De toute évidence, quand un emprunteur sollicite un financement, il connaît mieux que le prêteur auquel il fait appel la qualité de son projet d’investissement et ses chances de succès (même si, pour lui aussi, le risque d’échec demeure). Il s’agit d’un problème d’asymétrie d’information comme celui mis en évidence par Georges Akerlof ou Joseph Stiglitz dans les années 1970. L’emprunteur devra parvenir à convaincre le prêteur et ce dernier rassembler suffisamment d’informations concordantes pour se forger sa conviction que le projet vaut d’être financé. Le repérage par le prêteur ou le signalement l’emprunteur des projets d’investissement de qualité est nécessairement coûteux (en temps ou en argent). Et si le coût l’emporte sur la qualité attendue, alors le financement n’aura pas lieu.
Jézabel Couppey-Soubeyran, Monnaie, Banques, Finance, PUF, 2015.
Questions
1) Comment les banques procèdent-elles pour lutter contre la sélection adverse ?
2) Quels problèmes cela peut-il entraîner pour l’économie ?
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1) Comment les banques procèdent-elles pour lutter contre la sélection adverse ?
Pour lutter contre la sélection adverse les banques demandent des garanties aux emprunteurs pour se couvrir contre le risque de défaut de remboursement.
2) Quels problèmes cela peut-il entraîner pour l’économie ?
La sélection adverse sur le marché du crédit peut entraîner un rationnement du crédit et donc un volume du crédit insuffisant dans l’économie pour financer la consommation et l’investissement (surtout pour les petites et moyennes entreprises dépendantes des banques).