7- Industrie-services : une distinction de moins en moins opérationnelle ?

Facile

Document 1

Les services recouvrent en fait des réalités très hétérogènes comme la Recherche-Développement, l’informatique et les télécommunications, le gardiennage, le nettoyage, la comptabilité, sans compter bien sûr les services non marchands comme l’éducation ou la santé. Alors que les activités industrielles sont assez homogènes du point de vue de la productivité, il n’en est pas de même dans le secteur tertiaire. Dans les télécommunications par exemple, la productivité a été multipliée par 20 en 40 ans alors que celle du nettoyage a été divisée par 2. Il serait donc certainement plus pertinent, non pas de définir les secteurs primaire, secondaire et tertiaire par leur nature d’activité, mais plutôt selon la productivité réalisée. Dans ce cas, bon nombre d’activités tertiaires seraient désormais à ranger dans les secteurs « à fort gains de productivité ».

D’un point de vue plus microéconomique, au sein d’une entreprise donnée, la distinction entre biens et services est de plus en plus ténue, puisque biens et services sont bien souvent vendus ensemble. Par exemple, la branche automobile inclut de multiples services qui vont de la distribution au financement, à la location-vente, mais aussi au service après-vente inclus dans la vente.

L’économie devient de plus en plus immatérielle, avec une part consacrée à la réalisation d’objets qui diminue, et le reste consacré à des transactions relevant des coûts fixes : convaincre son client, établir une image de marque, trouver une banque… Cela implique des situations de rendements croissants dans lesquelles les entreprises recherchent les plus grosses parts de marché pour amortir ces coûts fixes. Dans ces conditions, la concurrence sur bon nombre de produits porte maintenant sur les usages et sur la recherche d’un standard de référence (et donc sur le « tertiaire »). Cette immatérialité croissante est confirmée par Jérémy Rifkin dans son livre « L’âge de l’accès, la révolution de la nouvelle économie ». Selon cet auteur, dans nos économies, la propriété est désormais contraignante. L’avenir est à une société d’abonnement dans laquelle des entreprises de services répondent aux besoins. Cela induit une dynamique économique avec un lien fort entre le produit et le service, dans laquelle la connaissance des clients et de leurs besoins est déterminante.

 Source : V. Clément, P. Deubel, J. Leverbe, 100 fiches pour comprendre l’économie et la société française, Bréal, 2020

 Document 2

Document 3 Sodexo en Île-de-France

 Questions :

1- Pourquoi peut-on dire que le secteur tertiaire est un secteur fourre-tout ?

2- Quels sont les points de ressemblances entre les activités de service ?

3- Doit-on opposer production de biens et production de services ?

4- Quel type d’activité de service l’entreprise Sodexo produit-elle ?

 

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 1-  Pourquoi peut-on dire que le secteur tertiaire est un secteur fourre-tout ?

Depuis sa définition initiale par Colin Clark, le secteur tertiaire inclut toutes les activités de production qui ne relève ni de l’extraction de la matière première (agriculture, pêche, mine, etc.), ni de la transformation de cette matière (industrie). Nécessairement, il comporte donc des activités hétérogènes qui vont du commerce au soin à la personne, en passant par les activités bancaires ou de transport.

2-  Quels sont les points de ressemblances entre les activités de service ?

Cette hétérogénéité peut être nuancée de différents points de vue. D’une part, ces activités satisfont toutes des besoins immatériels (assistance, conseil, soin, communication, accès, ….). Par ailleurs, leur production est, par nature (puisqu’il s’agit de rapports à l’humain), moins propice à des gains de productivité même si cette caractéristique est assez inégale aujourd’hui. Certaines activités de services ont été informatisés puis numérisés alors que d’autres ne peuvent l’être de la même façon.

3-  Doit-on opposer production de biens et production de services ?

Le constat selon lequel il y aurait en France trop de services et pas assez d’industrie est fréquemment posé et souvent associé à l’idée selon laquelle la France se serait laissée progressivement enfermer dans une économie de services préjudiciable pour l’avenir. Or, l’acte de proioduction dans le monde contemporain s’appuie sur la complémentarité entre biens et services qui souvent ne font qu’un. En ce sens, l’économie de plus en plus immatérielle.

 4- Quel type d’activité de service l’entreprise Sodexo produit-elle ?

A travers son ancrage en Île-de-France, on constate que Sodexo couvre une palette de services aux ménages : services à domicile, restauration, propreté, etc. Mais Sodexo produit aussi des services aux entreprises : gardiennage, gestion de centres de séminaires, évènementiel, centres d’appels, etc.

Il s’agit donc d’une entreprise multiservice.

 

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