Document 3. Une demande de monnaie de placement

Facile

La nature de la monnaie change et le lien offre de monnaie/prix des biens et services se distend

La demande de monnaie est essentiellement devenue une demande de monnaie de placement, c’est-à-dire que la monnaie est devenue une partie de la richesse, avec les obligations, les actions, l’immobilier…cela explique le niveau très élevé de la quantité de monnaie qui ne peut pas se justifier par un motif de transaction.

Les épargnants ont donc un poids désiré de la monnaie dans leur richesse totale : quand l’offre de monnaie augmente, il faut que la richesse augmente pour que le poids de la monnaie dans la richesse reste au niveau optimal, et la hausse de la richesse est obtenue par la hausse des prix des actifs (obligations, baisse des taux d’intérêt à long terme, hausse des cours boursiers, et des prix de l’immobilier). Cela s’appelle le rééquilibrage de portefeuille, cette hausse du prix des actifs après une hausse de la quantité de monnaie dans la richesse à son niveau normal.

Patrick Artus, Les nouvelles politiques monétaires, Ellipses, 2022.

Questions : 

Question 4. Expliciter les principales différences entre les analyses des néoclassiques et des keynésiens sur la demande de monnaie

Question 5. Rappeler ce qu’est la demande de monnaie de transaction dans le cadre de l’analyse macroéconomique traditionnelle

Question 6. Réaliser un schéma pour expliquer les conséquences de la hausse de la demande de monnaie de placement

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Question 4. Expliciter les principales différences entre les analyses des monétaristes et des keynésiens sur la demande de monnaie

La demande de monnaie émane des agents économiques qui désirent détenir des avoirs liquides. La détention de ces avoirs comporte un coût d’opportunité : détenir des liquidités c’est renoncer à l’intérêt que l’on obtiendrait en plaçant la somme correspondante sur le marché financier. L’analyse économique s’est efforcée d’expliciter les déterminants de la demande de monnaie.

  • L’approche keynésienne met l’accent sur les motifs de la préférence pour la liquidité. Pour J. M. Keynes (1883-1946), la préférence pour la liquidité permet de comprendre pourquoi il n’y a pas de neutralité de la monnaie. Il existe trois motifs de la préférence pour la liquidité : le motif de transaction, le motif de précaution et le motif de spéculation.
  • Pour M. Friedman (1912-2006), prix Nobel 1976, et les monétaristes, la monnaie est une composante du patrimoine des agents et la quantité de monnaie détenue dépend de l’optimisation de la composition de ce patrimoine (arbitrage entre actifs réels, monnaie et titres).

Au total, dans l’approche keynésienne comme dans l’approche monétariste, la demande de monnaie dépend pour l’essentiel du taux d’intérêt et du revenu (revenu permanent chez M. Friedman).

L’une des différences essentielles entre les deux approches réside dans le fait que les keynésiens considèrent que la fonction de demande de monnaie est instable, alors que les monétaristes considèrent qu’elle est stable.

Question 5. Rappeler ce qu’est la demande de monnaie de transaction dans le cadre de l’analyse macroéconomique traditionnelle

La demande de monnaie de transaction est la monnaie que les agents économiques veulent (doivent) détenir pour pouvoir acheter des biens et services. Dans l’analyse traditionnelle, on suppose que la demande de monnaie de transaction est proportionnelle au revenu, soit au produit intérieur brut en valeur, et décroît avec le taux d’intérêt (si le taux d’intérêt nominal est élevé, il est pénalisant de détenir de la monnaie).

Question 6. Réaliser un schéma pour expliquer les conséquences de la hausse de la demande de monnaie de placement

Hausse de l’offre de monnaie à hausse du prix des actifs (obligations, cours boursiers, prix de l’immobilier) à hausse de la richesse pour maintenir constant le poids de la monnaie dans la richesse.

 

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