Document 5 : L’utilitarisme, où « la recherche du plus grand bonheur du plus grand nombre » comme principe de justice

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Pour préciser le contenu de l’utilitarisme, supposons que nous ayons à choisir entre deux options, A et B. Il peut s’agir d’actions individuelles, par exemple A : investir 1 000 francs dans une SICAV, ou B : les envoyer au Bangladesh. Il peut aussi s’agir d’actions collectives, par exemple A : admettre la Turquie au sein de l’Union européenne, ou B : la refuser. Face à de tels choix, l’utilitarisme propose une maxime unique : évaluons aussi exactement que possible les conséquences que A et B auraient sur le bien-être, ou l’utilité, de chaque membre de la collectivité considérée ; calculons, pour chacune des options, la somme des niveaux de bien-être qu’elle permet aux membres de la collectivité d’atteindre, et choisissons celle des deux options qui maximise cette somme, c’est-à-dire qui produit le bien-être agrégé le plus élevé.

Éthique économique et sociale, Christian Arnsperger et Philippe Van Parijs, Collection Repères, 2003, p.16

Questions :

1. Quel est, selon la doctrine utilitariste, le choix considéré comme étant le plus juste pour un individu ou une société ?

2. Imaginons une situation où une société de 20 personnes doit choisir entre deux options :

  • Option n°1 : le bien-être d’une personne augmente de +110, le bien-être de toutes les autres personnes n’augmente pas.

  • Option n°2 : le bien-être de chaque personne augmente de +5.

a. Quelle est l’augmentation du bien-être collectif obtenue dans chaque situation ?

b. Quelle option faudrait-il retenir, selon la doctrine utilitariste ?

c. Quelles conséquences aura ce choix, en termes d’inégalités entre les individus ?

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1. Quel est, selon la doctrine utilitariste, le choix considéré comme étant le plus juste pour un individu ou une société ?

Un individu ou une société doit opter pour la situation qui permettra d’atteindre un bien-être individuel ou collectif maximal. Le bien-être collectif correspond à la somme des bien-être individuels (ou « bien-être agrégé »).

2. Imaginons une situation où une société de 20 personnes doit choisir entre deux options :

  • Option n°1 : le bien-être d’une personne augmente de +110, le bien-être de toutes les autres personnes n’augmente pas.

  • Option n°2 : le bien-être de chaque personne augmente de +5.

a. Quelle est l’augmentation du bien-être collectif obtenue dans chaque situation ?

Si la société choisit l’option n°1, le bien-être collectif augmentera de +110.

Si la société choisit l’option n°2, le bien-être collectif augmentera de +100.

b. Quelle option faudrait-il retenir, selon la doctrine utilitariste ?

Selon la doctrine utilitariste, il faudrait choisir l’option qui permette de maximiser le bien-être agrégé, soit l’option n+1.

c. Quelles conséquences aura ce choix, en termes d’inégalités entre les individus ?

Choisir l’option n°1 implique de creuser les inégalités puisque le bien-être agrégé est maximal en raison de la hausse du bien-être d’une seule personne.

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