Chaque banque émet une monnaie qui lui est propre, monnaie qui est par nature différente de celles émises par les autres banques. La monnaie de la banque A, qui est nécessairement scripturale dans la mesure où les banques privées n’ont pas de pouvoir d’émission de billets, est ainsi une monnaie concurrente de la monnaie émise par la banque B : c’est de la monnaie « banque A ». Il s’agit là d’un fait établi dans le système monétaire tel qu’il est à l’œuvre actuellement. Ce fait est généralement inconnu du grand public dans la mesure où toutes ces monnaies de banque sont libellées dans la même unité de compte au sein de l’espace monétaire considéré (l’euro, le dollar US, etc.). Pour autant, il existe bel et bien une monnaie « BNP Paribas », une monnaie « Société générale », une monnaie « Crédit mutuel », etc. Chacune de ces monnaies étant émise par une banque singulière à l’occasion des monétisations de créances auxquelles elle procède, elle n’a donc de valeur qu’à l’intérieur du circuit bancaire et repose sur la confiance qui se noue entre la banque et l’ANF qui contracte le crédit.
Beitone, Rodrigues, Economie monétaire : Théories et politiques, Cursus, Armand Collin, 2017.
Questions :
Qu’est-ce que la « monnaie Crédit agricole » par exemple ?
Pourquoi la monnaie « Crédit agricole » est-elle différente de la monnaie « BNP Paribas » ?
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1) Qu’est-ce que la « monnaie Crédit agricole » par exemple ?
La monnaie « Crédit agricole » est la monnaie qui a été émise par le Crédit agricole à l’occasion de l’octroi de crédits à ses clients. Pour rappel, cette création de monnaie procède de la monétisation de créances que le Crédit agricole détient sur ses clients quand ceux-ci ont demandé et obtenu lesdits crédits.
2) Pourquoi la monnaie « Crédit agricole » est-elle différente de la monnaie « BNP Paribas » ?
Parce que ces deux monnaies n’ont pas été émises par la même banque. « Chacune de ces monnaies étant émise par une banque singulière à l’occasion des monétisations de créances auxquelles elle procède, elle n’a donc de valeur qu’à l’intérieur du circuit bancaire et repose sur la confiance qui se noue entre la banque et l’ANF qui contracte le crédit. »