Question 1. Quels sont les facteurs de la croissance économique ?

Sommaire

 Sujets ESH des concours Essec, HEC, ESCP, SKEMA 2021

(BO)

Déroulé du chapitre : 

Question 1. Quels sont les facteurs de la croissance économique ?

Question 2. Quel est le rôle du progrès technique dans la croissance ?

Question 3. Quels sont les institutions qui favorisent le progrès technique et la croissance ?

 

La croissance économique est l’augmentation soutenue, sur une longue période, de la production de biens et services dans un pays. On mesure la croissance économique par le taux de croissance d’un agrégat qui est depuis quelques décennies le produit intérieur brut (PIB).

La recherche des moteurs de la croissance économique est essentielle pour comprendre des faits historiques ou présents mais également pour les pouvoirs publics amenés, dans certains cas, à favoriser des leviers de croissance.

1. Comment mesurer la croissance ? 

Le PIB, un indicateur synthétique

Le PIB est l’agrégat permettant de comptabiliser l’ensemble des activités de production dans une économie (un pays). Il inclut l’ensemble des valeurs ajoutées par tous les agents économiques.

La valeur ajoutée est la différence entre la production réalisée et les consommations intermédiaires nécessaires à cette activité. C’est donc une mesure de la « richesse créée » par les agents économiques. L’addition de toutes les valeurs ajoutées par tous les agents économiques rend donc compte de la richesse créée globalement.

Le PIB est donc la somme de toutes les valeurs ajoutées par tous les agents économiques à l’intérieur d’un pays et ce quelle que soit la nationalité des agents (entreprises). En revanche, les activités des entreprises ayant des filiales à l’étranger ne sont pas comptabilisées.

C’est la variation annuelle du PIB qui est appelée « croissance économique ».

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Les limites du PIB

Cet indicateur, probablement parce qu’il est synthétique et facile à utiliser, est très utilisé pour évaluer la santé économique d’un pays et la tendance de ces dernières décennies a parfois été de le regarder comme un témoin des progrès économiques et sociaux du pays. Un certain consensus s’est dessiné chez les économistes pour mettre au clair les « limites » du PIB. Le PIB ne mesure pas les progrès sociaux ; en ce sens, la croissance n’est pas nécessairement une amélioration du bien-être de la population du pays. Il ne compte pas de nombreuses activités socialement utiles (bénévolat, travail non déclaré par exemple) et il comptabilise toutes les richesses créées sans prendre en compte leurs éventuels effets négatifs (les maladies liées au tabac, les accidents de la route, …). Enfin, on n’intègre pas à son calcul les prélèvements sur les ressources non renouvelables et la biodiversité.

2. Comment expliquer la croissance ?

Le rôle des facteurs de production

La croissance économique s’explique d’abord par la quantité de facteurs de production mobilisés. Ainsi, la quantité de facteur travail, c’est-à-dire l’augmentation de la population active, contribue directement à l’évolution de la quantité de biens et services produits.

Mais c’est surtout l’accumulation du capital qui joue un rôle important : l'augmentation en volume du stock de capital par le biais de l'investissement net, joue un rôle plus important que l'augmentation du volume de travail dans le processus de croissance.

Le facteur capital peut ainsi prendre différentes formes qui sont des leviers de croissance. Au sens strict, il s’agit du capital physique ou capital technique, c’est-à-dire l’ensemble des ressources utilisées pour produire : machines, outillage, biens intermédiaires, matières premières. Dans un sens plus large, le capital recouvre à la fois le capital fixe (stock de biens durables, tels que des machines, destinés à en produire d'autres et le capital circulant (les matières premières par exemple) qui est voué à être transformé au cours du processus productif.

L'augmentation du stock de capital (ou investissement) semble essentielle à la croissance car le capital nouveau a un double effet :

  • Il augmente le volume de capital disponible pour la production
  • Il intègre de nouveaux procédés, de nouvelles techniques qui le rendent encore plus productif. Les nouvelles générations de capital sont plus performantes que les anciennes et jouent donc un rôle important dans le processus de croissance.

