Document 16 : La parenté chez le Na

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Chez les Na, (peuple d’agriculteurs de la Chine himalayenne), à sa naissance, un enfant fait automatiquement partie du groupe de sa mère. Dans les maisons Na, les frères et sœurs travaillent, consomment et résident ensemble toute leur vie. Le groupe de résidence est donc composé de consanguins apparentés par les femmes qui sont appelés ong bing, ce qui signifie littéralement, « gens de l’os ». Dans la culture des Na, l’« os » est l’équivalent de la notion de « sang » chez nous : c’est le vecteur de la filiation. […] Chez les Na, il n’y a pas de vrai mariage. Les hommes rendent visite aux femmes des autres maisonnées, la nuit, de manière furtive. La relation entre amants est du domaine privé, elle cesse dès que l’un ou l’autre des partenaires le désire. Les femmes donnent naissance à des enfants qui n’ont littéralement pas de père : le terme n’existe pas dans la langue Na. Toutefois lorsqu’une relation entre amants est longue et exclusive, ou lorsque la ressemblance physique est visible, on peut identifier le géniteur. Mais aucun lien social, juridique ou affectif ne le rattache à l’enfant

 

Source : Agnès Fine in Sciences humaines, HS n°23, janvier 1999

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