Si les biens publics sont à l'origine d'une défaillance du marché, c'est parce qu'ils donnent lieu à des comportements de passager clandestin qui empêchent l'offre privée de fournir ces biens en quantité suffisante. Supposons par exemple qu'une entreprise envisage d'organiser un feu d'artifice et souhaite financer cet événement en vendant des tickets aux spectateurs. Dans la mesure où il leur sera difficile d'empêcher les individus qui n'ont pas acheté de ticket d'assister au spectacle , les organisateurs ne pourront rentrer dans leurs frais et seront contraints de renoncer à leur projet. La propriété de non-exclusion des biens publics est directement à l'origine de l'incapacité de l'offre privée à satisfaire la demande pour ce type de biens.
L'intervention de la puissance publique dans ce domaine est justifiée par le fait que cette dernière peut surmonter les obstacles créés par les comportements de passager clandestin soit en produisant elle-même le bien public, soit en déléguant cette fonction à une entreprise privée dont elle financera les coûts en prélevant une taxe sur les usagers du bien public.
source : A. Bozio et J. Grenet, Économie des politiques publiques, La Découverte, 2017
Questions :
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Qu'est-ce qu'un passager clandestin ?
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Expliquez la phrase soulignée.
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Donnez des exemples de biens publics financés par l’État.
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- Un passager clandestin est un agent économique qui peut bénéficier d'un bien ou d'un service sans en payer le prix.
- Comme on ne peut pas empêcher l'existence de passagers clandestins (propriété de non-exclusion), un producteur privé ne va pas être rémunéré autant qu' il devrait l'être. Il risque alors de produire la quantité pour laquelle il est payé, c'est à dire une quantité inférieure à la quantité optimale pour la société. Certains biens peuvent ne pas être produits du tout. Le marché est là encore défaillant.
- Les pouvoirs publics peuvent financer la production des biens collectifs grâce aux prélèvements obligatoires. L'Etat peut produire lui-même certains services (éclairage public, défense nationale, routes nationales et départementales...) ou déléguer cette production à une entreprise privée dont il peut financer une partie des coûts (traitement de l'eau...).