La place du progrès technique

Le rôle des facteurs de production ne suffit pas à comprendre la croissance. L’analyse des 30 glorieuses en France a montré que la seule prise en compte des facteurs de production ne permettait d’expliquer que la moitié du phénomène (exercice 5, document 6). L’apparition d’un « résidu » non expliqué a contribué à mettre l’accent sur le rôle des gains de productivité permis par le progrès technique.

C’est la mesure de la productivité globale des facteurs (PGF) qui traduit le mieux cette partie de la croissance due à la meilleure efficacité des facteurs de production, qu’il s’agisse du facteur travail ou du facteur capital. Les gains de productivité accompagnent le plus souvent la croissance. A contrario, le ralentissement de la croissance semble corrélé à des pannes de productivité.

L’un des enjeux qui animent les économistes tient à l’avenir de la croissance et à la capacité des nouvelles technologies de l’information et de la communication et à l’intelligence artificielle à générer une croissance comme d’autres innovations ont pu, dans le passé, le faire.

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Document 1. Taux de croissance de quelques pays européens de 2015 à 2017 (en %)

Facile

Question : Vrai ou faux ?

 

Document 2. L’impact de la productivité (PGF) sur la croissance des 30 glorieuses : l’exemple de la France

Facile

Questions :

1) Ecrire une phrase indiquant le sens de la valeur 5,0 de la première case du tableau.

2) Quelle est la relation entre les variables de la première colonne ?

3) Quelle est la nature de ce résidu ?

4) Calculez la part en % de la contribution du résidu à la croissance économique pour la période 1951-1969.

Document 3. Evolution de la productivité horaire depuis 1950

Facile

Questions :

1) Comment calcule-t-on la productivité horaire au niveau d’un pays ?

2) A partir du 1er graphique : vrai ou faux ?

3) QCM sur le 2ème graphique (plusieurs bonnes réponses possibles) En France, depuis 1950, la productivité horaire a…

A - En France, depuis 1950, la productivité horaire a…

a) baissé continuellement

b) baissé irrégulièrement

c) n’a pas baissé

B - Entre 1951 et 1974, la productivité horaire …

a) était d’environ 5 % sur la période

b) augmentait en moyenne d’environ 5 %

c) fluctuait autour de 5 %

C - Les gains de productivité …

a) ont baissé entre 1950 et 2015

b) ont été inférieurs à 1 % depuis 2003

c) sont restés stables

D - La productivité horaire a baissé …

a) a baissé entre 1950 et 1985

b) a baissé en 2008

c) a baissé en 1975

Document 4. La baisse de la productivité analysée par Philippe Aghion

Facile

Pour Philippe Aghion, professeur au collège de France, titulaire de la chaire d’économie des institutions, de l’innovation et de la croissance, c’est une réalité qu’il qualifie d’"assez surprenante" parce que, dit-il, "il y a tout de même eu la révolution des technologies de l’information et de la communication, et maintenant la révolution de l’intelligence artificielle. On aurait pu se dire que ça, quand même, cela devrait faire exploser la productivité".

Et, en fait, non, la croissance de la productivité n’explose pas… La raison selon Philippe Aghion ? L’émergence aux Etats-Unis, grâce aux technologies de l’information et de la communication, d’une série d’entreprises superstars qui ont des avantages sur leurs concurrents, des avantages impossibles à imiter. Ces entreprises ce sont notamment les GAFA, Google, Amazon, Facebook, Apple. "Au moment de l’émergence des TIC, souligne Philippe Aghion, elles sont devenues hégémoniques. A court terme, cela a fait accélérer la croissance de la productivité, parce qu’elles sont plus productives que les autres. On a observé une augmentation de la croissance de la productivité aux Etats-Unis entre 1995 et 2005 mais depuis, elle baisse parce que ces entreprises inhibent les concurrents, elles les découragent de faire de l’innovation. Car ces concurrents qui se disent qu’ils n’y arriveront jamais parce que ces géants ont un tel avantage compétitif qu’il leur semble impossible de s'imposer."

