

1) Que prévoit l’accord de Paris ?

L’accord de Paris signé (signé en 2016) prévoit de contenir d’ici 2100 le réchauffement climatique en-dessous de 2°C par rapport au niveau pré-industriel (1850-1900).

2) D’après le podcast, en quoi peut-on dire que l’action pour la préservation de l’environnement articule différentes échelles (locale, nationale, mondiale) ?

Locale : avoir une consommation plus responsable (exemple : ne pas consommer des fraises en hiver), favoriser les circuits courts

Nationale : les pouvoirs publics à l’échelle d’un pays peuvent mettre en place certaines mesures pour préserver l’environnement, comme des taxes par exemple (exemple : taxe carbone en France).

Mondiale : la coopération nationale est nécessaire pour atteindre la cible établie par l’accord de Paris (chaque pays devant chercher à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre), et pour mener la transition vers une économie bas carbone, et ce à l’échelle globale.

3) Pourquoi le changement climatique représente un défi social et solidaire ?

Le changement climatique impacte plus fortement les pays les plus pauvres, alors que les pays les plus riches contribuent le plus fortement au changement climatique. Les économies émergentes y contribuent moins mais vont en subir davantage les conséquences.

4) A l’aide du texte et du podcast, complétez le tableau suivant :

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