Sur dix individus nés entre 1970 et 1984, quatre sont enfants d’ouvriers. Un individu sur dix a un père employé, deux ont un père qui exerçait une profession intermédiaire. Parmi les autres, une moitié compte un père artisan, commerçant ou agriculteur ; l’autre moitié un père cadre supérieur ou exerçant une profession intellectuelle supérieure ou encore, beaucoup plus rarement, chef d’entreprise.
On retrouve peu ou prou cette réalité sociologique moyenne si on concentre le regard sur la population située au milieu de l’échelle des niveaux de vie, c’est-à-dire sur la « classe moyenne », plus exactement sur les personnes dont le niveau de vie est proche de la médiane.
En revanche, le diagnostic est tout autre lorsqu’on se déplace en bas ou en haut de la distribution : on touche alors du doigt la réalité de l’« inégalité des chances ». Les enfants d’agriculteurs et d’artisans/commerçants sont une catégorie neutre du point de vue de la mobilité sociale, puisque leur part est stable sur toute l’échelle des niveaux de vie. En revanche, toutes les autres catégories sociales sont sur- ou sous-représentées aux deux extrémités. […]
La part des enfants d’ouvriers décroît de manière continue : majoritaire au sein des 10 % les plus modestes, elle tombe progressivement jusqu’à un quart aux alentours du 9e décile, avant de baisser fortement en haut de l’échelle (un sur six parmi les 10 % les plus aisés). À l’inverse, alors qu’ils pèsent 13 % de la population des trentenaires, les enfants de cadres supérieurs représentent à peine 10 % des personnes dans la moitié inférieure des niveaux de vie. Leur part croît fortement lorsqu’on entre dans la moitié supérieure, jusqu’à 35 % au sein des 10 % les plus aisés.
Questions :
1. Faites une phrase donnant la signification de chacune des deux données entourées.
2. En vous aidant du graphique et du texte, expliquez pourquoi on peut parler d’une sous-représentation des enfants d’ouvriers parmi les hauts revenus.
3. En vous aidant du graphique et du texte, expliquez pourquoi on peut parler d’une surreprésentation des enfants de cadres supérieurs parmi les hauts revenus.
4. Expliquez la phrase soulignée.
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1. Faites une phrase donnant la signification de chacune des deux données entourées.
33% des individus nés entre 1970 et 1984 et résidant en France métropolitaine qui appartiennent au 1er décile (revenus mensuels inférieurs à 1075 euros) ont un père ouvrier qualifié.
35% des individus nés entre 1970 et 1984 et résidant en France qui appartiennent au 10ème décile (revenus supérieurs à 2 950 euros mensuels) ont un père cadre supérieur.
2. En vous aidant du graphique et du texte, expliquez pourquoi on peut parler d’une sous-représentation des enfants d’ouvriers parmi les hauts revenus.
Les enfants d’ouvriers représentent 13% des individus observés, nés entre 1970 et 1984 et résidant en France métropolitaine. Or, ils représentent 35% des individus parmi les 10 % les plus aisés. On peut donc parler d’une surreprésentation des enfants de cadres supérieurs parmi les hauts revenus.
3. En vous aidant du graphique et du texte, expliquez pourquoi on peut parler d’une surreprésentation des enfants de cadres supérieurs parmi les hauts revenus.
Les enfants de cadres supérieurs représentent plus de 40% des individus observés, nés entre 1970 et 1984 et résidant en France métropolitaine. Or, ils ne représentent qu’une personne sur six parmi les 10 % les plus aisés. On peut donc parler d’une sous-représentation des enfants d’ouvriers parmi les hauts revenus.
4. Expliquez la phrase soulignée.
L’ « égalité des chances » est une situation dans laquelle tout individu a les mêmes possibilités, quelle que soit son origine sociale, d’accéder à telle ou telle position sociale. Or, les données de ce document nous montrent qu’un enfant de cadre supérieur a plus de chances qu’un enfant d’ouvrier d’accéder aux déciles les plus élevés.