Philippe Aghion reconnaît par ailleurs que la comptabilité nationale a du mal à refléter la hausse de la productivité, à cause de ce qu'on appelle la destruction créatrice : "Les nouveaux biens qui remplacent d'anciens biens, les instituts de statistiques ne savent pas bien mesurer la contribution de ce phénomène à la croissance. Quand je regarde la valeur monétaire d'un objet qui augmente, une partie c'est de l'inflation, une partie c'est parce que la valeur réelle de l'objet augmente. Si c'est plus ou moins le même objet, on peut dire assez facilement ça c'est de l'inflation, ça c'est de la croissance réelle. Mais quand c'est un objet qui en remplace un autre, je ne sais pas faire." Et donc, la comptabilité nationale sous-estimerait systématiquement les gains de productivité.

Exemple concret pour bien comprendre : l'appareil photo. Il a été globalement remplacé par nos smartphones. Mais avant, quand on utilisait des appareils photo, il y avait un prix, il fallait acheter l'appareil, la pellicule, payer son développement. Maintenant, ces services ne coûtent plus rien, ils ont quasiment disparu et donc, ne rentrent plus dans le PIB. "Et pourtant, insiste Philippe Aghion, le service rendu est encore plus grand qu'avant."

Source : Philippe Aghion, les gains de productivité sont sous-estimés ? rtbf.fr, 23/03/2019

Questions :

1) Quel est le paradoxe que constate l’économiste P. Aghion ?

2) Quelles explications avance-t-il ?

Document 5. Interview de R. Gordon : vers la fin d’un âge d’or de la croissance ?

Facile

Votre ouvrage établit que la forte croissance de l’économie américaine entre 1870 et 1970 était une parenthèse exceptionnelle. Pourquoi ?

Avant 1870, la croissance mondiale était faible. Entre 1870 et 1970, la seconde révolution industrielle aux Etats-Unis a bouleversé tous les champs de l’économie et les modes de vie. En quelques décennies, les grandes inventions se sont combinées pour offrir aux Américains l’accès à l’eau courante, à l’électricité, au téléphone. La voiture a révolutionné les transports. Les progrès fulgurants de la médecine ont allongé l’espérance de vie. Ces changements se sont accompagnés d’une forte hausse de la productivité par tête et de la croissance.

Or, qu’observe-t-on depuis les années 1970 ? Il y a toujours des innovations. Mais la productivité globale des facteurs, qui mesure la part de la croissance liée au progrès technique, s’affaiblit. L’âge d’or de la croissance est derrière nous.

Internet, l’informatisation, les robots n’apportent-ils pas des changements majeurs ?

Si. Mais cette troisième révolution industrielle concerne une sphère étroite – principalement le secteur du divertissement et de l’information-communication –, qui ne pèse que 7 % du produit intérieur brut (PIB) américain. Elle ne bouleverse pas le quotidien des individus dans les mêmes proportions que les innovations passées.

Au bureau, le bond de la révolution digitale s’est produit à la fin des années 1990, avec la combinaison des ordinateurs et d’Internet. Depuis, les conditions de travail n’ont pas tant changé : un PC, un téléphone, une connexion. Les grandes ruptures ont déjà eu lieu. C’est pourquoi la productivité globale des facteurs progresse moins vite. […]

Vous êtes l’un des théoriciens de la stagnation séculaire. Quels sont ses ressorts ?

Elle correspond à l’affaiblissement de la croissance dans les pays développés. Outre le ralentissement de la productivité, elle est nourrie par le vieillissement de la population. Aux Etats-Unis, le départ à la retraite des baby-boomers engendre une baisse du nombre d’heures travaillées par personne, qui devrait se poursuivre pendant au moins deux décennies encore.

Source : Robert J. Gordon : « L’âge d’or de la croissance est derrière nous », Le Monde Economie, 20.02.2016

Questions :

1) En quoi consiste la théorie de la « stagnation séculaire » ?

2) Comment R. Gordon analyse-t-il l’impact des nouvelles technologies sur la croissance ?

