Exercice 2**. Les opportunités et les risques de l’intensification des flux de capitaux

Modéré

Les avantages de la globalisation financière sont nombreux. Le développement de nouveaux marchés permet d’élargir l’éventail des produits à disposition des agents, ce qui, théoriquement, contribue à une meilleure allocation des ressources, à la fois au sein de chaque système financier national et entre systèmes. L’intégration croissante des marchés et l’apparition de nouveaux acteurs viennent ensuite diminuer les coûts de transaction. Les progrès des technologies de communication ont permis

une meilleure diffusion de l’information et une plus grande efficience des marchés. Avec l’essor des produits dérivés, les risques sont mieux répartis entre les agents qui désirent se couvrir et ceux qui désirent spéculer. La cotation des produits dérivés, qui intègre le consensus de marché quant aux prix futurs, permet à tous les acteurs économiques de bénéficier d’une information plus complète. Comme le montrent les évènements récents, la globalisation financière s’est toutefois accompagnée d’une instabilité accrue du système financier et d’une résurgence du phénomène des bulles spéculatives. En particulier, l’interconnexion des marchés a favorisé les phénomènes de contagion entre les places financières. Par ailleurs, l’essor des marchés dérivés et de produits structurés va de pair avec une concentration des risques individuels dans le portefeuille des agents manifestant une faible aversion pour le risque : de ce point de vue, la titrisation est exemplaire. Mais si ces individus sous-estiment les risques qu’ils prennent, les effets sont alors massifs, du fait de la concentration des risques. Celle-ci a favorisé la réapparition du risque systémique. La crise des subprimes n’est donc rien d’autre que la matérialisation de ce risque systémique, provoquée initialement par la défaillance d’un segment de petite taille du système financier (le marché des subprimes américain pesait « à peine » 1200 milliards de dollars) ; l’onde de choc s’est ensuite propagée aux segments voisins (risque de contagion et d’illiquidité), avant d’affecter la sphère financière en entier et en dernier lieu les économies de tous les pays du monde. A ce titre, la crise financière de 2008-2010, dernier avatar d’une longue série, peut être vue comme une des conséquences du mouvement débuté il y a trente ans : la montée en puissance des marchés financiers, la synchronisation croissante de ceux-ci au niveau mondial, la modification du modèle d’activité des banques et l’apparition de produits permettant le transfert de risques entre agents présentent des avantages certains pour l’économie, qu’il ne faut pas nier ; on peut par contre constater que les risques associés à ces évolutions avaient visiblement été sous-estimés…On peut donc s’attendre à ce que l’enjeu des prochaines décennies soit de chercher le point d’équilibre entre ces avantages et ces risques, maintenant évidents pour tous ; si la direction est connue, les chemins pour y parvenir restent à trouver.

Nicolas Couderc, Trente ans de mutations financières (in l’économie mondiale : trente ans de turbulences, Les cahiers français, La Documentation française, juillet-août 2010).

 

Questions :

1. Récapitulez dans un tableau les avantages et les inconvénients de la globalisation financière.

2. Cherchez la signification précise des termes soulignés dans le texte.

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