Dans la réalité, le système bancaire est composé d’une multiplicité d’établissements et de plusieurs formes de monnaies. Cette diversité tient, en premier lieu, à la coexistence de monnaie scripturale et de monnaie fiduciaire. L’émission de billets est le monopole de la banque centrale, souvent qualifiée pour cette raison d’« institut d’émission ». Les banques, de leur côté, ont le monopole de la création de monnaie scripturale. Ce privilège n’est accordé qu’aux établissements qui ont reçu un « agrément » des autorités monétaires pour la mise à disposition de la clientèle des moyens de paiement.
Ce pouvoir de création monétaire des banques n’est pas illimité ; il est contraint par les « fuites » de liquidité subies par les banques lorsqu’elles doivent assurer la conversion de leur monnaie dans une autre forme de monnaie. Ainsi, les banques doivent répondre aux demandes de retrait de billets et assurer la conversion de monnaie scripturale en billets.
Dominique Plihon, La monnaie et ses mécanismes, Repères, La Découverte, 2017
Questions :
1) (Rappel) Sous quelle forme se présente la monnaie fiduciaire ?
2) Quelle institution détient le monopole de l’émission de monnaie fiduciaire ?
3) Quel type de fuite hors des circuits bancaires des banques commerciales apparaît ici ?
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1) (Rappel) Sous quelle forme se présente la monnaie fiduciaire ?
Billets
2) Quelle institution détient le monopole de l’émission de monnaie fiduciaire ?
La banque centrale ou banque de 1er rang ou banque des banques. Les billets sont donc de la monnaie banque centrale.
3) Quel type de fuite hors des circuits bancaires des banques commerciales apparaît ici ?
Pour une banque commerciale, une fuite hors de son circuit correspond à la nécessité de se procurer de la monnaie banque centrale pour faire face aux obligations et contraintes réglementaires attachées à son pouvoir de création de monnaie scripturale. Les demandes de billets des ANF pour réaliser leurs paiements en sont une.