Document 6. Le coronavirus : un choc d’offre ?

Facile

Commençons par l'impact économique des quarantaines. Par effet direct, elles causent ce que les économistes appellent un choc d'offre. En Chine, nombre de travailleurs sont confinés chez eux, ce qui réduit mécaniquement la production mondiale. Ce choc ne peut pas être amorti par les outils classiques de politique économique (monétaire ou budgétaire), car stimuler la demande ne traite pas la baisse de la production.

Au-delà des effets directs, on peut craindre la disruption des chaînes de production globales, comme par exemple dans le cas d'Apple, qui a annoncé de possibles ruptures de stock. La Chine abrite un grand nombre de sous-traitants critiques dans la production de biens manufacturés. En désorganisant les chaînes de production, le virus peut avoir un effet boule de neige, paralysant des pans entiers de l'économie. Les analyses existantes sur les ouragans aux Etats-Unis ou sur l'accident de Fukushima suggèrent cependant un effet modeste et temporaire. Au bout d'un ou deux trimestres, les chaînes de valeur se reconstituent de manière organique, contournant les entreprises qui restent dans l'incapacité de produire.

Source : Les Echos, Coronavirus : Augustin Landier, David Thesmar, Le choc d'offre de la quarantaine, 21/02/2020

Questions :

1) Comment le confinement explique-t-il la baisse de l’activité économique ?

2) Que signifie le processus de « disruption » cité par les auteurs ?

Document 7. Un choc de demande également ?

Facile

 Pour l'économiste, c'est bien un choc d'offre négatif qui semble le mieux caractériser la situation actuelle. Mais, la crise à venir correspond aussi à un choc de demande. Ce deuxième choc est, pour le moment, moins visible, et d'une ampleur a priori moindre que le choc d'offre négatif décrit ci-dessus. Certes la demande a baissé dans certains secteurs comme la restauration à emporter, mais nous ne sommes pas confrontés pour le moment à un choc de demande très négatif puisque les revenus ne se sont pas effondrés. La mise en place du chômage partiel permet de maintenir 84% du salaire net, ce qui limite la perte de pouvoir d'achat par rapport à la situation américaine où l'absence de mesure de chômage partiel a généré 3,3 millions de chômeurs supplémentaires en une seule semaine. …Au niveau macroéconomique, la situation actuelle serait celle d'une baisse de la demande, malgré un maintien relatif du revenu : les ménages français seraient en moyenne en train d'augmenter leur épargne. Et pour la majeure partie, la baisse de demande n'est pas consécutive du fait que les salariés ne veulent pas dépenser (comme c'est le cas, en partie, pour la restauration à emporter où les ménages peuvent limiter les achats par peur d'attraper le virus lors des livraisons), mais cette baisse de la demande est surtout le produit du fait que les gens ne peuvent pas dépenser (car les magasins, les bars, les restaurants, les lieux culturels, sportifs, ... sont fermés). Or, c'est là l'originalité de la crise actuelle pour nous : cette fermeture des lieux de dépense provient justement d'un choc d'offre. Le choc de demande est ici subordonné au choc d'offre : les gens ne peuvent pas dépenser, car les lieux d'offre sont fermés, et non car leur revenu a baissé.

Source : S. Charles, T. Dallery et J. Marie, Covid-19 : choc d'offre ou choc de demande ? ... Raté ! Les deux !, La tribune, 30/03/2020

Questions : 

1) Quelles ont été les mesures économiques limitant la perte de pouvoir d’achat ?

2) Comment expliquer la baisse marquée de la demande ?

3) Quel lien les auteurs font-ils entre le choc d’offre et le choc de demande ?

Document 8. Une chute du PIB jamais vue

Facile

"C'est une crise comme aucune autre", note le FMI. L'Europe est de loin la région la plus touchée, puisque c’est là que le confinement a été le plus sévère. En zone euro, la chute du PIB devrait être de 10,2 % en 2020. L’Italie et l’Espagne (-12,8 %), mais aussi la France (-12,5 %) sont les pays les plus touchés, avec le Royaume-Uni (– 10,2 %). En Allemagne, le PIB devrait reculer de 7,8 %. Tous ces chiffres sont, là encore, sans précédent.

