Document 8 : L’école Polytechnique épinglée par la Cour des comptes pour la faible diversité de son recrutement

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L’École polytechnique a été créée en 1794, sous le nom d’École centrale des travaux publics, en vue de former les ingénieurs et cadres supérieurs dont la Nation avait alors un besoin urgent. L’École polytechnique est restée une école singulière, placée sous la tutelle du ministère des armées, dont les élèves ingénieurs français servent sous statut militaire et sont rémunérés à ce titre. Son excellence tient largement à la sélectivité du concours d’entrée et à la qualité de son corps professoral. [..]

Les statistiques font apparaître un recrutement très peu diversifié des élèves français du cycle ingénieur tant en termes de genre que d’origine sociale. La proportion de jeunes filles françaises entrantes stagne depuis dix ans (21,9 % en 2018, mais 17,9 % en 2019, soit quasiment au niveau constaté en 2009, de 17,3 %). Elle est comparable à celle constatée à Centrale Supelec (19 %) mais reste encore bien inférieure à la moyenne constatée dans les écoles d’ingénieurs (27,2 % en 2017-2018). Le recrutement est par ailleurs excessivement concentré parmi les enfants de familles de « cadres et professions intellectuelles supérieures » au sens de l’Insee (73 % des admis au concours 2019). La proportion de boursiers (11,4 % pour la promotion 2019) a baissé au cours des dernières années (16,8 % en 2011). Cette proportion est plus faible que celle observée en moyenne dans les écoles d’ingénieurs (26 %), ou dans les classes préparatoires aux grandes écoles (28,8 %). De surcroît, au sein de la voie d’accès des classes préparatoires, qui est majoritaire, une très forte concentration est constatée : 55 % des admis en 2019 viennent de cinq classes préparatoires de la région parisienne, dont deux sont privées et payantes.

Source : rapport annuel de la Cour des comptes 2020

1. Que reproche la Cour des comptes à l’école Polytechnique ?

2. Expliquez en quoi ce constat montre les limites de l’école publique pour réduire efficacement les inégalités.

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L’École polytechnique a été créée en 1794, sous le nom d’École centrale des travaux publics, en vue de former les ingénieurs et cadres supérieurs dont la Nation avait alors un besoin urgent. L’École polytechnique est restée une école singulière, placée sous la tutelle du ministère des armées, dont les élèves ingénieurs français servent sous statut militaire et sont rémunérés à ce titre. Son excellence tient largement à la sélectivité du concours d’entrée et à la qualité de son corps professoral. [..]

Les statistiques font apparaître un recrutement très peu diversifié des élèves français du cycle ingénieur tant en termes de genre que d’origine sociale. La proportion de jeunes filles françaises entrantes stagne depuis dix ans (21,9 % en 2018, mais 17,9 % en 2019, soit quasiment au niveau constaté en 2009, de 17,3 %). Elle est comparable à celle constatée à Centrale Supelec (19 %) mais reste encore bien inférieure à la moyenne constatée dans les écoles d’ingénieurs (27,2 % en 2017-2018). Le recrutement est par ailleurs excessivement concentré parmi les enfants de familles de « cadres et professions intellectuelles supérieures » au sens de l’Insee (73 % des admis au concours 2019). La proportion de boursiers (11,4 % pour la promotion 2019) a baissé au cours des dernières années (16,8 % en 2011). Cette proportion est plus faible que celle observée en moyenne dans les écoles d’ingénieurs (26 %), ou dans les classes préparatoires aux grandes écoles (28,8 %). De surcroît, au sein de la voie d’accès des classes préparatoires, qui est majoritaire, une très forte concentration est constatée : 55 % des admis en 2019 viennent de cinq classes préparatoires de la région parisienne, dont deux sont privées et payantes.

Source : rapport annuel de la Cour des comptes 2020

1. Que reproche la Cour des comptes à l’école Polytechnique ?

La Cour des comptes reproche à l’école Polytechnique un recrutement peu diversifié : les étudiants admis au concours d’entrée à Polytechnique ont, pour une large majorité d’entre eux, une origine sociale très favorisée ; ils sont majoritairement des garçons ; enfin les étudiants admis au concours viennent pour la plupart d’entre eux des mêmes lycées de région parisienne.

2. Expliquez en quoi ce constat montre les limites de l’école publique pour réduire efficacement les inégalités.

L’objectif de l’école est d’assurer l’égalité des chances, c’est-à-dire de permettre à chacun d’accéder aux études de son choix selon son mérite et ses efforts. Pourtant, les inégalités sociales sont renforcées à l’école, puisque les plus favorisés ont davantage accès aux filières les plus sélectives et prestigieuses.

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