Document 5. La crise de liquidité de Northern Rock crée une nouvelle onde de choc sur les marchés financiers

Facile

Le cinquième prêteur immobilier britannique a subi une fuite massive de clients, après avoir demandé un prêt d'urgence à la Banque d'Angleterre. Northern Rock n'est pas fragilisé par ses engagements dans les secteurs à risque, mais parce qu'il ne parvient pas à refinancer son activité de prêteur. Les Bourses européennes sanctionnent les valeurs bancaires.

DE NOTRE CORRESPONDANTE À LONDRES. Des déposants paniqués faisant la queue des heures durant sur le trottoir devant des agences pour retirer leurs avoirs : cela se passait non pas à Moscou, au temps de la crise bancaire, mais bien vendredi et samedi à Birmingham, Leeds ou Newcastle, en Grande-Bretagne. L'annonce que la Banque d'Angleterre avait dû consentir un prêt d'urgence à Northern Rock, numéro cinq du financement immobilier britannique et huitième banque du pays, a fait l'effet d'une bombe. Il s'agit en l'occurrence d'une nouvelle conséquence en Europe de la crise des crédits immobiliers américains à risque du « subprime ». Vendredi, les Bourses européennes ont accusé le coup, avec des valeurs bancaires très chahutée. Contrairement aux banques allemandes IKB et Sachsen LB, Northern Rock n'est pas fragilisé par ses engagements dans les secteurs à risque, mais parce qu'il ne parvient pas à refinancer son activité de prêteur. « La FSA (Financial Services Authority) estime que Northern Rock est solvable, que ses fonds propres excèdent les impératifs réglementaires et que son portefeuille de prêts est de bonne qualité », ont cherché à rassurer le Trésor, la Banque d'Angleterre ainsi que le gendarme des banques, responsables de l'intervention. Ce qui, selon la BBC, n'a pas dissuadé les clients de Northern Rock de retirer 2 milliards de livres, soit 8 % des dépôts. C'est la première fois depuis 1973 que la banque centrale britannique est appelée à intervenir en tant que prêteur de dernier ressort. Vendredi, elle a réaffirmé qu'elle était prête à mettre des lignes de crédit à la disposition d'autres institutions financières, dans des circonstances similaires. Comme l'on pouvait s'y attendre, les marchés boursiers ont réagi violemment. L'action Northern Rock a dévissé au cours de la séance de vendredi de 31,46 %, clôturant à 438 pence, soit une perte des deux tiers de sa valeur depuis le début de l'année.

Source : Les Echos, 17 septembre 2007.

Questions

1. Pourquoi, dans le cas de Northern Rock, peut-on parler de panique bancaire ?

2. Quel lien peut-on faire avec ce type de crise bancaire et la crise boursière ?

Newsletter

Suivre toute l'actualité de Melchior et être invité aux événements