Du côté américain, les Etats-Unis, où le confinement a été moins sévère et uniforme (source : Le Monde), devraient connaître une baisse du PIB de 8 %. En Amérique latine, où le virus continue de se répandre et où la pandémie n’est pas maîtrisée, les prévisions sont catastrophiques pour le Mexique (– 10,5 %) et le Brésil (– 9,1 %). L’un des seuls pays qui devrait éviter la récession est celui d’où est partie la pandémie. Le FMI table en effet sur une croissance minimale, de 1 %, pour la Chine.

Pourquoi cette aggravation des prévisions du Fonds monétaire international, seulement deux mois après un rapport déjà alarmiste ? L’argumentation tient en trois étapes.

D'abord, l'impact de la fermeture presque intégrale de certaines économies a été pire que ce qui était anticipé. Ensuite, le retour à la normale va être plus long que prévu. Difficile d'imaginer des salles de cinéma pleines, des restaurants combles, des avions bondés. "La distanciation sociale va persister au second semestre", note le FMI. Par ailleurs, dans les pays où la pandémie n'est pas maîtrisée, de nouvelles mesures de confinement seront sans doute inévitables. Bref, la demande n'est pas près de revenir à son niveau d'avant la pandémie. 

Enfin, du côté de l’offre, c’est-à-dire des entreprises, les « cicatrices » du confinement vont se faire sentir longtemps. Impossible de faire tourner une usine à plein régime si les ouvriers doivent respecter des distances importantes entre eux.

Derrière ce blizzard de chiffres et de prévisions se trouve une réalité sociale alarmante, particulièrement dans les pays émergents. « Des deux milliards de personnes qui travaillent dans le secteur informel à travers le monde, l’Organisation internationale du travail estime que 80 % vont être affectées significativement », note le FMI. Et d’ajouter que, pour la première fois en trente ans, l’extrême pauvreté va progresser.

Contrairement à l’idée reçue, les personnes vivant avec moins de 1,9 dollar (1,68 euro) par jour – la définition de la pauvreté extrême – sont passées de 35 % de la population mondiale en 1990 à moins de 10 %. « Ce progrès est mis en danger par la crise du Covid-19, avec plus de 90 % des économies émergentes ou en voie de développement qui vont connaître une baisse du revenu par habitant en 2020 », explique l’institution.

Source : Le Monde, 25/06/2020

Questions :

1) Pourquoi le FMI dit-il que la crise liée au coronavirus est « une crise comme aucune autre » ?

2) Quels sont les 3 facteurs qui expliquent, selon le FMI, l’ampleur du ralentissement économique ?

Exercice 1. Mesurer l’activité économique par le PIB

Facile

Questions :

1) Que mesure ici l’Insee ?

2) Quels constats ce graphique permet-il de dégager ?

3) Que signifie « PIB en volume » ?

Exercice 2. Du PIB à la croissance économique : l’exemple de la France

Facile

Document 2. Taux de croissance du PIB en France 

Questions :

1) Quelle a été la croissance économique au 1er trimestre 2020 ?

2) Comment expliquer cette chute de la croissance en France ? Résumer le processus par un schéma d’implication simple.

3) Rechercher 3 effets directs à cette évolution de la croissance économique.

Exercice 3- Les limites du PIB

Facile

Document 3. « Remettre le PIB à sa place »

Beaucoup d’économistes, c’est vrai, sont aujourd’hui prêts à admettre que l’importance du PIB doit être relativisée. Mais je ne pense pas que la majorité d’entre eux se soient détournés de cet indicateur-phare de la seconde moitié du XXsiècle. Bien au contraire, la plupart d’entre eux continuent à s’en servir de boussole quasi unique !

