1- Le plan de relance monétaire dans la zone euro
Parce qu’il faut bien agir, et que l’économie de la zone euro montre des signes de faiblesse, Mario Draghi a annoncé, jeudi 12 septembre [2019], une série de mesures de relance monétaire : baisse du taux de dépôt de – 0,4 % à – 0,5 %, relance du programme d’achat de titres (« Quantitative Easing », ou QE, en anglais) et promesse de ne pas augmenter les taux tant que l’inflation ne remontera pas.
Cependant, le patron de la Banque centrale européenne (BCE) ne cache pas un certain agacement quant au fait d’être le seul à intervenir. Et demande aux Etats européens de s’engager. « Les gouvernements qui ont une marge de manœuvre budgétaire doivent agir rapidement », a-t-il expliqué lors de son avant-dernière conférence de presse, avant de quitter son poste, fin octobre. A mots à peine couverts, il exhorte l’Allemagne à utiliser enfin ses excédents budgétaires pour relancer l’économie. Il affirme que le conseil des gouverneurs est uni sur le sujet. « Il y avait unanimité pour dire que la politique budgétaire doit devenir le principal instrument. (…) Les 11 millions d’emplois créés [depuis la fin de la crise], le retour de la croissance [dans la zone euro] sont principalement venus de la politique monétaire. Il est maintenant grand temps que la politique budgétaire prenne le relais. »
M. Draghi ne dissimule pas son pessimisme à propos de la conjoncture de la zone euro. S’il juge « faible » le risque d’une récession, il constate que « le ralentissement est plus marqué que prévu ». La BCE prévoit seulement 1,1 % de croissance en 2019 et 1,2 % en 2020. Quant à l’inflation, elle demeure très loin de l’objectif officiel (être juste en dessous de 2 %), avec une prévision de 1,2 % cette année et de 1 % l’année prochaine.
Source : Eric Albert et Véronique Chocron, Lemonde.fr, « La Banque centrale européenne annonce un plan de relance monétaire », Publié le 13 septembre 2019 à 10h44
2- Le budget français 2020 : plus de relance ou moins rigueur ?
Dans [le] budget 2020, le soutien à la croissance, au travers du soutien au pouvoir d’achat des classes modestes et moyennes, prime sur la réduction du déficit. (…) Ce soutien de et par la demande est passé au premier plan en réponse à la crise des « gilets jaunes ». […] [Les] mesures annoncées [vont générer] des gains significatifs sur le revenu disponible de ces catégories. [Elle] viennent également soutenir opportunément la croissance alors qu’elle est freinée par un environnement extérieur plus incertain et moins porteur. […]
S’agissant du volet dépenses du budget 2020, […] le gouvernement met en avant le rythme plus faible de progression des dépenses. […] S’agissant du volet recettes, plus précisément les baisses d’impôts, […] la mesure phare est la baisse de l’impôt sur le revenu (IR), effective au 1 janvier 2020. […] Les ménages modestes, relevant de la première tranche, sont les plus grands bénéficiaires de cette baisse de l’IR. […]Par ailleurs, la prime d’activité est de nouveau revalorisée, à hauteur de 0,3%. Enfin, le budget 2020 intègre la ré-indexation sur l’inflation des petites retraites (inférieures à EUR 2000 par mois), ainsi que la troisième et dernière étape de la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages. […] Au total, ce sont 9,3 nouveaux milliards de baisse d’impôts (nettes des hausses) qui sont annoncés en faveur des ménages pour 2020. […]Du côté des entreprises, la principale mesure en leur faveur consiste en une nouvelle étape dans la trajectoire de baisse […] de l’impôt sur les sociétés (IS), qui se chiffre à 2,5 milliards d’euros.
Source : Hélène Baudchon avec la contribution de Zoé KLEIN, stagiaire, Bnp Paribas- Eco flash, 22 octobre 2019, « France, budget 2020 : plus de relance, moins de rigueur », bnpbaribas.fr
Question (Analyser et argumenter) :
Les politiques macroéconomiques mises en œuvre en France pourraient-elles favoriser une réduction du chômage conjoncturel ? Répondez à cette question en construisant un paragraphe argumenté.
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Question (Analyser et argumenter) :
Les politiques macroéconomiques mises en œuvre en France pourraient-elles favoriser une réduction du chômage conjoncturel ? Répondez à cette question en construisant un paragraphe argumenté.
Réponse :
La France semble mettre en œuvre des politiques macroéconomiques de soutien à la demande globale pour favoriser la reprise et la réduction de la composante conjoncturelle du chômage.
En effet, la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne pour le compte des 19 Etats-membres de la zone euro dont la France fait partie, est une politique relance. Ainsi, 11 millions des emplois créés dans la zone euro depuis la crise sont dus à cette politique qui a soutenu la croissance en injectant des liquidités dans l’économie par différents moyens qui contribuent à réduire le coût de l’emprunt. En outre, la France dispose, comme les autres Etats-membres, du levier budgétaire pour soutenir la croissance et l’emploi. Le projet de loi de finance proposé pour 2020 par la France va dans le sens d’une politique budgétaire plus favorable à la relance qu’à la rigueur. En effet, la politique budgétaire menée par le gouvernement français est une politique de relance qui s’appuie sur la baisse des prélèvements obligatoires, sans toutefois perdre de vue la maîtrise des comptes publics, avec une progression relativement limitée des dépenses publiques.
Par conséquent, sans être des politiques macroéconomiques de relance de grande ampleur, le résultat attendu de ce policy-mix (politiques budgétaire et monétaire) est bien la relance de la croissance, seule susceptible de réduire le chômage conjoncturel issus des récessions antérieures.