Au cours des trois mois qui se sont écoulés depuis notre dernière mise à jour des Perspectives de l'économie mondiale, en janvier dernier, le monde a considérablement changé. Une catastrophe rare, une pandémie de coronavirus, a malheureusement causé la mort de nombreuses personnes. Les pays instaurent les mises en quarantaine et les pratiques de distanciation sociale qui s'imposent pour endiguer la pandémie : le monde est placé en « Grand confinement ». L’effondrement de l’activité qui s'en est suivi, par son ampleur et sa soudaineté, ne ressemblent à rien de ce que nous avons connu de notre vivant.
Cette crise ne ressemble à aucune autre et une grande incertitude règne quant à son incidence sur la vie et les moyens d'existence des populations. Ses répercussions dépendent pour beaucoup des caractéristiques épidémiologiques du virus, de l'efficacité des mesures d'endiguement et de la mise au point de traitements et vaccins, soit autant d'éléments difficiles à prévoir. En outre, de nombreux pays font aujourd'hui face à de multiples crises dont les interactions sont complexes : crise sanitaire, crise financière et effondrement des cours des produits de base. Les dirigeants prennent des mesures sans précédent pour aider les ménages, les entreprises et les marchés financiers, et bien que cela soit fondamental pour favoriser une forte reprise, il existe une grande incertitude quant à la manière dont le paysage économique aura évolué au sortir de ce confinement. Dans l'hypothèse où la pandémie et les mesures d'endiguement nécessaires atteindraient un pic au cours du deuxième trimestre pour la plupart des pays du monde, puis s'atténueraient au cours du deuxième semestre de cette année, nous prévoyons une contraction de 3 % en 2020 dans l’édition d’avril des Perspectives de l’économie mondiale. Il s'agit d'une baisse de 6,3 points de pourcentage par rapport à janvier 2020, soit une révision majeure sur une très courte période. Le « Grand confinement » constitue ainsi la pire récession depuis la Grande dépression et est bien plus grave que la crise financière mondiale.
Questions
1. En quoi la crise du coronavirus est-elle une crise « complexe » selon le texte ?
2. Pourquoi la crise est-elle d’une ampleur inédite pour l’économie mondiale ?
3. Rappelez les enchaînements de la crise de 1929 vus dans le premier chapitre.
4. En quoi la crise mondiale actuelle est-elle liée à des mécanismes différents ?
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Questions
1. En quoi la crise du coronavirus est-elle une crise « complexe » selon le texte ?
La crise du coronavirus est complexe car elle articule une crise sanitaire, une crise économique, une crise financière. Elle correspond potentiellement à ce que les économistes appellent une crise « systémique ».
2. Pourquoi la crise est-elle d’une ampleur inédite pour l’économie mondiale ?
La crise du coronavirus est inédite car elle est beaucoup plus grave en termes d’impact macroéconomique que la récession de 2008-2009, pour atteindre des niveaux de chute du PIB comparables à la « grande dépression » des années 1930.
3. Rappelez les enchaînements de la crise de 1929 vus dans le premier chapitre.
La crise de 1929 a débuté avec une crise boursière et une crise financière, puis elle a dégénéré en crise bancaire avec des faillites en chaînes de banques et un effondrement du crédit, et en contraction très forte de la demande globale.
4. En quoi la crise mondiale actuelle est-elle liée à des mécanismes différents ?
La crise du coronavirus a débuté avec une crise de l’économie « réelle » (choc d’offre et choc de demande) qui a dégénéré en instabilité financière avec un phénomène de panique boursière.