Par ailleurs, il faut éviter de faire au PIB un faux procès. Il n’a pas été créé pour nous parler de bien-être social ou d’environnement, et il mesure plutôt correctement ce pour quoi il a été prévu (la valeur monétaire des biens et services de consommation nouvellement produits dans une économie sur une période donnée). Mais sa croissance est depuis trop longtemps l’alpha et l’oméga des analyses et de la politique économique. Le système vivant et complexe qu’est notre économie ne saurait être représenté ­ni piloté à l’aide d’un seul indicateur objectif, qui plus est forgé et promu à des fins de reconstruction et de puissance ! C’est une aberration ! […] Je ne pense pas qu’il soit possible, ni désirable, de tuer le PIB si l’on ne tue pas le système de pensée et le système économique qui le sous-tendent.

Si l’économie du futur est largement démarchandisée, si les biens communs y prennent la place que beaucoup voudraient leur donner, si le travail est plus qu’aujourd’hui délié de l’activité capitaliste, si la croissance matérielle n’est plus un objectif sociétal pertinent, alors le PIB tombera mécaniquement en désuétude. Mais, d’ici là, (…) il faut donc remettre le PIB à sa place, et pousser parallèlement pour que les indicateurs alternatifs soient pris au sérieux et considérés comme d’égale dignité.

Source : Géraldine Thiry, « Il faut remettre le PIB à sa place », Le Monde Idées, 28.09.2017

Document 4. 

Le PIB mesure la richesse créée par les activités de production à l’intérieur d’un pays au cours d’une période déterminée (…). Cet indicateur de flux (et non de stock) prend seulement et essentiellement en compte la valeur des échanges marchands. Le bénévolat ou les activités domestiques, qui font lien social, en sont exclus. Avec cette définition, on comprend donc qu’un conjoint resté à la maison pour élever ses enfants ne contribue pas à

l’enrichissement de la France. De même, si une femme épouse son jardinier, qu’elle rémunérait auparavant, le PIB diminue.

Ces « omissions » ont été identifiées depuis longtemps. Mais il existe d’autres failles. Sur le plan social, le PIB ne renseigne pas sur la répartition des richesses produites. Les biens d’un pays – ou d’une assemblée – peuvent augmenter sans que tout le monde en profite (…) : si Bill Gates entre dans un bar, le revenu moyen de tous les consommateurs présents sera automatiquement multiplié par 1 000. Sans effet sur l’épaisseur des portefeuilles… Ainsi, aux Etats-Unis, selon les travaux de l’économiste français Emmanuel Saez, chercheur à l’université de Berkeley, depuis la reprise économique de 2010, 90 % des gains de revenu ont été captés par les 1 % les plus riches.

L’agrégat présente un biais supplémentaire loin d’être négligeable. (…) Jean-Marc Jancovici résume le problème en une phrase : « Le PIB représente ce que vous avez en plus sans compter ce que vous avez en moins… ». Un embouteillage sur le périphérique va augmenter la consommation d’essence, donc l’activité de la branche pétrolière, donc le PIB. Mais le temps perdu et l’air pollué respiré passent à la trappe. En cas de catastrophe naturelle, l’indice progresse grâce aux dépenses de reconstruction engagées tout en ignorant le coût des dégâts provoqués. (…) « L’économie ne s’intéresse pas aux stocks dans lesquels elle puise. Or faut-il le rappeler encore et encore : nous n’avons qu’une seule planète. »

Source : Marie-Béatrice Baudet, Mieux évaluer la croissance, pour repenser le « logiciel du monde politique », Le Monde, 08.10.2015

Questions sur les documents 3 et 4 :

1) Quels sont les objectifs à l’origine de la création du PIB ?

2) Quels sont les reproches qui lui sont faits le plus souvent ?

3) A quelles conclusions ces critiques mènent-elles ?

Exercice 4- La productivité en panne ?

Modéré

Questions :

1) Rappeler ce qu’on nomme productivité globale des facteurs (PGF).

2 ) Pourquoi utilise-t-on ici des indices (base 100) ? Quelles limites méthodologiques cet outil présente-t-il ?

3) Vrai ou faux ?

 

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