Si la consommation est un moyen d’expression identitaire, elle permet aussi de faire valoir des positionnements politiques et éthiques. Chaque individu peut user de son pouvoir de consommateur pour manifester son soutien ou son désaccord vis-à-vis de pratiques d’entreprise, en achetant des produits ou en en boycottant d’autres. La « consommation engagée » traduit ainsi la volonté des citoyens d’exprimer directement, par leurs choix marchands ou par leurs modes de vie, des positions politiques (…).
La consommation engagée recouvre des pratiques très hétérogènes. Il peut s’agir pour les individus de modifier leurs choix de consommation en fonction de considérations éthiques et politiques, comme lorsqu’ils refusent d’acheter certains produits ou qu’ils en privilégient d’autres. Mais la consommation engagée recouvre également des modes d’action pluriels, comme le fait de manifester contre la consommation de masse, l’excès de publicité ou le gaspillage alimentaire ; de promouvoir individuellement ou collectivement des modes de vie plus frugaux, privilégiant une consommation plus locale, moins protéinée et fondée sur le partage et le recyclage.
De très nombreuses initiatives se sont déployées, passant par des contrats entre producteurs et consommateurs, des coopératives d’habitats ou des éco-villages afin d’expérimenter de nouveaux modes de vie ou projets de société. Ces différents engagements ont en commun de faire de la consommation un mode d’expression de choix politiques.
Source : Sophie Dubuisson-Quellier, La consommation engagée, Presses de Sciences Po, 2è édition, 2018.
Questions :
1. Définir : de la consommation à la consommation engagée - Au premier paragraphe, comment l’auteure présente-t-elle la consommation engagée ?
2. Présenter un mécanisme : de la consommation engagée à l’engagement politique - Explicitez le lien qui peut être fondé entre consommation engagée et engagement politique, notion dont vous rappellerez les caractéristiques.
3. Illustrer - A partir de l’éclairage « De la société de consommation à la déconsommation », recensez des illustrations de la consommation engagée et justifiez votre réponse en indiquant le message relayé auprès des professionnels de la politique.
4. Définir et illustrer - Dans le répertoire d’action collective de la consommation engagée, on trouve le terme de boycott. Que signifie-t-il ? Illustrez-le.
5. Expliquer - Où se situe, selon vous, le boycott dans le schéma suivant qui résume les stratégies adoptées par les consommateurs en cas de défaillance d’une institution publique ou d’une entreprise privée selon l’économiste américain Albert Hirschman en 1970 ?
6. Déduire - Par déduction, que signifie alors, selon vous, le « buycott », autre modalité du répertoire d’actions politiques du consommateur engagé ? Des exemples sont proposés dans l’éclairage de Vie publique.
7. Discuter - Est-ce que consommer « bio » est une forme de consommation engagée d’après les informations données par l’éclairage de Vie publique ?
8. Discuter - Même question pour la consommation collaborative.
9. Discuter - Est-il aisé d’identifier distinctement les consommateurs engagés ?